Coffee Break

Powell ouvre la porte à une baisse des taux

Coffee Break:
  • Semaine

Les temps forts de la semaine dernière

  • Le président de la Fed, Jerome Powell, a ouvert la voie à une première baisse des taux dès la réunion du FOMC de septembre.
  • Donald Trump a évoqué avec Volodymyr Zelensky, les dirigeants européens et les responsables de l'OTAN les perspectives de sortie du conflit ukrainien.
  • Les PMI préliminaires du mois d'août ont reflété la résilience de l’économie mondiale. Les indicateurs européens se sont distingués en dépassant les attentes pour atteindre des sommets inédits en 15 mois.
  • La révélation des détails de l'accord commercial entre l'UE et les États-Unis a montré que l’Europe avait obtenu des concessions dans certains secteurs.

 

 Et ensuite ?

  • Les marchés analyseront les discours prononcés par les banquiers centraux lors du symposium économique de Jackson Hole.
  • Les investisseurs se concentreront sur les chiffres de l'inflation, avec l'IPC américain de juillet et l'IPC préliminaire européen d’août.
  • Ils surveilleront également le pouvoir d'achat des consommateurs à travers les indicateurs de confiance attendus dans plusieurs pays.
  • Enfin, les résultats de Nvidia et Alibaba seront publiés cette semaine.

 

Nos convictions

Scénario de base

  • États-Unis : les commentaires formulés à Jackson Hole ont confirmé que la résilience du marché du travail – pilier essentiel du double mandat de la Fed – était remise en question, et la banque centrale semble s’orienter vers des baisses de taux synonymes de pentification de la courbe dès le mois de septembre. L’inflation devrait atteindre 4 % en 2026, mais la Fed semble de plus en plus encline à ignorer ces pressions sur les prix, qu’elle considère comme étant en grande partie temporaires.
  • Zone euro : la zone euro montre des signes de reprise modérée ; elle évite la récession, mais est confrontée à de nouveaux écueils. Des droits de douane de 15 % s’appliquent désormais à la plupart des exportations de l’UE vers les États-Unis. L’inflation reste ancrée dans les limites fixées par la BCE, ce qui justifie le maintien des taux directeurs à leur niveau actuel. Si la BCE maintient sa politique monétaire inchangée, elle se réserve toutefois la possibilité de réduire ses taux si les perspectives de croissance se détériorent davantage.
  • Chine : la croissance reste modérée, mais stable, dans un contexte marqué par la poursuite des négociations commerciales avec les États-Unis et la persistance de pressions déflationnistes. La faiblesse de la demande intérieure et les défis structurels incitent la Banque populaire de Chine à maintenir une politique accommodante afin d’éviter un ralentissement plus marqué.
  • Monde : la croissance mondiale ralentit progressivement, avec un accroissement des divergences entre les régions et une situation économique contrastée, mais toujours relativement solide. Les tendances inflationnistes restent inégales : déflation persistante en Chine, stabilité en Europe et légère remontée aux États-Unis. L’incertitude persistante entourant la politique commerciale et le risque de stagflation continuent d'inciter à la diversification.

Risques

  • Politique commerciale et budgétaire américaine : le programme budgétaire et commercial en constante évolution de l’administration Trump génère une volatilité spécifique à certains secteurs, notamment l’industrie pharmaceutique et les métaux de base (c’est-à-dire le cuivre). Des pays tels que la Chine, l’Inde et la Suisse sont confrontés à l’éventualité de droits de douane élevés et ciblés, ce qui crée de nouveaux défis pour les exportateurs. Au final, les droits de douane devraient entraîner une hausse des prix et peser sur la consommation.
  • Tensions géopolitiques et fragmentation des politiques : les conflits armés en Ukraine et au Moyen-Orient continuent de peser sur les marchés de l’énergie et la sécurité internationale. Parallèlement, les divergences entre les banques centrales et la montée du protectionnisme accentuent la fragmentation des politiques.

Strategie cross asset et positionnement du portefeuille

  • Soutenues par l’attente de baisses de taux rapides de la Fed, les actions mondiales restent solides.
  • Actions mondiales :
    • Notre positionnement demeure globalement neutre, mais avec certaines préférences régionales liées aux récentes évolutions.
  • Allocation régionale :
    • Les accords commerciaux conclus avec l’UE et le Japon par l’administration Trump ont apporté davantage de clarté et ont débouché sur des résultats plutôt favorables, malgré des compromis significatifs.
    • Au Japon, l’accord améliore la visibilité, en particulier pour les secteurs cycliques tels que l’automobile, tandis que l’économie continue de bénéficier des réformes structurelles et de circonstances favorables sur le front de l’inflation. Dans un contexte marqué par la perspective d’élections et d’une probable relance budgétaire qui en découlerait, nous maintenons une position neutre, mais avons légèrement augmenté notre exposition afin de tenir compte de ces conditions favorables.
    • L’Europe bénéficie d’un allègement des droits de douane, mais l’impact économique reste incertain et devra être confirmé par les données à venir.
    • Nous restons neutres vis-à-vis des actions américaines tout en détenant une exposition tactique aux petites capitalisations, qui pourraient bénéficier du contexte monétaire et économique actuel.
    • Nous conservons une position neutre sur les actions des marchés émergents, car la dynamique de croissance inégale est aggravée par l’escalade des tensions commerciales entre les États-Unis et l’Inde et l’incertitude persistante autour des négociations sur les droits de douane entre les États-Unis et la Chine.
  • Allocation factorielle et sectorielle :
    • Tandis que les tensions commerciales menacent la pharmacie et les semi-conducteurs, nous privilégions les thèmes résilients : technologie, intelligence artificielle, industrie européenne et moyennes capitalisations allemandes. Nous avons récemment intégré des petites capitalisations américaines, intéressantes dans un scénario de politique monétaire plus accommodante.
  • Emprunts d'État :
    • Nous sommes plutôt positifs à l’égard de la duration en Europe, le soutien de la BCE et les mesures de relance contribuant à stabiliser les rendements.
    • Nous sommes neutres sur les bons du Trésor américain en raison des incertitudes considérables qui pèsent sur l’inflation et la croissance aux États-Unis. L’impact des droits de douane ajoute à la complexité.
  • Crédit :
    • Sur le marché obligataire, nous privilégions les titres Investment Grade, notamment en Europe, car les spreads semblent particulièrement attractifs par rapport au crédit américain : ils sont revenus à leurs niveaux de début 2025.
    • Nous restons prudents sur le High Yield en raison de valorisations élevées et d’une prime de risque insuffisante, qui offre peu de protection contre d’éventuelles surprises négatives.
    • La dette émergente devrait bénéficier d’une meilleure visibilité en matière de droits de douane et de rendements réels positifs.
  • Les stratégies alternatives jouent un rôle de diversification crucial :
    • L'or reste surpondéré en tant que couverture stratégique contre les risques géopolitiques et la volatilité des taux réels. La demande est soutenue par les achats des banques centrales et des investisseurs particuliers.
    • Nous maintenons une allocation aux actifs alternatifs pour renforcer la stabilité et la diversification du portefeuille hors des classes d’actifs traditionnelles.
  • Les taux de change resteront incontournables dans les négociations commerciales et la dynamique générale des marchés :
    • Nous restons constructifs envers les devises défensives, même si nous avons récemment pris quelques bénéfices sur notre exposition au yen. En revanche, le dollar devrait rester faible dans un contexte de ralentissement de la croissance mondiale.

Notre positionnement

Le symposium de Jackson Hole a apporté des éclaircissements sur le front de la politique monétaire, Jerome Powell semblant ouvrir la porte à une baisse des taux de la Fed dès septembre : « l’évolution des perspectives et de l'équilibre des risques pourrait justifier un ajustement de notre position ».

Nous avons légèrement réduit l’exposition aux actions européennes, l’activité diplomatique du mois d'août ayant bénéficié aux bourses de la région. Nous détenons désormais une exposition tactique aux petites capitalisations américaines, qui pourraient bénéficier du contexte monétaire et économique.

Nous maintenons une position équilibrée sur les actions, avec une préférence pour les moyennes capitalisations allemandes et américaines, tout en continuant à privilégier des thèmes résilients tels que la technologie et l’intelligence artificielle, ainsi que l’industrie européenne. Sur les marchés obligataires, nous avons légèrement réduit notre position sur la duration européenne, car le potentiel de baisse des rendements à court terme a diminué. Nous restons neutres à l’égard des bons du Trésor américain. En outre, nous préférons le crédit investment grade européen au haut rendement et maintenons une exposition sélective à la dette émergente.

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