Coffee Break

Focus sur le marché américain de l’emploi

Coffee Break:
  • Semaine

Les temps forts de la semaine dernière

  • Le marché américain a réagi positivement au symposium annuel de Jackson Hole. Les marchés d’actions ont bondi et la volatilité a reculé. Dans le sillage de la réunion des banquiers centraux, l'indice de volatilité VIX est resté sous la barre des 15 points pendant cinq jours consécutifs.
  • Le Premier ministre français, François Bayrou, a annoncé qu’il solliciterait un vote de confiance le 8 septembre, ce qui a accru l'incertitude politique et plombé les actifs locaux.
  • Si les résultats de Nvidia n'ont pas révélé de surprise majeure, d'autres géants de la technologie tels que Dell et Marvell ont déçu les attentes.
  • L'inflation PCE « core » de juillet, inférieure à 0,3 % en glissement mensuel comme attendu, a renforcé la probabilité d'une baisse des taux de la Fed le 17 septembre.

 

 Et ensuite ?

  • Les marchés scruteront le rapport sur l’emploi aux États-Unis, l'un des derniers indicateurs importants avant la réunion du FOMC de septembre.
  • Après l'introduction de nouveaux droits de douane début août, les indices américains de l’ISM et les PMI mondiaux donneront un aperçu des tendances récentes dans le secteur manufacturier et les services.
  • Parmi les autres publications à surveiller figurent les chiffres de l'inflation en Europe et les salaires au Japon.
  • Sur le front des entreprises, Broadcom et Salesforce publieront leurs résultats.

 

Nos convictions

Scénario de base

  • États-Unis : les commentaires formulés à Jackson Hole ont confirmé que la résilience du marché du travail – pilier essentiel du double mandat de la Fed – était remise en question, et la banque centrale s’oriente vers des baisses de taux synonymes de pentification de la courbe dès le mois de septembre. L’inflation devrait atteindre 4 % en 2026, mais la Fed semble de plus en plus encline à ignorer ces pressions sur les prix, qu’elle considère comme étant en grande partie temporaires.
  • Zone euro : la zone euro montre des signes de reprise modérée ; elle évite la récession, mais est confrontée à de nouveaux écueils. Des droits de douane de 15 % s’appliquent désormais à la plupart des exportations de l’UE vers les États-Unis. L’inflation reste ancrée dans les limites fixées par la BCE, ce qui justifie le maintien des taux directeurs à leur niveau actuel. Si la BCE maintient sa politique monétaire inchangée, elle se réserve toutefois la possibilité de réduire ses taux si les perspectives de croissance se détériorent davantage.
  • Chine : la croissance reste modérée, mais stable, dans un contexte marqué par la poursuite des négociations commerciales avec les États-Unis et la persistance de pressions déflationnistes. La faiblesse de la demande intérieure et les défis structurels incitent la Banque populaire de Chine à maintenir une politique accommodante afin d’éviter un ralentissement plus marqué.
  • Monde : la croissance mondiale ralentit progressivement, avec un accroissement des divergences entre les régions et une situation économique contrastée, mais toujours relativement solide. Les tendances inflationnistes restent inégales : déflation persistante en Chine, stabilité en Europe et légère remontée aux États-Unis. L’incertitude persistante entourant la politique commerciale et le risque de stagflation continuent d'inciter à la diversification.

Risques

  • Politique commerciale et budgétaire américaine : le programme budgétaire et commercial en constante évolution de l’administration Trump génère une volatilité spécifique à certains secteurs, notamment l’industrie pharmaceutique et les métaux de base (c’est-à-dire le cuivre). Des pays tels que la Chine, l’Inde et la Suisse sont confrontés à l’éventualité de droits de douane élevés et ciblés, ce qui crée de nouveaux défis pour les exportateurs. Au final, les droits de douane devraient entraîner une hausse des prix et peser sur la consommation.
  • Tensions géopolitiques et fragmentation des politiques : les conflits armés en Ukraine et au Moyen-Orient continuent de peser sur les marchés de l’énergie et la sécurité internationale. Parallèlement, les divergences entre les banques centrales et la montée du protectionnisme accentuent la fragmentation des politiques.
  • Incertitude politique en Europe : l'instabilité politique en France est montée d’un cran lorsque le Premier ministre, François Bayrou, a annoncé qu’il solliciterait un vote de confiance le 8 septembre, à la veille d’une mobilisation d’ampleur nationale.

Strategie cross asset et positionnement du portefeuille

  • Soutenues par l’attente de baisses de taux rapides de la Fed, les actions mondiales abordent le mois de septembre avec sérénité.
  • Actions mondiales :
    • Notre positionnement demeure globalement neutre, mais avec certaines préférences régionales liées aux récentes évolutions.
  • Allocation régionale :
    • Les accords commerciaux conclus avec l’UE et le Japon par l’administration Trump ont apporté davantage de clarté et ont débouché sur des résultats plutôt favorables, malgré des compromis significatifs.
    • Au Japon, l’accord améliore la visibilité, en particulier pour les secteurs cycliques tels que l’automobile, tandis que l’économie continue de bénéficier des réformes structurelles et de circonstances favorables sur le front de l’inflation. Dans un contexte marqué par la perspective d’élections et d’une probable relance budgétaire qui en découlerait, nous maintenons une position neutre, mais avons légèrement augmenté notre exposition afin de tenir compte de ces conditions favorables.
    • L’Europe bénéficie d’un allègement des droits de douane, mais l’impact économique reste incertain et devra être confirmé par les données à venir. En outre, l'incertitude politique en France représente un risque pour la région.
    • Nous restons neutres envers les actions américaines, mais tirons parti d’une faible volatilité implicite pour renforcer la protection de nos portefeuilles.
    • Nous conservons une position neutre sur les actions des marchés émergents, car la dynamique de croissance inégale est aggravée par l’escalade des tensions commerciales entre les États-Unis et l’Inde et l’incertitude persistante autour des négociations sur les droits de douane entre les États-Unis et la Chine.
  • Allocation factorielle et sectorielle :
    • Tandis que les tensions commerciales menacent la pharmacie et les semi-conducteurs, nous privilégions les thèmes résilients : technologie, intelligence artificielle, industrie européenne et moyennes capitalisations allemandes. Nous avons récemment intégré des petites capitalisations américaines, intéressantes dans un scénario de politique monétaire plus accommodante.
  • Emprunts d'État :
    • Nous sommes plutôt positifs à l’égard de la duration en Europe, le soutien de la BCE et les mesures de relance contribuant à stabiliser les rendements.
    • Nous maintenons une position short sur les OAT / longue sur les Bunds afin de couvrir le risque d'instabilité politique en France.
    • Nous sommes neutres sur les bons du Trésor américain en raison des incertitudes considérables qui pèsent sur l’inflation et la croissance aux États-Unis. L’impact des droits de douane ajoute à la complexité.
  • Crédit :
    • Sur le marché obligataire, nous privilégions les titres Investment Grade, notamment en Europe, car les spreads semblent particulièrement attractifs par rapport au crédit américain : ils sont revenus à leurs niveaux de début 2025.
    • Nous restons prudents sur le High Yield en raison de valorisations élevées et d’une prime de risque insuffisante, qui offre peu de protection contre d’éventuelles surprises négatives.
    • La dette émergente devrait bénéficier d’une meilleure visibilité en matière de droits de douane et de rendements réels positifs.
  • Les stratégies alternatives jouent un rôle de diversification crucial :
    • L'or reste surpondéré en tant que couverture stratégique contre les risques géopolitiques et la volatilité des taux réels. La demande est soutenue par les achats des banques centrales et des investisseurs particuliers.
    • Nous maintenons une allocation aux actifs alternatifs pour renforcer la stabilité et la diversification du portefeuille hors des classes d’actifs traditionnelles.
  • Les taux de change resteront incontournables dans les négociations commerciales et la dynamique générale des marchés :
    • Nous restons constructifs envers les devises défensives, même si nous avons récemment pris quelques bénéfices sur notre exposition au yen. En revanche, le dollar devrait rester faible dans un contexte de ralentissement de la croissance mondiale.

 

Notre positionnement

Le marché américain a salué le symposium économique de Jackson Hole, qui a entraîné une hausse des bourses et un recul de la volatilité. Dans le sillage de la réunion des banquiers centraux, l'indice de volatilité VIX est resté sous la barre des 15 points pendant cinq jours consécutifs. Il n'a enregistré que 12 jours en deçà de ce niveau en 2025, dont neuf en août. La volatilité devrait néanmoins rebondir en septembre, mois habituellement le moins favorable aux marchés.

Nous avons tiré parti d’une faible volatilité implicite pour réduire l’exposition aux actions américaines et renforcer la protection de nos portefeuilles. Nous avons en outre renforcé nos positions sur la dette émergente, soutenue par la perspective d’un assouplissement monétaire aux États-Unis. Enfin, nous maintenons une position short sur les OAT / longue sur les Bunds afin de couvrir le risque d'instabilité politique en France.

Nous conservons une position équilibrée envers les actions, axée sur les moyennes capitalisations allemandes et américaines, tout en privilégiant des thèmes résilients tels que la technologie, l’intelligence artificielle et l’industrie européenne. Sur les marchés obligataires, nous avons légèrement réduit notre position sur la duration européenne « core », car le potentiel de baisse des rendements à court terme a diminué. Nous restons neutres à l’égard des bons du Trésor américain. En outre, nous préférons le crédit investment grade européen au haut rendement et maintenons une exposition sélective à la dette émergente.

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