À l'occasion du 20e anniversaire de la Journée mondiale contre le cancer, Rudi Van den Eynde, plaide en faveur d’un investissement dans ce domaine.
« Comme l'éradication de la pauvreté, la lutte contre le changement climatique ou l'universalisation des droits de l'homme, la recherche contre le cancer est un bel exemple de la lutte de l'humanité pour un monde meilleur. Cette dernière a déjà attiré des milliards de dollars de financement, fait l'objet d'un vaste corpus de recherche en constante expansion et conduit à la création de nombreuses organisations et associations caritatives spécialisées. Elle a inspiré d'immenses progrès scientifiques et médicaux, et a bénéficié d'une innovation technologique de pointe tout en en étant l'artisan.
Nous avons vu la volonté de guérir le cancer gagner tous les terrains, toutes les discussions, des laboratoires scientifiques et des manuels universitaires aux affirmations charlatanesques et autres théories du complot. Un domaine, cependant, reçoit moins d'attention que tous ceux-là : celui des investissements. Et si l'investissement dans l'oncologie – la branche de la médecine qui s'occupe de la prévention, du diagnostic et du traitement du cancer – ne fait pas toujours autant les gros titres, il offre des possibilités intéressantes aux investisseurs qui cherchent à bénéficier de performances sur le long terme tout en produisant un impact social.
Pour mesurer la taille du marché de l'oncologie, nous devons commencer par examiner l'ampleur de la menace que représente son moteur : le cancer. Le cancer n'est pas un fait unique, mais une multitude de maladies – il en existe près de 100 types ! Cette omniprésence protéiforme a fait du cancer la deuxième cause de mortalité dans le monde. Il n'est donc pas surprenant que son impact économique soit énorme. Le rapport mondial sur le cancer de 2014 a ainsi estimé le coût économique annuel total du cancer à plus de 1 000 milliards de dollars.
En réponse à cette menace, le marché mondial de l'oncologie est en train d'émerger sur une multitude de sous-secteurs des soins de santé, notamment les produits pharmaceutiques, la biotechnologie, la technologie médicale, les équipements des sciences de la vie et les services de soins de santé. Ce marché n'est pas seulement vaste ; il est en pleine croissance. Les dépenses mondiales consacrées aux soins thérapeutiques et de soutien pour le cancer devraient par exemple doubler entre 2016 et 2023, de 120 à 240 milliards de dollars, soit un taux de croissance annuel de 11 %, supérieur à celui observé pour la plupart des autres segments du secteur de la santé.
Cette croissance est alimentée par un certain nombre de facteurs clés qui devraient se poursuivre et, dans certains cas, s'intensifier à long terme. Du côté de la demande, le principal facteur de croissance est le vieillissement de la population mondiale. Près de 9 cas de cancer sur 10 surviennent chez les personnes de plus de 50 ans. Alors que le taux de vieillissement de la population continue d'augmenter – les experts prédisent que la proportion de personnes de plus de 65 ans doublera d'ici 2050 – l'ampleur de la menace que représente le cancer augmentera en parallèle...
Des facteurs liés à l'offre poussent également la croissance de ce marché. Comme dans de nombreux secteurs verticaux, la technologie, en tant que secteur horizontal, façonne profondément tous les aspects de l'oncologie, de la R&D au dépistage et au traitement. Le mois dernier, par exemple, Google Health a annoncé que son modèle d’IA a détecté le cancer du sein sur des mammographies de dépistage avec une plus grande précision que les experts.
Autre facteur de stimulation : la collaboration. Des écosystèmes infranationaux de médecins, pathologistes, diagnosticiens et spécialistes techniques ont vu le jour, imprégnant le domaine de nouveaux outils et stratégies. De nouvelles possibilités de collaboration transforment également les capacités des entreprises émergentes, la capacité d'externaliser la recherche, les processus et les fonctions commerciales aidant de nombreux nouveaux entrants à percer sur le marché.
Pour résumer, oui, le marché de l'oncologie est vaste et oui, il présente un potentiel de croissance à long terme évident. La question que vous vous posez maintenant est donc la suivante : comment puis-je m'impliquer ? Bien que les investissements en oncologie ne soient pas encore à la mode, la stratégie Cure que nous gérons offre une exposition directe à ce marché. Et pendant que vous investissez dans des solutions contre le cancer, Candriam ainsi que Belfius font un don chaque année d’une partie de leur rémunération à des instituts de recherche de pointe sur le cancer.
Notre philosophie d'investissement est la suivante : faire bien en faisant le bien. Cela signifie que nous cherchons à trouver les médicaments, les appareils ou les diagnostics qui peuvent améliorer la vie des patients. Ces solutions seront utilisées par les patients et les médecins, et les entreprises qui les fourniront s'avéreront probablement de bons investissements. Nous sommes très satisfaits de la façon dont cela s'est passé en 2019. Ce fut une année fructueuse dans la lutte contre le cancer, tant pour les patients que pour les investisseurs. L'année a vu l'approbation de 12 nouveaux médicaments en oncologie par la FDA, et nous sommes fiers d'avoir été investis dans les entreprises qui ont enregistré 8 de ces 12 médicaments.
Nous continuerons à faire de notre mieux pour repérer à nouveau les entreprises et les médicaments qui font la différence pour les patients et, en retour, nous récompenserons les investisseurs qui ont rendu tout cela possible en soutenant les bonnes entreprises. »