Les temps forts de la semaine dernière
- Tandis que la Chine a annoncé des baisses de taux significatives et des nouvelles mesures de politique monétaire afin de renforcer la confiance, les efforts de Pékin en matière de relance budgétaire ont été très bien accueillis.
- La confiance des consommateurs américains a accusé en août son plus net recul en trois ans. La plupart des personnes interrogées se montrant préoccupées par l'emploi et l'inflation.
- Aux États-Unis, l'indice des prix a augmenté de 0,1 % en août. L’inflation s’établit à 2,2 % sur 12 mois, un niveau proche de l'objectif de la Fed ; permettant ainsi d'envisager de futures baisses de taux.
- En Europe, les anticipations d’inflation attendues pas les consommateurs atteignent un plancher de trois ans, tandis qu’en Allemagne les chiffres du chômage et l’indice Ifo du climat des affaires ont déçu.
Et ensuite ?
- Le rapport sur l'emploi américain permettra d’évaluer la vigueur du marché du travail ainsi que les dépenses et la confiance des consommateurs, étroitement liées au niveau d'emploi et à la trajectoire des taux de la Fed.
- Les chiffres préliminaires de l'inflation (y compris l'IPC) seront publiés en zone euro, mais les investisseurs surveillent désormais la croissance et se concentreront sur l'ISM américain et les récents PMI mondiaux.
- Le président de la Fed, Jerome Powell, et la présidente de la BCE, Christine Lagarde, évoqueront les perspectives économiques et l’orientation des politiques monétaires, alors que les investisseurs suivent de près le cycle d'assouplissement synchronisé.
- Un débat opposera les deux candidats à la vice-présidence des États-Unis, J.D. Vance et Tim Walz, alors qu’ont lieu les premiers votes dans certains États.
Nos convictions
Scénario de base
- Nous restons confiants dans un atterrissage en douceur de l'économie américaine en dépit de la volatilité récente, de la nervosité liée aux élections, de la saisonnalité et d'une volatilité accrue par rapport au premier semestre.
- Les principales banques centrales ont entamé une baisse des taux et nous connaissons actuellement un cycle d'assouplissement synchronisé. Cela annonce une normalisation de la courbe des taux après plus de deux ans d'inversion.
- Face à un objectif de croissance menacé, la Chine a dévoilé une réduction simultanée et substantielle des taux directeurs et du ratio de réserves obligatoires, tout en évoquant de nouveaux assouplissements monétaires. Le ton volontariste de Pékin et le soutien du Parti communiste aux mesures de relance budgétaire qui ne sauraient tarder constituent des signaux encourageants.
- La croissance européenne continue de décevoir et dépendra d'une reprise de l'activité des entreprises et des consommateurs.
Risques
- Pour la suite, nous resterons attentifs aux mesures entraînant une hausse des droits de douane et un resserrement du marché de l'emploi aux États-Unis, qui se traduiraient par une nouvelle poussée de l'inflation ou une envolée des impôts et pénaliseraient la croissance.
- Alors que la campagne présidentielle américaine s’avère particulièrement imprévisible, l’alternance à la Maison Blanche pourrait redéfinir les priorités de la politique économique américaine, ce qui aurait un impact sur la rapidité et l'ampleur de l'assouplissement monétaire.
- Les risques géopolitiques qui menacent la croissance mondiale restent orientés à la baisse avec la poursuite de la guerre en Ukraine, le retour potentiel de droits de douane dissuasifs et la situation au Moyen-Orient.
Strategie cross asset et positionnement du portefeuille
- Compte tenu de l'amélioration des fondamentaux et de l'assouplissement des conditions financières, qui soutiennent l'activité et les marchés, nous surpondérons désormais les actions.
- Nous avons notamment renforcé notre allocation en écho à l’évolution des contextes économiques chinois et américain.
- Aux États-Unis, les conditions financières se sont assouplies avant même la baisse des taux de la Fed, ce qui constitue un facteur de soutien. Les indicateurs, tant sur le front de la croissance que sur celui du chômage, contredisent de plus en plus l’hypothèse d’une récession. Nous sommes exposés à l'ensemble du marché.
- En Chine, la banque centrale et le gouvernement ont uni leurs forces pour restaurer la confiance via d’importantes baisses de taux, associées à des perspectives de relance budgétaire et d'assouplissement supplémentaire. Afin de tirer parti de la dynamique actuelle, nous sommes tactiquement positifs sur les actions des marchés chinois et émergents.
- Au sein de la zone euro, la croissance économique reste faible. Les surprises économiques positives sont en recul, contrairement aux États-Unis et à la Chine, ce qui conduit les marchés à espérer une accélération de la baisse des taux par la BCE.
- Au Royaume-Uni, les valorisations demeurent attrayantes et la BoE semble vouée à assouplir sa politique.
- Nous sommes tactiquement neutres à l'égard du Japon, menacé par l’appréciation continue du yen et de nouvelles incertitudes politiques.
- Allocation sectorielle en actions :
- Nous sommes positifs vis-à-vis du secteur de la santé. qui affiche des bénéfices en hausse et des performances moins dépendantes du contexte macroéconomique.
- Nous sommes acheteurs du segment de l’immobilier européen, qui devrait bénéficier de la baisse des taux d'intérêt.
- Nous sommes neutres sur les petites capitalisations et la technologie.
- Pour ce qui est de l’allocation obligataire, les emprunts d'État offrent une couverture et un portage attrayants dans un portefeuille multi-actifs. En outre, un nouveau resserrement des spreads de crédit semble peu probable :
- Nous privilégions le portage par rapport aux spreads, en mettant l'accent sur les émetteurs de qualité : nous conservons une position longue de duration via l'Allemagne.
- Nous sommes neutres sur la duration aux États-Unis.
- Nous maintenons une exposition minime aux obligations souveraines émergentes, dans un contexte de spreads très étroits.
- Nous sommes neutres sur les obligations investment grade et high yield, quelle que soit la région de l'émetteur.
- Nous conservons une exposition à la gestion alternative et à l'or.
Notre positionnement
Nous avons récemment accru notre allocation en actions en écho aux derniers développements aux États-Unis et en Chine. Cette surpondération reflète notre confiance dans le soutien que représente le cycle d'assouplissement mondial synchronisé en cours. Nous avons une préférence pour les États-Unis et une approche plus tactique du marché chinois, dont la dynamique est en train de se renforcer, sachant qu’une possible pentification de la courbe des taux aurait des conséquences majeures pour les investisseurs.
En termes d’allocation sectorielle, nous surpondérons la santé mondiale pour son côté défensif et l'immobilier européen pour sa sensibilité aux taux, mais restons neutres vis-à-vis de la technologie et des petites capitalisations américaines.
Notre stratégie obligataire tient compte de la corrélation entre actions et obligations, qui est en train de s'inverser. Nous nous concentrons sur des obligations sûres, à même de jouer un rôle de protection au sein d'un portefeuille diversifié. Nous maintenons une duration longue via les emprunts d’État allemands. Parallèlement, nous sommes restés neutres sur les obligations d'entreprise investment grade et plus prudents sur le segment high yield mondial.