Coffee Break

Le sommet du G7 en ligne de mire

Coffee Break:
  • Semaine

Les temps forts de la semaine dernière

  • Le marché du travail américain s’est montré un peu moins vigoureux en mai, avec un taux de chômage stable à 4,2 % et une accélération de la croissance des salaires, les données indiquant une modération progressive.
  • La BCE a abaissé son taux de dépôt à 2 % et annoncé la fin de son cycle d'assouplissement. Dans la foulée, l'euro s'est apprécié et les rendements ont progressé. Parallèlement, la Banque du Canada a maintenu son taux directeur à 2,75 %.
  • L'inflation a encore ralenti en zone euro, les estimations préliminaires de l'IPC de mai chutant à 1,9 %, un niveau inférieur à l'objectif de la BCE.
  • L'activité a montré des signes de faiblesse aux États-Unis, le secteur manufacturier se contractant pour le troisième mois consécutif. Le Beige Book de la Fed indique un ralentissement généralisé : seulement 3 des 12 régions prises en compte affichent une croissance positive.

 

Et ensuite ?

  • Les chiffres préliminaires de l'inflation et du sentiment aux États-Unis permettront d’évaluer l'impact des droits de douane sur la confiance des ménages et, à terme, sur la trajectoire de la politique monétaire.
  • En Chine, les indicateurs du commerce et de l'inflation refléteront la vigueur de la demande intérieure et des exportations, et nous renseigneront sur les perspectives de la croissance mondiale et des prix des matières premières.
  • Les chiffres du PIB et les prix à la production au Japon et au Royaume-Uni permettront de mesurer la dynamique économique et les pressions inflationnistes, une inflexion de la politique monétaire ne pouvant être écartée.
  • Les dirigeants réunis au sommet du G7 dans la province de l’Alberta (Canada) évoqueront les tensions commerciales, le besoin de coordination et les risques géopolitiques. Tout changement de cap politique ou diplomatique pourrait avoir des répercussions sur les marchés et la confiance.

 

Nos convictions

Scénario de base

  • Monde : alors que l'économie mondiale ralentit, les tensions commerciales s'apaisent après un début d'année agité. Les conditions financières remodèlent le cycle plus qu’elles n’y mettent fin, mais l'incertitude reste élevée sur fond de politiques erratiques et de risques géopolitiques.
  • États-Unis : la croissance américaine semble de plus en plus fragile. Tandis que les marchés anticipent des baisses de taux, la persistance de l’inflation contraint la Fed à rester prudente. L'expansion budgétaire et l'imprévisibilité de la politique commerciale renforcent les primes de risque et pèsent sur le dollar.
  • Europe : soutenue par le recul de l'inflation et une BCE accommodante, la zone euro est en voie de stabilisation. La politique budgétaire devient plus favorable, notamment en Allemagne, grâce à la hausse des dépenses d'infrastructure et de défense. La région demeure néanmoins vulnérable aux chocs extérieurs, et plus particulièrement aux droits de douane américains.
  • Marchés émergents : la région bénéficie d'un dollar faible, d'une amélioration des fondamentaux et de rendements réels attrayants. Toutefois, le redressement de la Chine ne s’appuie pas sur des réformes structurelles et les tensions géopolitiques continuent de miner la confiance. Le développement de l'IA se poursuit, mais suscite moins d’enthousiasme hors des États-Unis.

Risques

  • Inflation via le commerce et les salaires : les pressions sur les prix induites par les droits de douane et la hausse des salaires pourraient freiner la désinflation, obligeant les banques centrales à reporter les baisses de taux. Ce décalage entre les anticipations des marchés et la politique monétaire pourrait entraîner une réévaluation des actifs.
  • Incertitude entourant la politique américaine : les politiques commerciales et budgétaires erratiques de l'administration Trump sapent la confiance dans le leadership américain et le dollar, incitant les marchés du crédit à anticiper une dégradation de la note souveraine.
  • Fragilité géopolitique : les tensions au Moyen-Orient et les relations sino-américaines restent instables, ce qui risque de perturber les chaînes logistiques et les marchés de l’énergie, mais aussi de peser sur le sentiment des investisseurs.
  • Déception sur le front des bénéfices : les prévisions de bénéfices, notamment aux États-Unis, semblent optimistes et concentrées sur les géants de la technologie. Les projections de croissance des BPA sont menacées par la faiblesse de la demande, les perturbations du commerce mondial et l'incertitude politique.

 

Strategie cross asset et positionnement du portefeuille

  1. Si les tensions commerciales s’apaisent, les investisseurs sont préoccupés par le marché obligataire américain, la hausse des rendements et le contexte budgétaire entraînant un resserrement des conditions financières. Nous maintenons une stratégie flexible et diversifiée, en privilégiant la sélectivité et la visibilité.
  2. Actions mondiales :
    • Nous adoptons un positionnement neutre, sans préférence régionale, le potentiel de hausse étant limité par la fragilité des bénéfices.
  3. Allocation régionale :
    • Les actions américaines semblent correctement valorisées, les marchés anticipant une issue favorable pour les négociations commerciales et la politique budgétaire. Cela limite le potentiel de hausse tout en renforçant la vulnérabilité à d’éventuelles déceptions.
    • Particulièrement exposés aux tensions commerciales et aux droits de douane, l'Europe et les marchés émergents pourraient être soutenus par des mesures budgétaires plus énergiques et des valorisations plus attrayantes.
  4. Allocation factorielle et sectorielle :
    • Dans le contexte actuel, nous privilégions la diversification des facteurs plutôt que les paris directionnels.
    • La stratégie surpondère la technologie américaine, qui bénéficie d’une croissance structurelle tirée par l'IA.
    • Nous sommes positifs sur les infrastructures et la défense européennes, soutenues par l'effort d’expansion budgétaire.
  5. Emprunts d'État :
    • Les emprunts d’État européens bénéficient des craintes de récession, d’une inflation qui semble maîtrisée et de la politique accommodante de la BCE. Ils offrent une décorrélation précieuse au sein d’un portefeuille multi-actifs et constituent un ancrage défensif en cas de regain de volatilité sur les marchés.
    • Nous sommes neutres sur les bons du Trésor américain, les inquiétudes liées à la croissance étant compensées par les craintes inflationnistes.
  6. Crédit :
    • Nous restons neutres sur le crédit investment grade. Malgré des spreads serrés, synonymes de potentiel de hausse limité, les fondamentaux restent solides. Le soutien des banques centrales et les faibles anticipations de défaut offrent une protection, mais les valorisations laissent peu de marge d'erreur.
    • Nous sous-pondérons toujours légèrement le haut rendement sur fond de facteurs techniques solides, mais l'incertitude politique incite à la prudence.
    • Nous maintenons également notre allocation aux obligations émergentes, dont la note est relevée à « neutre ». Les fondamentaux s'améliorent et les rendements réels sont attrayants.
  7. Les stratégies alternatives jouent un rôle de diversification crucial :
    • L'or reste surpondéré en tant que couverture stratégique contre les risques géopolitiques et la volatilité des taux réels. La demande est soutenue par les achats des banques centrales et des investisseurs particuliers.
    • Nous maintenons une allocation aux actifs alternatifs pour renforcer la stabilité et la diversification du portefeuille dans un contexte de volatilité persistante.
  8. Les taux de change resteront incontournables dans les négociations commerciales et la dynamique générale des marchés :
    • Nous surpondérons les devises défensives (comme le yen) et tablons sur un affaiblissement du dollar à mesure que la croissance ralentit.

 

Notre positionnement

Les marchés boursiers se négocient dans le haut de leur fourchette récente, ce qui nous incite à conserver un positionnement neutre. Notre stratégie d'investissement demeure patiente, diversifiée et axée sur la transition. Sur le front des actions, nous évitons tout biais régional pour privilégier la diversification sectorielle et factorielle, notamment dans les segments qui se caractérisent par des bénéfices solides (le secteur de la technologie aux États-Unis) ou un contexte budgétaire favorable (les infrastructures et la défense en Europe). Au sein de la poche obligataire, nous ciblons la duration européenne et la dette souveraine « core » en raison de la politique accommodante de la BCE, tout en restant neutres sur les bons du Trésor américain et plutôt prudents à l’égard du haut rendement. Nous sommes désormais plus confiants dans la dette émergente, dont les fondamentaux s’améliorent. Les actifs alternatifs jouent un rôle clé au sein de notre allocation, l'or étant détenu à titre de couverture stratégique. De manière plus générale, les stratégies d’investissement alternatives restent un élément stabilisateur dans un environnement toujours marqué par des risques asymétriques et une forte incertitude géopolitique.

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