Coffee Break

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Coffee Break :
  • Semaine

Les temps forts de la semaine dernière

  • Le président américain Donald Trump a engagé des frappes contre trois sites nucléaires iraniens, prenant ainsi le risque d'entraîner les États-Unis dans un conflit régional.
  • La Fed a maintenu ses taux dans une fourchette de 4,25- 4,50 % et table sur deux baisses de taux cette année, mais les projections d'inflation et de chômage ont été revues à la hausse.
  • La Banque d'Angleterre a maintenu ses taux à 4,25 %, invoquant l’incertitude croissante et l'atonie de la croissance. Parallèlement, la BNS a surpris en ramenant son taux directeur à 0 % et la BoJ a ralenti le rythme de réduction de ses achats d'obligations, tout en maintenant ses taux inchangés à 0,5 %.
  • Les ventes de détail, la production industrielle et les mises en chantier aux États-Unis ont déçu les attentes du marché.
  • En Chine, les ventes de détail se sont redressées en mai, affichant une vigueur surprenante malgré les tensions commerciales, les dépenses de consommation ayant atteint leur rythme le plus rapide depuis décembre 2023.

 

Et ensuite ?

  • Les PMI préliminaires globaux (secteur manufacturier et services) nous renseigneront sur la dynamique de croissance, les risques inflationnistes et un éventuel changement de cap de la politique monétaire.
  • Les chiffres préliminaires de l'inflation en zone euro seront surveillés de près, alors que la BCE marque une pause dans ses baisses de taux ; les marchés seront attentifs à l'évolution des prix dans un contexte de pressions tarifaires, de hausse des cours du pétrole et de vigueur de l'euro.
  • En complément des PMI, les enquêtes Ifo en Allemagne permettront de jauger la première économie européenne et influenceront les prévisions de croissance de la zone euro et le sentiment à l'égard des marchés actions et du crédit.
  • En Asie, le CNP chinois pourrait annoncer des mesures de relance ou des changements réglementaires susceptibles d'affecter les marchés émergents et les matières premières, tandis que le compte rendu de la BoJ donnera des indications sur la normalisation de la politique monétaire et la volatilité du yen.
  • Les dirigeants occidentaux vont discuter d'un objectif de dépenses militaires équivalent à 5 % du PIB lors du sommet annuel de l'OTAN.

 

Nos convictions

Scénario de base

  • L'économie mondiale reste fragile : malgré la trêve entre les États-Unis et la Chine, la croissance devrait encore ralentir dans un contexte de tensions commerciales persistantes et d'incertitude croissante sur les cours du pétrole, alimentée par le conflit entre Israël et l'Iran, l'augmentation de la production de l'OPEP+ et le recul de la demande chinoise.
  • États-Unis : alors que la croissance ralentit et que les risques inflationnistes liés aux droits de douane persistent, il faudra surveiller le dollar, les données concrètes et la croissance des bénéfices dans les semaines à venir.
  • Europe : tandis que la croissance résiste et que l’inflation demeure sous contrôle – mission accomplie pour la BCE –, les politiques budgétaires visant à atténuer les risques de ralentissement sont au centre de l’attention.
  • Chine : le contexte reste déflationniste – la croissance patine et ne montre aucun signe d'accélération – sur fond de tensions commerciales persistantes avec les États-Unis.

Risques

  • Conflits armés en Ukraine et au Moyen-Orient : la guerre a des répercussions sur les cours du pétrole, le secteur de l’énergie, la cohésion de l'OTAN et les relations avec les États-Unis.
  • Politique commerciale américaine : malgré des signes d'apaisement, l'incertitude entourant les droits de douane américains persiste, de sorte que la visibilité reste très limitée. Fébriles, les marchés ne sont pas à l’abri d’un accès de volatilité, même avant l’expiration du répit de 90 jours (8 juillet) associé aux droits de douane « réciproques ».
  • Négociations budgétaires aux États-Unis : il s'agit d'un enjeu majeur pour les marchés de la dette et des changes. Les discussions actuelles laissent entrevoir un creusement du déficit (entre 6,5 % et 7 % du PIB) et des coupes budgétaires qui pourraient lourdement pénaliser les ménages à faibles revenus.
  • Variabilité des données macroéconomiques : il est difficile d'évaluer la trajectoire sous-jacente de l'activité économique, de l'inflation et de la politique monétaire, mais il est certain que la croissance ralentit. À ce stade, certaines enquêtes montrent des signes de faiblesse évidents, mais les récents indicateurs concrets restent relativement stables. À terme, ces deux séries de données devront converger.

Strategie cross asset et positionnement du portefeuille

  1. Dans un contexte de marchés boursiers proches de leurs sommets et d’incertitude géopolitique persistante, nous préférons conserver un positionnement prudent, équilibré et bien diversifié.
  2. Actions mondiales :
    • Nous adoptons actuellement un positionnement neutre, sans préférence régionale, le potentiel de hausse étant limité par la fragilité des bénéfices.
  3. Allocation régionale :
    • Les actions américaines semblent correctement valorisées, les marchés anticipant une issue favorable pour les négociations commerciales et la politique budgétaire. Cela limite le potentiel de hausse tout en renforçant la vulnérabilité à d’éventuelles déceptions.
    • Particulièrement exposés aux tensions commerciales et aux droits de douane, l'Europe et les marchés émergents pourraient être soutenus par des valorisations plus attractives et des mesures budgétaires plus énergiques.
  4. Allocation factorielle et sectorielle :
    • Dans ce contexte, nous privilégions la diversification plutôt que les positions directionnelles significatives.
    • Nous surpondérons la technologie au niveau mondial. Celle-ci bénéficie d’une croissance structurelle tirée par l'IA.
    • Nous sommes positifs sur les moyennes capitalisations allemandes ainsi que sur les infrastructures et la défense européennes, soutenues par l'effort budgétaire.
  5. Emprunts d'État :
    • Les emprunts d’État européens continuent de bénéficier des craintes pesant sur la croissance, d’une inflation qui semble maîtrisée et de la politique accommodante de la BCE. Ils offrent une décorrélation précieuse au sein d’un portefeuille multi-actifs et constituent un ancrage défensif en cas de regain de volatilité sur les marchés.
    • Nous sommes neutres sur les bons du Trésor américain, les inquiétudes liées à la croissance étant compensées par les craintes inflationnistes.
  6. Crédit :
    • Sur les marchés de crédit, nous préférons toujours le segment investment grade au haut rendement et le crédit européen au crédit américain. Le segment investment grade reste une classe d'actifs résiliente dotée de fondamentaux solides, notamment en Europe – les spreads entre les États-Unis et l'Europe sont redevenus négatifs.
    • Les spreads du segment high yield se sont considérablement resserrés et les primes de risque sont faibles, ce qui nous incite à sous-pondérer les titres à haut rendement américains et européens.
    • Nous détenons une position en obligations émergentes, dont la note a été relevée à « neutre ». Cette classe d'actifs, qui affiche des rendements réels positifs, pourrait bénéficier d'un recul du dollar et d’un assouplissement des droits de douane.
  7. Les stratégies alternatives jouent un rôle de diversification crucial :
    • L'or reste surpondéré en tant que couverture stratégique contre les risques géopolitiques et la volatilité des taux réels. La demande est soutenue par les achats des banques centrales et des investisseurs particuliers.
    • Nous maintenons une allocation aux actifs alternatifs pour renforcer la stabilité et la diversification du portefeuille dans un contexte de volatilité persistante.
  8. Les taux de change resteront incontournables dans les négociations commerciales et la dynamique générale des marchés :
    • Nous surpondérons les devises défensives (comme le yen) et tablons sur un affaiblissement du dollar à mesure que la croissance ralentit.

 

Notre positionnement

Alors que la croissance faiblit dans toutes les grandes régions, notre scénario de référence reste inchangé, mais les intervalles de confiance se sont élargis, le conflit entre Israël et l'Iran ayant entraîné une flambée des cours du pétrole. Nous continuons de privilégier la prudence, car l'économie mondiale est toujours sur le fil. Au-delà des incertitudes liées aux conflits armés au Moyen-Orient et en Ukraine, nous avons identifié trois catalyseurs majeurs à court terme: la politique commerciale américaine, les négociations budgétaires aux États-Unis et la variabilité des données macroéconomiques.

Sur les marchés boursiers, nous évitons les biais régionaux et privilégions la diversification sectorielle et factorielle, en ciblant les domaines qui affichent une forte dynamique des bénéfices (technologie) et les secteurs soutenus par la politique budgétaire (infrastructures et défense en Europe).

Du côté des marchés obligataires, nous préférons le segment investment grade au haut rendement et ciblons le marché européen, qui se montre résistant. Nous restons neutres sur les bons du Trésor américain et prudents sur le segment du haut rendement, caractérisé par des spreads étroits et de faibles primes de risque.

Nous sommes plus confiants dans les perspectives de la dette émergente, soutenue par des rendements réels positifs, un dollar faible et un potentiel assouplissement des droits de douane. Les actifs alternatifs renforcent la stabilité du portefeuille, l'or conservant son rôle de couverture stratégique dans un contexte de risques asymétriques persistants.

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