Plus haut, toujours plus haut…

Alt_202101_fr.jpgLe marché a poursuivi sa forte progression pendant le mois de décembre sans se laisser influencer par les oiseaux de mauvais augure. Malgré le tumulte entourant les élections américaines, les inquiétudes provoquées par le nombre croissant de cas de COVID-19 et la propagation de nouveaux variants du virus, les investisseurs ont continué à faire preuve d’optimisme en se concentrant sur les bonnes nouvelles : annonce de nouvelles mesures de relance au Japon et aux États-Unis, levée du veto de la Pologne et de la Hongrie au plan de relance de l’UE et signature de l’accord attendu de longue date entre l’UE et le Royaume-Uni.

Les marchés des actions ont connu un très bon mois. Les petites et moyennes capitalisations ont surperformé les grandes capitalisations avec des rendements proches de 10 %. Les marchés émergents ont profité d’un sentiment favorable et d’un dollar affaibli pour surperformer les marchés développés. Au niveau sectoriel, les secteurs cycliques ont surperformé les secteurs défensifs en raison des perspectives de reprise économique.

Les spreads des obligations d’entreprises continuent de se réduire. À fin décembre, les spreads de crédit étaient au même niveau qu’au début de l’année 2020. Presque toutes les matières premières se sont considérablement appréciées pendant le mois, le gaz naturel et le cacao étant les seuls contrats à enregistrer une baisse à deux chiffres.

L’indice HFRX Global Hedge Fund EUR a gagné 2,27 % sur le mois.

Actions Long/Short

Dans leur grande majorité, les fonds d’actions long/short ont connu un excellent mois. Depuis le creux des marchés en mars 2020, l’environnement a été difficile pour les ventes à découvert en raison de l’excellente performance des actions. L’année 2020 constitue l’un des meilleurs crus en termes de génération d’alpha pour la stratégie. Les performances proviennent principalement des investissements à l’achat (long) et des écarts entre économie numérique et économie traditionnelle, thématiques de travail à domicile et entreprises touchées par la distanciation sociale, énergies renouvelables/mobilité verte et industries traditionnelles à forte intensité de carbone. Les gestionnaires axés sur la sélection de titres basée sur les fondamentaux conservent en moyenne une exposition brute et nette élevée. On n’observe pas encore de forte rotation des hedge funds en direction des investissements  value  ou cycliques. En termes de performance absolue, les fonds américains et asiatiques ont surperformé les fonds européens. Ces derniers affichent toutefois de meilleurs rendements par rapport aux indices. Les stratégies long/short en actions sont particulièrement riches et diversifiées en termes de thématiques et de styles et disposent de différents outils pour faire face à  des environnements de marché différents.

 

Stratégies Global Macro

Les gestionnaires Global macro systématiques et discrétionnaires ont terminé l’année en sur une note positive. Les indices Global macro affichent des rendements aux alentours de 5 % pour le mois de décembre. Les principaux facteurs de la performance mensuelle ont été les positions acheteuses sur les taux des marchés émergents, les actions et les matières premières, ainsi que les positions vendeuses sur le dollar américain. Sur l’année, les stratégies Global macro figurent parmi celles qui affichent les niveaux de dispersion les plus élevés, surtout chez les gestionnaires discrétionnaires. La forte volatilité des marchés a été un moment de vérité pour de nombreux gestionnaires, qui ont dû faire la preuve de la robustesse et de la résilience de leur processus d’investissement et de leur gestion des risques, mais également de leur capacité à déployer des capitaux. Nous continuons de privilégier les gestionnaires de fonds discrétionnaires opportunistes qui peuvent mettre à profit leurs compétences analytiques et leur expérience pour générer des gains sur des opportunités soigneusement sélectionnées à l’échelon mondial.

 

Stratégies quantitatives

L’année 2020 a été particulièrement difficile pour les stratégies quantitatives. Elles figurent en moyenne parmi les stratégies qui affichent les plus mauvais rendements sur l’ensemble des catégories. Sachant que les fonds quantitatifs tirent leur force de l'analyse d'énormes volumes de données historiques pour définir leur positionnement, on peut comprendre qu'ils éprouvent des difficultés à faire face à un environnement économique totalement inédit. Les suiveurs de tendance à court terme représentent un petit sous-ensemble de fonds qui ont réussi à bénéficier des différentes phases du marché, enregistrant des gains dans les périodes de forte hausse et forte baisse des marchés. Les fonds quantitatifs multi-stratégies sophistiqués ont eux aussi réussi à tirer parti de la volatilité accrue des marchés pour générer des rendements intéressants. Dans l’ensemble, les investisseurs ont malgré tout été déçus des performances des fonds quantitatifs sur l’année, car la plupart des algorithmes ont eu du mal à gérer l'augmentation rapide et violente de la volatilité des marchés et les corrélations entre actifs.

 

Stratégies d’arbitrage de taux

Depuis la dislocation historique des marchés en mars 2020, la volatilité des taux d'intérêt au niveau du G3 a chuté, les banques centrales ayant cherché à stabiliser les marchés pour limiter la contraction de l’économie dans le sillage de la pandémie. Il y a donc eu moins d’opportunités sur ce marché ces trois derniers mois. Cet « environnement de taux bas » offre toutefois une opportunité très intéressante en cas d’accélération de la croissance américaine et de normalisation de la situation grâce au vaccin. En date de rédaction, le plan de relance budgétaire voté par la nouvelle administration devrait entraîner une augmentation de 1 800 milliards de dollars des émissions d’obligations du Trésor américain en 2021, provoquant une hausse de 10 bps des obligations à 7 ans, une pentification de la partie la plus éloignée de la courbe des taux et des swaps spreads encore plus négatifs sur les échéances les plus lointaines.

 

Marchés émergents

Avec près d’un quart du marché obligataire mondial offrant des rendements négatifs au début de 2020, les marchés émergents représentent un domaine d'investissement attrayant pour les investisseurs en quête d'actifs obligataires offrant des rendements décents. Le mois de décembre s’est inscrit dans la continuité du mois de novembre, les gestionnaires obtenant de bons rendements sur leurs expositions à la Corée, à Taïwan, à l’Inde, au Brésil et au Mexique. La perspective d’une poursuite de la reprise économique et d’un affaiblissement du dollar sont deux facteurs qui jouent en faveur d’une appréciation des actifs émergents. La dette émergente libellée en dollar ou en devise locale a regagné le terrain perdu au cours de l’année écoulée et se situe aujourd’hui à son plus haut niveau historique en ce qui concerne les émissions libellées en dollars. La dette émergente libellée en devise locale affiche de solides rendements depuis la fin du mois de septembre, qui proviennent en grande partie de l'appréciation de monnaies jugées survendues, telles que le peso mexicain, le rand sud-africain ou le rouble russe. Certains analystes pensent que le niveau peu élevé des taux des Bons du Trésor américain et une plus grande stabilité politique aux États-Unis continueront de pousser les investisseurs à rechercher de meilleurs rendements sur les marchés émergents. Les perspectives macro-économiques restent toutefois très incertaines pour ces marchés, mais les spécialistes de la gestion fondamentale les considèrent comme une option intéressante dans un univers à taux zéro. Au vu de la fragilité des fondamentaux, ils adoptent généralement une approche très sélective. Il convient de faire preuve de prudence en raison de la plus forte sensibilité de cette classe d'actifs aux flux d’investissement et à la liquidité du marché.

 

Risk arbitrage – Event-driven

Le mois de décembre a de nouveau été un mois excellent pour les stratégies Event Driven, avec une contribution positive des arbitrages sur fusions et acquisitions et des situations spéciales. L'activité de fusions et acquisitions a connu un excellent second semestre avec un total de 2 300 milliards de dollars d’opérations au niveau mondial, ce qui représente une augmentation de 90 % par rapport à la première partie de l'année et une baisse de seulement 5 % par rapport aux niveaux de 2019 malgré le coup d’arrêt provoqué par la pandémie de COVID-19 au cours du deuxième trimestre. Le rachat d’Altice Management a été l’une des principales contributions à la performance du mois écoulé après que les actionnaires minoritaires ont reçu une offre d'achat majorée de 30 % pour leurs actions. L’offre d’achat d’Alexion par AstraZeneca (39 milliards de dollars) et de Slack par Salesforce (28 milliards de dollars) figurent parmi les principales opérations annoncées pendant le mois. Les opérations de fusions et acquisitions devraient se poursuivre dans un avenir proche. Les taux d'intérêt sont bas, les entreprises ont réduit leurs coûts et émis des titres de créance et des actions pour faire face à la crise, mais aussi pour être prêtes à s'emparer d'actifs stratégiques. L’activité est alimentée par la nécessité de restructurer des secteurs en difficulté comme l'énergie ou le voyage, la volonté de consolidation dans les secteurs de la santé, de la finance et des télécommunications ou le besoin de s'adapter à la nouvelle réalité d'aujourd'hui en achetant à l’extérieur des technologies qui seraient trop longues ou trop coûteuses à développer, dans le secteur des semi-conducteurs par exemple. Alors que l’on se dirige vers une solution médicale à la crise du coronavirus, les stratégies Event Driven devraient profiter de nombreuses opportunités d’investissement, les entreprises devant se restructurer et s’adapter au monde d’après.

 

Entreprises en difficulté

Les stratégies axées sur les émetteurs en difficulté ont affiché de bonnes performances durant le mois, bénéficiant d’un environnement davantage tourné vers la prise de risque. Les émissions plus risquées et les actifs des entreprises plus exposées aux mesures de distanciation sociale ont continué de se redresser plus rapidement, surperformant les obligations d’entreprises de meilleure qualité. Le marché semble intégrer le fait que la crise s’achève. Pendant l’année, les opportunités de cette catégorie ont toutefois davantage porté sur des vendeurs que sur des actifs en difficulté. Les défaillances effectives seront probablement moins nombreuses que ce qui avait été estimé au 2e trimestre, en raison de la capacité des entreprises à émettre des actions et des titres de créance pour renforcer leur bilan. Nous sommes toutefois encore loin d’un retour à la normale et privilégions les stratégies éprouvées et diversifiées afin d’éviter de subir des épisodes de volatilité extrême. Ces conditions de marché ne sont pas simples à appréhender pour les gestionnaires qui attendaient toutefois un tel environnement et les opportunités qui en découlent depuis plus d’une décennie.

Crédit Long/Short & High Yield

Les spreads sur les marchés du crédit de qualité (Investment Grade) et High Yield avaient atteint des niveaux extrêmes, inédits depuis la crise de 2008. Le marché souffrait aussi d’un manque de liquidité, encourageant la BCE et la Fed à mettre en place des programmes de rachat de dette Investment Grade. La Fed a aussi décidé d’inclure le segment du High Yield dans son programme de rachat afin d’atténuer l’impact du grand nombre d’anges déchus de la catégorie Investment Grade à High Yield. Les spreads Investment Grade et sur le High Yield de qualité sont proches de leur niveau d’avant la COVID-19 en Europe et aux États-Unis. Les bonnes nouvelles concernant les niveaux d’efficacité élevés des vaccins de Pfizer-BioNTech et de Moderna ont accentué la compression des spreads, ce qui a soutenu la surperformance des émetteurs plus risqués. Toutefois, on observe toujours une grande dispersion dans l’évolution des spreads entre les différents secteurs par rapport au niveau d’avant la pandémie. Quoiqu’il en soit, il est trop tard pour miser sur le bêta et nous estimons que les stratégies long/short sur le marché du crédit recèlent des opportunités intéressantes, tant au niveau des positions longues que courtes, permettant de profiter des incohérences fondamentales consécutives à la dislocation du marché cette année.

 

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