Les arguments en faveur de la gestion active de portefeuille en 2021 : Principaux points à retenir

1. Nous nous attendons à ce que le déploiement des vaccins, associé à un soutien politique, accélère la croissance au-delà du rattrapage mécanique consécutif à la reprise après le « Grand Confinement »

Même si la pandémie a engendré des décès et des pertes d’emploi en 2020, le lancement d’un vaccin en 2021 devrait inverser la tendance et nous rapprocher d’un retour à la normale. La reprise rapide au cours du troisième trimestre dans le monde occidental et l’expansion continue en Asie, où une deuxième vague d’infection a été en grande partie évitée, serviront de référence pour le proche avenir. Dans un premier temps, des données économiques solides devraient favoriser le redressement après le « Grand Confinement ».

Nous sommes persuadés que les mesures d’adaptation des politiques budgétaires et monétaires survivront à la menace du virus et pérenniseront la reprise. En Europe, le programme pluriannuel d’achat d’urgence de plusieurs milliards de la Banque centrale européenne (BCE) en cas de pandémie et les engagements pris pour la relance sont de nouveaux pas décisifs en matière de solidarité. Aux Etats-Unis, la politique du Trésor américain devrait être totalement alignée sur celle de la Federal Reserve. Ces mesures de politique budgétaire et monétaire interdépendantes devraient favoriser la transition d’un rebond mécanique vers une véritable reprise et une expansion de la croissance et des bénéfices sur plusieurs années.

2. De nouveaux défis à relever sans tarder

Cette reprise va-t-elle durer? De nouvelles incertitudes devront rapidement être dissipées : politiques (fin de l’ère Merkel en Allemagne dès septembre prochain), élections présidentielles à venir au printemps 2022 en France, élections de mi-mandat aux Etats-Unis en novembre 2022…) et monétaires, car de nouveaux ajustements apparaîtront de plus en plus improbables à la suite de la reprise économique. Un resserrement prématuré de la politique monétaire, défavorable aux actions donc, ne peut même être exclu, la Chine et l’Allemagne apparaissant les plus susceptibles de prendre de telles mesures.

3. Les investisseurs devraient commencer l’année en profitant de la reprise en mettant davantage l’accent sur les petites et moyennes capitalisations et sur les secteurs sous-valorisés par le marché, tels que les banques

De toute évidence, la reprise économique devrait favoriser la rotation des investisseurs vers les valeurs dites « value » (c’est-à-dire de qualité mais sous-valorisées par le marché) déjà observée dans les derniers mois de 2020. L’augmentation sans précédent de 7 000 milliards de dollars des bilans des banques centrales américaine, européenne, britannique et canadienne en 2020 a convaincu les investisseurs d’adopter une rotation des actions via les petites et moyennes capitalisations économiquement sensibles et les secteurs « value » qui ont été durement affectés, tels que les banques.

La reprise attendue de la croissance économique entraîne habituellement une hausse des taux longs. Cependant, comme nous le mentionnions précédemment, depuis la grande crise financière de 2008/09, les banques centrales ne se contentent pas de contrôler les taux à court terme par des décisions politiques, mais pèsent de plus en plus sur les rendements à long terme par le biais de la politique d’« assouplissement quantitatif », un ensemble de techniques non conventionnelles de rachats d’actifs qui renforcent le caractère accommodant de leur politique. Dans ce contexte, Candriam estime que le volume de rachat d’obligations par la BCE ne pourra pas être compensé par celui des nouvelles émissions sur le marché. Les programmes incitatifs mis en place lors du « Grand Confinement » de 2020 impliquent que l’écart entre les taux courts et les taux longs reste sous contrôle.

Par ailleurs, le différentiel des taux réels américains par rapport à la zone euro et les déficits conjoints (commercial et budgétaire) persistants semblent indiquer un nouveau fléchissement du dollar jusqu’au premier semestre 2021. Tout en soutenant la croissance des bénéfices des entreprises américaines, cela induit une préférence des pour les investissements hors des États-Unis. Il existe notamment de solides arguments en faveur de la surperformance des actifs des marchés émergents que ce soit sur les actions ou les obligations en monnaie locale. Un dollar américain plus faible constitue une bonne nouvelle pour les pays d’Amérique latine en raison du coût élevé du service de leur dette libellée en dollars et du soutien que cela apporte aux marchés des matières premières.

4. La pandémie a démontré qu’inclure les tendances d’investissement à long terme est utile pour construire un portefeuille solide - les solutions en matière d’environnement, la numérisation et les soins de santé représentent à cet égard nos convictions thématiques les plus fortes

La pandémie a prouvé qu’il est possible de renforcer la résilience des portefeuilles grâce à des tendances à long terme qui se sont encore renforcées en 2020. Nous conseillons donc de conserver les « gagnants » à long terme de la crise : une gouvernance solide semble avoir donné de meilleurs résultats pendant la pandémie. Les secteurs et pays qui ont fait preuve de résistance pendant la pandémie et qui continueront probablement à attirer les investisseurs au-delà de cette année sont la technologie, les soins de santé, la Chine et l’Allemagne.

Nous pensons également que la durabilité continuera à prendre de l’importance: les solutions pour un avenir plus propre dévoilent un potentiel de croissance élevé, alimenté par l’innovation. Nous nous félicitons à cet égard de la convergence des trois principaux acteurs - et pollueurs - à savoir les États-Unis, la Chine et l’Union européenne dans leur lutte contre le réchauffement climatique. Nous conservons les thèmes climatiques et environnementaux à long terme dans les actifs de nos portefeuilles car nous sommes convaincus qu’ils constitueront une composante incontournable de la première moitié du XXIe siècle. Nous nous attendons, en particulier, à ce que les secteurs de l’énergie non polluante et de la rénovation soient en tête des nouveaux investissements pour atteindre les objectifs de neutralité des émissions de carbone.

5. Tirons les leçons de 2020 : cette année de pandémie a démontré que l’ingéniosité humaine l’a emporté. Pour les investisseurs, cela implique agilité et gestion active de portefeuille

La gestion active de portefeuille devrait être à nouveau récompensée car de nombreuses bonnes nouvelles ont déjà été anticipées depuis la première annonce d’un vaccin efficace début novembre - comme en témoignent les niveaux record des indices boursiers dans le monde entier. Nous pensons, par conséquent, que 2021 sera une année où les gérants de portefeuille devront être agiles et où la gestion active sera récompensée.

Certains obstacles majeurs ayant été franchis, l’horizon d’investissement s’est quelque peu élargi ; nos convictions ont donc évolué en faveur d’une position plus risquée.

Cela se traduit par un portefeuille actions plus sensible à l’évolution des marchés (à la hausse comme à la baisse) et par une surpondération des actions au sein même du portefeuille. L’une des leçons de 2020 est que l’ingéniosité humaine a prévalu dans les conditions les plus difficiles. Cela nous conduit à garder espoir pour débuter l’année 2021.