Coffee Break

Focus sur l’emploi et la croissance aux États-Unis

Coffee Break:
  • Semaine

Les temps forts de la semaine dernière

  • Les États membres de l'OTAN se sont engagés à porter leurs dépenses de défense à 5 % du PIB au cours de la prochaine décennie, un effort salué comme historique, même si les divisions internes concernant le conflit russo-ukrainien menacent l'unité de l'alliance.
  • Après l’adoption par Berlin d’un budget conséquent pour 2025, l'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne a atteint son plus haut niveau en un an à 88,4.
  • Aux États-Unis, plusieurs indicateurs – revenus personnels, dépenses de consommation, déflateurs et ventes de logements neufs – ont déçu en mai.
  • Lors de son audition devant le Congrès, Jerome Powell a signalé que les droits de douane pourraient entraîner une inflation persistante et répété que la Fed attendait d’y voir plus clair pour agir.
  • La publication des chiffres préliminaires de l'inflation de juin dans plusieurs pays de la zone euro a confirmé un reflux de l’inflation dans la région.

 

Et ensuite ?

  • Les marchés américains étant fermés vendredi pour la fête nationale du 4 juillet, le rapport sur l'emploi de juin sera publié ce jeudi. La croissance de l'emploi et les salaires seront essentiels pour évaluer la dynamique économique, dont dépend l’action de la Fed.
  • Le forum annuel de la BCE réunira les banquiers centraux à Sintra pour évoquer les inflexions macroéconomiques, ce qui pourrait fournir des indications sur l'orientation de la politique monétaire. Parallèlement, le Danemark succédera à la Pologne à la présidence de l'UE.
  • Nous surveillerons les PMI mondiaux, les estimations provisoires de la hausse des prix à la consommation et les ventes de détail en zone euro.
  • Au Japon, les investisseurs prendront connaissance des chiffres de la production industrielle pour le mois de mai et des résultats de l'enquête Tankan de la Banque du Japon pour le deuxième trimestre.

 

Nos convictions

Scénario de base

  • L'économie mondiale reste fragile : malgré la trêve entre les États-Unis et la Chine, la croissance devrait encore ralentir dans un contexte de tensions commerciales persistantes et d'incertitude croissante sur les cours du pétrole, alimentée par le conflit entre Israël et l'Iran, l'augmentation de la production de l'OPEP+ et le recul de la demande chinoise.
  • États-Unis : alors que la croissance ralentit et que les risques inflationnistes liés aux droits de douane persistent, il faudra surveiller le dollar, les données d’activités et la croissance des bénéfices.
  • Europe : tandis que la croissance résiste et que l’inflation demeure sous contrôle – mission accomplie pour la BCE –, les politiques budgétaires visant à atténuer les risques de ralentissement sont au centre de l’attention.
  • Chine : le contexte reste déflationniste – la croissance patine et ne montre aucun signe d'accélération – sur fond de tensions commerciales persistantes avec les États-Unis.

Risques

  • Conflits armés en Ukraine et au Moyen-Orient : la guerre a des répercussions sur les cours du pétrole, le secteur de l’énergie, la cohésion de l'OTAN et les relations avec les États-Unis.
  • Politique commerciale américaine : malgré des signes d'apaisement, l'incertitude entourant les droits de douane américains persiste, de sorte que la visibilité reste très limitée. Fébriles, les marchés ne sont pas à l’abri d’un accès de volatilité, même avant l’expiration du répit de 90 jours (8 juillet) associé aux droits de douane « réciproques ».
  • Négociations budgétaires aux États-Unis : il s'agit d'un enjeu majeur pour les marchés de la dette et des changes. Les discussions actuelles laissent entrevoir un creusement du déficit (entre 6,5 % et 7 % du PIB) et des coupes budgétaires qui pourraient lourdement pénaliser les ménages à faibles revenus.
  • Variabilité des données macroéconomiques : la croissance économique ralentit, mais la situation reste floue. L'écart intenable entre données d’activités et données d’enquêtes commence néanmoins à se réduire, car les données d’activités faiblissent dans le sillage des données d’enquêtes.  

Strategie cross asset et positionnement du portefeuille

  1. Dans un contexte de marchés boursiers proches de leurs sommets et d’incertitude géopolitique persistante, nous préférons conserver un positionnement prudent, équilibré et bien diversifié.
  2. Actions mondiales :
    • Nous adoptons actuellement un positionnement neutre, sans préférence régionale, le potentiel de hausse étant limité par la fragilité des bénéfices.
  3. Allocation régionale :
    • Les actions américaines semblent correctement valorisées, les marchés anticipant une issue favorable pour les négociations commerciales et la politique budgétaire. Cela limite le potentiel de hausse tout en renforçant la vulnérabilité à d’éventuelles déceptions.
    • Particulièrement exposés aux tensions commerciales et aux droits de douane, l'Europe et les marchés émergents pourraient être soutenus par des valorisations plus attractives et des mesures budgétaires plus énergiques.
  4. Allocation factorielle et sectorielle :
    • Dans ce contexte, nous privilégions la diversification plutôt que les positions directionnelles significatives.
    • Nous surpondérons la technologie au niveau mondial. Celle-ci bénéficie d’une croissance structurelle tirée par l'IA.
    • Nous sommes positifs sur les moyennes capitalisations allemandes ainsi que sur les infrastructures et la défense européennes, soutenues par l'effort budgétaire.
  5. Emprunts d'État :
    • Les emprunts d’État européens continuent de bénéficier des craintes pesant sur la croissance, d’une inflation qui semble maîtrisée et de la politique accommodante de la BCE. Ils offrent une décorrélation précieuse au sein d’un portefeuille multi-actifs et constituent un ancrage défensif en cas de regain de volatilité sur les marchés.
    • Nous sommes neutres sur les bons du Trésor américain, les inquiétudes liées à la croissance étant compensées par les craintes inflationnistes.
  6. Crédit :
    • Sur les marchés de crédit, nous préférons toujours le segment investment grade au haut rendement et le crédit européen au crédit américain. Le segment investment grade reste une classe d'actifs résiliente dotée de fondamentaux solides, notamment en Europe – les spreads entre les États-Unis et l'Europe sont redevenus négatifs.
    • Les spreads du segment high yield se sont considérablement resserrés et les primes de risque sont faibles, ce qui nous incite à sous-pondérer les titres à haut rendement américains et européens.
    • Nous détenons une position en obligations émergentes, dont la note a été relevée à « neutre ». Cette classe d'actifs, qui affiche des rendements réels positifs, pourrait bénéficier d'un recul du dollar et d’un assouplissement des droits de douane.
  7. Les stratégies alternatives jouent un rôle de diversification crucial :
    • L'or reste surpondéré en tant que couverture stratégique contre les risques géopolitiques et la volatilité des taux réels. La demande est soutenue par les achats des banques centrales et des investisseurs particuliers.
    • Nous maintenons une allocation aux actifs alternatifs pour renforcer la stabilité et la diversification du portefeuille dans un contexte de volatilité persistante.
  8. Les taux de change resteront incontournables dans les négociations commerciales et la dynamique générale des marchés :
    • Nous surpondérons les devises défensives (comme le yen) et tablons sur un affaiblissement du dollar à mesure que la croissance ralentit.

 

Notre positionnement

Notre scénario de base reste inchangé, car la croissance ralentit dans toutes les grandes régions, mais les intervalles de confiance se sont élargis. Nous continuons de privilégier la prudence, car l'économie mondiale est toujours sur le fil. Au-delà des incertitudes liées aux conflits armés au Moyen-Orient et en Ukraine, nous avons identifié trois catalyseurs de court terme pour les marchés financiers : la politique commerciale américaine, les négociations budgétaires aux États-Unis et la variabilité des données macroéconomiques.
Sur les marchés boursiers, nous évitons les biais régionaux et privilégions la diversification sectorielle et factorielle, en ciblant les domaines qui affichent une forte dynamique des bénéfices (technologie) et les secteurs soutenus par la politique budgétaire (infrastructures et défense en Europe).
Du côté des marchés obligataires, nous préférons le segment investment grade au haut rendement et ciblons le marché européen, qui se montre résistant. Nous restons neutres sur les bons du Trésor américain et prudents sur le segment du haut rendement, caractérisé par des spreads étroits et de faibles primes de risque.
Nous sommes plus confiants dans les perspectives de la dette émergente, soutenue par des rendements réels positifs, un dollar faible et un potentiel assouplissement des droits de douane. Les actifs alternatifs renforcent la stabilité du portefeuille, l'or conservant son rôle de couverture stratégique dans un contexte de risques asymétriques persistants.

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