Allons-nous vers une séquence de montagnes russes ?

Alt1_FR.pngLes allocations aux actifs traditionnels ont beaucoup souffert en 2022, une année dominée par la réévaluation continue des primes de risque. Si cette situation offre des points d’entrée désormais plus attrayants, les investisseurs tentent toujours de s’adapter à un nouvel environnement dans lequel il est objectivement plus difficile de fixer une trajectoire en raison de la montée des risques économiques et politiques. Une approche semble cependant faire consensus : les investisseurs veulent améliorer la résilience de leurs investissements via l’allocation à des stratégies de diversification.

En moyenne, les marchés d’actions ont abandonné au cours du mois de décembre une partie des gains accumulés au cours du dernier trimestre de l’année. Les actions de Chine et de Hong Kong ont surperformé la plupart des indices régionaux et nationaux grâce au réveil économique de la Chine. Le gouvernement chinois a assoupli sa politique sanitaire, ce qui a entraîné un fort rebond de la confiance et des anticipations de croissance. Aidés par des conditions météorologiques clémentes et la baisse des prix de l’énergie, les indices européens se sont bien comportés par rapport aux actions américaines.

Reflétant l’agressivité de la Banque centrale européenne, les rendements souverains européens ont augmenté sur l’ensemble des échéances. Parallèlement, les rendements des bons du Trésor américain ont été volatils, avant de se stabiliser aux niveaux qui prévalaient à la fin novembre.

L’indice HFRX Global Hedge Fund EUR a enregistré une performance de -0,32 % sur le mois.

 

Stratégies Long/Short Equity

Par rapport aux indices actions Long-Only, les stratégies Long/Short Equity ont relativement bien résisté en décembre, ne capturant qu’une petite fraction de la baisse des marchés. La génération d’alpha a été très positive au cours du mois, les contributions provenant à la fois des positions longues et des positions short. Ce résultat a renforcé la génération d’alpha annuelle – mais 2022 n’a pas été un grand millésime en termes d’alpha. En moyenne, les stratégies sur les actions mondiales et américaines ont perdu près de 1 % au cours du mois. Cependant, les stratégies européennes et asiatiques ont enregistré des performances moyennes positives. Sur l’ensemble de l’année, les performances absolues moyennes ont été négatives dans toutes les régions. Les gérants européens ont surperformé leurs pairs en capturant 20 % de la baisse des actions, tandis que les fonds Long/Short Equity américains et asiatiques ont capturé environ 50 % et 60 % de la baisse de leurs indices respectifs. On a observé, au sein des fonds Long/Short Equity, des niveaux de dispersion importants en termes de type, de style, de région ou de secteur. Dans ce contexte, des allocations bien diversifiées ont permis de résister à la tempête en protégeant le capital et en générant une performance absolue positive. Au moment de faire le bilan de l’année 2022, nous retenons que les stratégies Long/Short Equity offrent une bonne approche pour extraire de l’alpha en sélectionnant les gagnants et les perdants, dans un monde où les fondamentaux font un retour en force.

 

Stratégies Global Macro

En moyenne, les gérants Global Macro ont dégagé des performances positives en décembre. Les facteurs de performance ont été divers et différenciés selon les gérants. Les positions short liées aux futures sur actions ont été parmi les meilleurs contributeurs à la performance, certains fonds ayant profité de la reprise du quatrième trimestre pour se repositionner à la baisse. Les fonds Global Macro, qui ont su monétiser la réévaluation des primes de risque sur les actions, les taux, les devises et les matières premières, ont tiré leur épingle du jeu en 2022. Pour les stratégies Global Macro, l’univers des opportunités s’est amélioré et devrait rester plus favorable dans un avenir proche.

 

Stratégies quantitatives

Globalement, la performance des stratégies quantitatives a été positive en décembre. Les performances des stratégies de pur suivi de tendance, notamment les modèles à court et moyen terme, ont néanmoins souffert lors du retournement de tendance des indices boursiers. Vers la fin du mois, la Banque du Japon a surpris le marché en annonçant un ajustement de sa politique de contrôle de la courbe des taux. Cette annonce aurait pu constituer un risque extrême pour certains fonds quantitatifs utilisant le yen comme source de financement pour leurs opérations de portage, mais l’impact sur les performances semble avoir été plutôt limité. Peut-être faut-il y voir un meilleur processus de gestion des risques de la part de gérants de fonds soucieux de ne pas reproduire les erreurs du passé, mais aussi un niveau de diversification plus élevé en raison d’un plus grand nombre d’opportunités. Les stratégies de suivi de tendance restent d’excellents instruments de diversification depuis le début de l’année, contribuant positivement aux portefeuilles en monétisant les mouvements de marché sur toutes les principales classes d’actifs.

 

Arbitrage de taux

La principale nouvelle de décembre a été la décision de la Banque centrale du Japon d’autoriser le rendement de ses obligations à 10 ans à évoluer dans une fourchette de plus ou moins 0,5 % (contre plus ou moins 0,25 % auparavant), ouvrant la voie à une possible normalisation des taux. Parallèlement, les anticipations d’inflation sont devenues plus optimistes, ce qui pousse les rendements à la baisse. En conséquence, le rythme et l’ampleur de l’action des banques centrales devraient être moins spectaculaires à l’avenir (les prochaines hausses de taux aux États-Unis sont plus susceptibles d’atteindre 25 pb que 75 pb). Par conséquent, la volatilité des marchés de taux d’intérêt devrait s’atténuer. Toutefois, étant donné que de nombreuses incertitudes subsistent, les traders de valeur relative (VR) devraient encore bénéficier d’un environnement favorable, tandis que les fonds directionnels seront moins à l’aise qu’en 2022, qui restera certainement l’une des meilleures années pour les stratégies obligataires Macro et VR.

 

Stratégies Risk Arbitrage – Event Driven

En moyenne, les stratégies Event Driven se sont bien comportées au cours du mois. Alors que les gains liés à la conclusion d’opérations de fusion et au resserrement des spreads ne sont pas corrélés à l’orientation des marchés actions, les portefeuilles d’arbitrage de fusions ont apporté la principale contribution à la performance. La performance des portefeuilles de situations spéciales a plus souffert en raison d’une plus grande sensibilité au bêta. Sur l’ensemble de l’année, les performances des stratégies Event Driven ont été globalement stables ou légèrement négatives, générant de très faibles ratios de capture à la baisse. Malgré les niveaux élevés d’incertitude économique et une position plus dynamique des régulateurs américains pour contester les transactions annoncées, le nombre de ruptures d’accords a été relativement faible. Les volumes de transactions devraient être plus modestes au cours de la première partie de l’année, avant d’accélérer progressivement au second semestre. Les stratégies d’arbitrage de fusions sont relativement protégées de la hausse des taux, car les primes de risque intègrent des taux sans risque plus élevés que ceux des emprunts d’État pour rémunérer les négociants qui détiennent les actions jusqu’à la conclusion de la transaction. La nervosité actuelle des marchés d’actions et de crédit exige une grande prudence pour investir dans des stratégies Event Driven, en raison d’une probabilité accrue de rupture des transactions. En revanche, l’arbitrage de fusions constitue un outil intéressant, dont les échéances sont structurellement courtes et dont les spreads de transaction sont positivement corrélés à la hausse des taux d’intérêt.

 

Stratégies Distressed

L’actualité des faillites a été dominée par l’implosion des stratégies de fonds spéculatifs et d’intermédiaires financiers impliqués dans les actifs numériques. La chute spectaculaire de la valeur des crypto-monnaies a ainsi braqué les projecteurs sur un certain nombre de crypto-investisseurs et de crypto-prêteurs. Heureusement, cela ne concerne qu’une niche au sein de l’univers des fonds alternatifs. Actuellement, les taux de défaut des émetteurs souverains et des entreprises restent relativement faibles, mais l’élargissement rapide des spreads de crédit et la détérioration des fondamentaux entraîneront une hausse du nombre d’entreprises en difficulté.

 

Crédit Long/Short

Les gérants de crédit long/short ont obtenu de bons résultats par rapport aux fonds de crédit traditionnels. Leurs portefeuilles short et leurs positions de couverture ont permis d’atténuer l’impact de l’élargissement des spreads sur les positions longues. Si certains gérants ne sont guère optimistes, la sélection de titres est essentielle et il convient d’accorder une attention particulière aux niveaux d’endettement et aux covenants des émissions. Alors que les marchés anticipent une poursuite de la hausse des taux et un ralentissement de la croissance, les meilleurs gérants restent diversifiés, investissent dans des positions longues de qualité et se concentrent sur les secteurs qui ont un pouvoir de fixation des prix plus solide.

Recherche rapide

Obtenez des informations plus rapidement en un seul click

Recevez des informations directement dans votre boîte e-mail