Analyse des émetteurs souverains : comment continuer à survivre tous ensemble ?

L’être humain n’est pas le prédateur suprême, même s’il se comporte comme tel. La nature, elle, peut riposter et montrer à quel point il est faible. Le modèle de durabilité des émetteurs souverains de Candriam, conçu pour l’analyse des investissements, offre une vue d’ensemble des activités humaines. Et finalement, peut-être que nos investissements, et notre avenir, se résument à quelque chose de très simple : arrêtons de combattre Dame Nature.

Cadeaux de Noël pour le prédateur suprême

C’est le moment de faire des cadeaux et peut-être de lancer une campagne caritative. Récemment, 650 000 dollars ont été dépensés pour acheter un méga-yacht qui ne peut être utilisé que dans un jeu vidéo1 - Le Metavers, ou réalité virtuelle, attire de plus en plus de capitaux. Nombreux sont ceux qui misent sur les crypto-monnaies sans aucun soutien dans le monde réel, car la matrice (Matrix) imaginaire semble être conçue pour être plus attrayante que la sombre réalité qui nous entoure. (J’espère que vous apprécierez le dernier opus, sorti juste à temps pour Noël 2021 !)

Et le caritatif ? Pour le même montant2, on estime que nous pourrions restaurer et planter des forêts d’une superficie plusieurs fois supérieure à celle de Central Park à New-York - dans le monde réel.

Alors que la possibilité de se distinguer dans un jeu vidéo virtuel devient astronomiquement chère, on ne peut s’empêcher de s’interroger sur notre place sur la planète. Sommes-nous si puissants que le plaisir (virtuel) d’un seul individu est plus important que le bien-être (physique) de nombreuses personnes ?

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Comment avons-nous survécu ?

En fait, les êtres humains n’ont jamais été au sommet de la chaîne alimentaire. En effet, des études montrent que nous sommes au même niveau que les anchois3, bien que cela ne soit guère préoccupant dans une société moderne. À l’époque où être dévoré par le prédateur suprême local était une réelle possibilité pour nous, les hominidés avaient une capacité très puissante qui nous distinguait des autres animaux. Il s’agissait de notre capacité à communiquer des concepts complexes et donc à coordonner un grand nombre d’adultes vers la réalisation d’un objectif commun - surmonter des situations dangereuses, et in fine survivre. L’union a fait la force.

Au lendemain de la COP26, alors que les manifestations anti-vaccin sont devenues violentes et que le port de masques fait l’objet d’une résistance armée dans certains pays, une question demeure : avons-nous encore ce qu’il faut pour survivre ? En fin de compte, nous nous heurtons aux limites naturelles de l’environnement. Les ouragans, les chaleurs extrêmes, les incendies de forêt et le virus actuel ne sont que des conséquences différentes des dommages que nous avons causés à notre environnement. La planète Terre peut être la bulle qui nous protège du soleil, mais elle peut aussi, de manière très soudaine et irréversible devenir le prédateur suprême si nous atteignons le seuil de basculement. Il n’y a pas de (vrais) pâturages plus verdoyants, c’est « tout ce que nous avons ».

Pouvons-nous continuer à survivre ?

Comme nos ancêtres de l’ère préindustrielle, nous n’avons que la capacité de communiquer et de coordonner les actions - et la force de notre union. C’est devenu à la fois plus facile que jamais, mais aussi peut-être plus difficile que jamais. Nous célébrons les réalisations individuelles - les milliardaires organisent leur propre course à l’espace sans que la fiscalité ne les atteigne. Des millions de personnes sont privées de leur droit de vote et des intérêts privés sèment le doute sur le caractère équitable des élections. Beaucoup sont à la recherche d’un sauveur qui offrirait des solutions simples à des problèmes complexes. Des marges de vote très étroites donnent le pouvoir à des leaders populistes qui sont prêts à adopter l’autocratie.

Notre conviction

Notre avenir est entre nos mains. Les pandémies mondiales et la crise climatique pourraient être résolues si nous travaillons ensemble, plutôt que de protéger nos intérêts personnels. Cela s’applique à tous les niveaux, qu’il s’agisse de faire un don à votre association caritative locale pendant les fêtes de fin d’année, de vous faire vacciner pour vous protéger et protéger toutes les personnes avec lesquelles vous êtes en contact, de voter pour des partis politiques guidés par le consensus et la collaboration scientifiques, ou de renforcer les organisations internationales et la coopération au niveau mondial.

Les investisseurs et d’autres acteurs font des efforts, mais nous devons tous en faire davantage. Les investisseurs sont de plus en plus conscients que nous devons travailler ensemble et en masse, comme l’Investor Policy Dialogue on Deforestation (IPDD), et la Net Zero Asset Managers Initiative. Chez Candriam, nous tirons parti de notre capacité à analyser les différents aspects de ce genre d’initiatives, non seulement pour obtenir une vision plus claire des investissements, mais aussi pour orienter les efforts philanthropiques du Candriam Institute. Nous y participons et co-parrainons des projets de régénération et de boisement au Brésil, en Zambie et au Sénégal avec WeForest.

Pour trouver des solutions qui conviennent à tous, il faut faire des compromis, et tout compromis exige humilité et compassion. Quel meilleur cadeau pour cette période de fêtes ?

"Le score de déforestation de Candriam utilise une variété de sources, y compris l’imagerie satellitaire, pour évaluer la perte de surfaces forestières, la perte totale de biomasse et le changement d’affectation des terres. Notre modèle estime également l’impact des émissions résultant du changement d’affectation des terres."


1 Tech Times. Virtual Metaverse Yacht Sold for $650K in The Sandbox. Disponible à l’adresse https://www.techtimes.com/articles/268685/20211129/virtual-metaverse-yacht-sold-for-650k-in-the-sandbox.htm, consulté le 6 décembre 2021

2 Selon notre partenaire de boisement, We Forest

3 Sylvain Bonhommeau, Laurent Dubroca, Olivier Le Pape, Julien Barde, David M. Kaplan, Emmanuel Chassot, Anne-Elise Nieblas. Eating up the world's food web. Proceedings of the National Academy of Sciences Dec 2013, 110 (51) 20617-20620; DOI: 10.1073/pnas.1305827110.
Disponible à l’adresse https://www.pnas.org/content/110/51/20617, consulté le 2 décembre 2021

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