Les temps forts de la semaine dernière
- Plombées par un faible PMI manufacturier aux États-Unis, des troubles géopolitiques, des revirements de politiques monétaires et des bénéfices décevants dans la technologie, les actions mondiales ont connu une semaine mouvementée.
- La Banque du Japon a annoncé une hausse des taux pour la deuxième fois cette année, alors que la faiblesse du yen menace les projections d'inflation de la BoJ.
- La Banque d'Angleterre a annoncé une baisse de ses taux directeurs, mais la Fed n’a pas réagi au chiffre décevant de l’emploi non agricole (création de 114 000 postes), ce qui accroît la pression sur les marchés.
- Le PIB de la zone euro a augmenté de 0,6 % en glissement annuel au deuxième trimestre (le taux le plus élevé depuis cinq trimestres), tandis que l'inflation sous-jacente a atteint 2,9 % en juillet (2,8 % attendu).
Et ensuite ?
- La saison des résultats se poursuit avec les publications de Zalando, Walt Disney, Novo Nordisk et Super Micro Computer, tandis que les investisseurs digèrent l’accès de faiblesse du marché du travail.
- Une série de données sur les prêts hypothécaires américains nous aidera à faire le point sur le marché du logement. Les anticipations de baisse des taux pourraient relancer la dynamique en améliorant l'accessibilité des acheteurs et en encourageant les vendeurs à se décider.
- Sur le front des indicateurs, la balance commerciale, la production industrielle et les ventes de détail des principaux pays permettront d’évaluer la robustesse de la chaîne logistique et l'activité économique.
- La Banque du Japon publiera sa Synthèse des opinions, qui nous renseignera sur les points de vue et les débats concernant la trajectoire future des taux directeurs et l'impact de la faiblesse du yen.
Nos convictions
Scénario de base
- À ce stade, notre scénario estimant que les taux d'intérêt ont atteint un pic et que la Réserve fédérale entamera son cycle d'assouplissement monétaire en septembre gagne en crédibilité.
- Malgré le ralentissement, les bénéfices continuent de résister. Aux États-Unis, les prévisions sont de plus en plus influencées par des facteurs politiques. La croissance dépendra d'une reprise de la consommation au sein de l’UE, tandis qu’elle reste modérée en Chine.
- Le ralentissement de l'inflation – y compris l'inflation sous-jacente – est simultané dans les différentes régions. Ce reflux ouvre la voie à un assouplissement des autorités monétaires européennes (par exemple, la BCE, la BoE, la BNS et la Riksbank) au troisième trimestre. Comme plusieurs banques centrales des marchés émergents réduisent déjà leurs taux depuis 2023, un cycle d'assouplissement mondial synchronisé semble enfin se profiler.
Risques
- Il convient désormais de surveiller les décisions politiques entraînant une hausse des droits de douane et des pressions inflationnistes, ainsi que l'activité économique et l'emploi, qui pourraient surprendre à la baisse.
- Alors que la Banque du Japon durcit sa politique et que la Fed est sur le point d'entamer un cycle d'assouplissement, une appréciation trop rapide du yen risque d’entraîner le dénouement des opérations de portage.
- En France, une coalition permettant d’éviter l'instabilité politique peine à émerger, dans un contexte de marge de manœuvre budgétaire limitée. Pour l’an prochain, nous identifions un risque de dégradation de la note souveraine ou de passage à une perspective négative dans tous les scénarios, sur fond de hausse du ratio d'endettement..
- En Chine, l’activité économique demeure fragile et l’évolution des prix reste déflationniste, tandis que la confiance est au plus bas. Des droits de douane supplémentaires pourraient compromettre la poursuite du redressement.
- Au vu de l'évolution de la situation au Moyen-Orient et de la poursuite de la guerre en Ukraine, les risques géopolitiques qui menacent la croissance mondiale restent orientés à la baisse.
Strategie cross asset et positionnement du portefeuille
- Si l’évolution de la situation politique incite à la prudence des deux côtés de l'Atlantique, les mesures susceptibles d’être adoptées permettent de rester optimiste à l’égard des marchés boursiers des pays développés.
- Nous surpondérons légèrement les États-Unis, le Royaume-Uni et le Japon, mais sommes neutres vis-à-vis des actions de la zone euro.
- Aux États-Unis, la saison des résultats du deuxième trimestre est encourageante, mais le secteur technologique semble en perte de vitesse. Nous avons donc pris nos profits et détenons une position neutre sur le secteur.
- Les valorisations restent attrayantes au Royaume-Uni avec un potentiel d'expansion des multiples, alors que la BoE prépare une baisse des taux.
- Au Japon, la sortie d'une déflation de plusieurs décennies et le succès des réformes concernant la gouvernance d'entreprise devraient faire plus que compenser l’impact du durcissement relatif de la politique monétaire.
- En zone euro, si les risques de dérapage en France ont diminué, l’incertitude politique persiste après la victoire surprise de l'alliance de gauche et l’émergence d’un Parlement sans majorité. Une prime de risque plus élevée demeure dès lors justifiée.
- Allocation sectorielle en actions :
- Nous ciblons les petites capitalisations américaines et paneuropéennes. Aux États-Unis, le segment devrait bénéficier de la hausse des bénéfices, qui alimente la rotation actuelle. En Europe, la reprise des dépenses de consommation et l'assouplissement des politiques monétaires constitueront également un facteur de soutien.
- Les perspectives du secteur américain de la santé semblent s’améliorer. Sur fond de liquidation des stocks excédentaires, les résultats du deuxième trimestre indiquent une normalisation quasi complète après le pic de bénéfices lié au COVID.
- Au sein de notre allocation obligataire, les obligations sûres représentent un investissement attrayant dans un contexte d'assouplissement monétaire et de montée de l'incertitude politique, tandis qu’un nouveau resserrement des spreads de crédit s’avère peu probable.
- Nous privilégions le portage par rapport aux spreads, en mettant l'accent sur les émetteurs de qualité : nous conservons une position longue de duration via l'Allemagne et le Royaume-Uni.
- Nous sommes actuellement neutres sur la duration américaine.
- Nous conservons une exposition minime aux obligations souveraines émergentes, dans un contexte de spreads très étroits.
- Nous sommes neutres sur les obligations investment grade et high yield, quelle que soit la région de l'émetteur.
- Dans notre stratégie de change, nous sommes positifs sur les devises liées aux matières premières malgré la volatilité actuelle.
- Relativement décorrélés des actifs traditionnels, les investissements alternatifs devraient bien se comporter. Nous conservons en outre une position sur l’or.
Notre positionnement
Sans négliger le risque politique, nous maintenons une opinion positive à l’égard des marchés actions des pays développés et surpondérons légèrement les actions des États-Unis, du Japon et de l'Europe hors zone euro, tout en adoptant une position neutre prudente sur la zone euro. Nous sommes également neutres sur les actions des marchés émergents en attendant la reprise de la confiance des consommateurs.
Aux États-Unis, nous ciblons les secteurs hors technologie susceptibles de bénéficier de la rotation en cours, tels que la santé. Nous détenons également des petites et moyennes capitalisations américaines et européennes. Sur les marchés obligataires, nous sommes positifs à l'égard de la duration du noyau dur européen (valeur refuge) et du Royaume-Uni, de manière à bénéficier du portage en prévision d’un ralentissement de l'inflation et de probables baisses des taux de la BCE et de la BoE. Sur le front du crédit, nous restons neutres sur le haut rendement et la dette émergente dans un contexte de spreads étroits et de dollar fort.