Coffee Break

Moment de vérité pour Jerome Powell

Coffee Break:
  • Semaine

Les temps forts de la semaine dernière

  • Bien que la coalition au pouvoir du Premier ministre Ishiba ait perdu la majorité à la chambre haute, le Japon est parvenu à conclure un accord commercial majeur avec les États-Unis.
  • Les indices PMI préliminaires ont montré une dynamique mondiale contrastée : les services au Royaume-Uni et aux États-Unis résistent, tandis qu’une stagnation (voire une contraction) se profile en zone euro et au Japon, ce qui incite les investisseurs à la prudence.
  • La BCE et la Fed ont adopté un ton mesuré : Christine Lagarde s’est montrée attentive au ralentissement de la croissance, tandis que Jerome Powell reste prudent vis-à-vis de l'inflation, ce qui a poussé les rendements à la hausse.
  • La saison des résultats a bien démarré aux États-Unis : Alphabet et ServiceNow ont dépassé les attentes dans le cloud, tandis que Coca-Cola a bien résisté malgré des effets de change négatifs.

 

 Et ensuite ?

  • Les États-Unis et l’Union européenne ont conclu un accord commercial instaurant un tarif douanier uniforme de 15 % sur toutes les marchandises européennes importées aux États-Unis, ainsi que des engagements supplémentaires de l’UE en matière d’achats d’énergie et de matériel de défense américains. L’accord entrera en vigueur vendredi.
  • Les investisseurs suivront de près les décisions de la Fed, de la BoJ et de la BoC sur les taux, alors que la divergence des trajectoires inflationnistes et des perspectives de croissance risque d’influer sur la politique monétaire.
  • De nombreux indicateurs – PIB du deuxième trimestre, inflation PCE « core » et rapport sur l'emploi de juillet aux États-Unis, estimations provisoires de l'IPC et du PIB en zone euro – sont susceptibles de modifier les trajectoires des taux directeurs.
  • Sur le front des bénéfices, les rapports de Microsoft, Meta, PayPal, Crédit Agricole et Merck fourniront des informations précieuses sur la résilience de la consommation et les tendances en matière de marges.

 

Nos convictions

Scénario de base

  • États-Unis : les données d’activité se détériorent et la dynamique de croissance s'essouffle, laissant présager un ralentissement au second semestre. L'inflation ne désarme pas et pourrait accélérer vers le niveau de 4 % en fin d'année, repoussant à 2027 le retour à l'objectif de 2 %. Alors que l'administration Trump applique son programme en profitant de la faiblesse du dollar et du recul des cours du pétrole, la hausse des droits de douane et les effets de redistribution envoient des signaux mitigés.
  • Zone euro : la croissance montre de timides signes de reprise, mais la région reste vulnérable aux chocs extérieurs, et plus particulièrement à l'impact imminent des droits de douane américains. L'inflation a retrouvé un niveau neutre, de sorte que la BCE dispose d’une marge de manœuvre pour assouplir sa politique si nécessaire. La récession devrait être évitée, mais le risque d’un ralentissement persiste.
  • Chine : la croissance s’avère décevante mais relativement stable, même si les pressions déflationnistes continuant de miner la confiance. Un accord commercial avec les États-Unis est attendu d'ici août, mais la faiblesse de la demande et la persistance de défis structurels fragilisent l’économie domestique. Les autorités disposent néanmoins d’outils monétaires et budgétaires permettant d’empêcher toute nouvelle détérioration.
  • La croissance mondiale ralentit sur fond de dynamiques inflationnistes divergentes : déflation en Chine, stabilité en Europe et inflation tenace aux États-Unis. L'évolution de la situation dépendra notamment des choix politiques des États-Unis et de l’issue des négociations tarifaires. Dans un contexte de forte incertitude et de multiplicité des scénarios macroéconomiques, les prévisions ont vocation à être révisées fréquemment.

Risques

  • Politique commerciale et budgétaire américaine : bien que la hausse des droits de douane ait été temporairement reportée, l’ampleur et la mise en œuvre des mesures envisagées demeurent entourées d’incertitude. Le programme flou de l'administration Trump, incluant un projet de loi sur la redistribution et la hausse des recettes douanières, continue de déstabiliser des secteurs tels que la pharmacie et les métaux de base. Tout revirement politique avant la fin de la suspension des droits de douane aura un impact sensible sur le sentiment de marché.
  • Fragilité de la croissance et confusion autour des données : les signaux économiques sont mitigés, les données d’enquêtes restant faibles tandis que les données d’activité se dégradent. L'écart entre le sentiment et la réalité se réduit de manière inquiétante. Au sein des grandes économies, les indicateurs prospectifs reculent sans s'effondrer et le risque de sous-estimer le ralentissement s'accroît.
  • Tensions géopolitiques et fragmentation des politiques : les conflits armés en Ukraine et au Moyen-Orient continuent de peser sur les marchés de l’énergie et la sécurité internationale. Parallèlement, les divergences entre les banques centrales et la montée du protectionnisme accentuent la fragmentation des politiques. En Chine, les pressions déflationnistes reflètent des problèmes structurels profonds, tandis qu'en Europe, l'impact des droits de douane américains risque de faire dérailler une dynamique de croissance déjà fragile.

Strategie cross asset et positionnement du portefeuille

  • Les marchés financiers sont soutenus par la saison des résultats en cours et le récent accord commercial nippo-américain, qui a amélioré la visibilité dans des secteurs clés. Dans le même temps, les discussions entre l'UE et les États-Unis se poursuivent et les investisseurs tablent sur une issue pragmatique.
  • Actions mondiales :
    • Notre positionnement demeure globalement neutre, sans préférence régionale significative malgré les récentes évolutions.
  • Allocation régionale :
    • Nous avons renforcé les actions japonaises via le TOPIX, car le récent accord commercial nippo-américain améliore la visibilité et bénéficie à des secteurs essentiels tels que l'automobile. La conclusion de cet accord et la perspective de nouvelles mesures de relance après la reconfiguration politique engendrée par les élections sont favorables au marché boursier japonais.
    • Nous avons en outre ajusté l’exposition aux actions américaines afin de tirer parti du retour en force des grandes valeurs de la technologie.
    • Particulièrement exposés aux tensions commerciales et aux droits de douane, l'Europe et les marchés émergents pourraient être soutenus par des valorisations plus attractives et des mesures budgétaires plus énergiques.
  • Allocation factorielle et sectorielle :
    • Tandis que les tensions commerciales menacent la pharmacie et les semi-conducteurs, nous privilégions les thèmes résilients : technologie, IA, industrie européenne et moyennes capitalisations allemandes.
  • Emprunts d'État :
    • Nous sommes plutôt positifs à l’égard de la duration en Europe, le soutien de la BCE et les mesures de relance contribuant à stabiliser les rendements.
    • La Fed dispose désormais d’un répit lui permettant de maintenir ses taux inchangés et de se concentrer sur l'évolution de l'inflation : nous sommes neutres sur les bons du Trésor américain.
  • Crédit :
    • En matière de crédit, nous ciblons les titres investment grade – notamment en Europe – pour leurs fondamentaux solides, tout en restant prudents sur le haut rendement compte tenu du resserrement des spreads.
    • La dette émergente bénéficie de rendements réels positifs et de la faiblesse du dollar.
  • Les stratégies alternatives jouent un rôle de diversification crucial :
    • L'or reste surpondéré en tant que couverture stratégique contre les risques géopolitiques et la volatilité des taux réels. La demande est soutenue par les achats des banques centrales et des investisseurs particuliers.
    • Nous maintenons une allocation aux actifs alternatifs pour renforcer la stabilité et la diversification du portefeuille hors des classes d’actifs traditionnelles.
  • Les taux de change resteront incontournables dans les négociations commerciales et la dynamique générale des marchés :
    • Nous restons positifs sur les devises défensives, même si nous avons récemment pris quelques bénéfices sur notre exposition au yen. En revanche, le dollar devrait rester faible dans un contexte de ralentissement de la croissance mondiale.  

 

Notre positionnement

Les marchés financiers trouvent un soutien dans le bon démarrage de la saison des résultats et dans l’accord commercial récemment signé entre les États-Unis et le Japon. Nous avons pris position sur les actions japonaises via le TOPIX, soutenues par une amélioration de la visibilité et un potentiel de relance lié aux récentes élections, mais nous restons globalement neutres sur les marchés boursiers. Nous privilégions les thèmes résilients tels que la technologie, l'IA, l'industrie européenne et les moyennes capitalisations allemandes. Sur les marchés obligataires, nous sommes positifs à l’égard de la duration européenne et neutres sur les bons du Trésor américain. En outre, nous préférons le crédit investment grade au haut rendement (notamment en Europe). Enfin, nous identifions des opportunités sélectives dans la dette émergente, soutenue par les écarts de rendement réel et la faiblesse du dollar.

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