Garder son calme et continuer... à gérer les positions

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Au vu du premier semestre de l’année, on peut dire que les « haussiers » ont pris le dessus sur les « baissiers ». Malgré l’apparition d’une crise bancaire et les nombreux défis politiques et économiques à venir, la volatilité des marchés est restée contenue grâce à la résilience de l’économie américaine. Bien que l’économie mondiale reste orientée vers un ralentissement, la résilience du consommateur américain conforte l’hypothèse d’un atterrissage en douceur ou d’une récession peu prononcée.

Dans l’ensemble, les actions se sont bien comportées au cours du mois, les principaux indices boursiers affichant pour la plupart des rendements de 5 à 10 %. Les actions coréennes et les actions britanniques de petites et moyennes capitalisations ont été parmi les moins performantes au cours de la période. Aux États-Unis, les secteurs de la consommation discrétionnaire, de l’industrie, des matériaux et de la technologie ont surpassé les secteurs plus défensifs tels que les services aux collectivités, les télécommunications et les biens de consommation de base.

Les courbes des taux aux États-Unis et en Europe se sont légèrement pentifiées au cours du mois, les banquiers centraux étant restés optimistes face aux chiffres de l’inflation de base qui sont orientés à la baisse, bien que l’inflation perdure.

L’indice HFRX Global Hedge Fund EUR a enregistré une performance de +0,54 % sur le mois.

 

Stratégies Long/Short Equity

Les stratégies Long/Short Equity ont en moyenne connu un mois de juin positif. Dans la mesure où la performance a été principalement déterminée par l’exposition au marché, les stratégies directionnelles ont eu tendance à surperformer celles dont l’exposition nette était modérée ou faible. La génération d’alpha a été en moyenne négative en raison de la surperformance des positions courtes, due en partie à leur couverture active par les gestionnaires. D’un point de vue régional, les stratégies axées sur les États-Unis ont en moyenne surperformé les stratégies axées sur l’Asie et l’Europe. Toutefois, sur une base relative, les fonds américains ont sous-performé, en captant un tiers de la hausse d’un indice d’actions large alors que les fonds européens et asiatiques en ont capté près de la moitié. Depuis le début de l’année, la performance a été répartie de façon homogène sur un large ensemble de stratégies directionnelles et à exposition nette variable, avec une nette tendance positive. Les stratégies neutres au marché ont également enregistré une distribution homogène, mais la performance moyenne s’est avérée plutôt étale. En 2023 le marché est particulièrement étroit et dominé par les big caps technos et les semiconducteurs, ce qui n’est guère idéal pour les stratégies Long/Short Equity diversifiées. Mais de telles périodes débouchent généralement sur une normalisation qui offre un large éventail d’opportunités pour prendre des positions longues ou courtes reposant sur les fondamentaux.

 

Stratégies Global Macro

Les performances générées par les gestionnaires des stratégies global macro au cours du mois de juin ont été dispersées mais en moyenne positives. Les performances ont été soutenues par des rendements élevés sur les positions en actions et en devises. Certains gestionnaires, estimant que l’inflation serait plus forte que prévu, ont maintenu des positions à découvert sur la partie courte de la courbe, ce qui a contribué positivement à la performance. Les bonnes performances générées par certaines régions des marchés émergents ont également été un facteur positif pour les stratégies macroéconomiques mondiales. Si les performances des stratégies Macro depuis le début de l’année ont quelque peu déçu, l’environnement actuel devrait offrir des opportunités d’investissement intéressantes. Dans un contexte caractérisé par un degré élevé d’incertitude, les stratégies fondées sur une approche de valeur relative, une recherche solide et une gestion des risques rigoureuse auront probablement tendance à surperformer à l’avenir.

 

Stratégies quantitatives

Les stratégies quantitatives ont en moyenne contribué positivement à la performance au cours du mois. Les modèles de suivi de tendance se sont généralement révélés plus performants que les stratégies quantitatives multi-stratégies , bénéficiant des tendances des marchés obligataires, des actions et des devises. Cependant, depuis le début de l’année, les fonds quantitatifs multi-stratégies ont mieux résisté que les CTA, compensant les contributions négatives des modèles de tendance par les contributions positives des modèles d’arbitrage non-directionnel. Après s’être classées parmi les stratégies les plus performantes en 2022, les CTA sont à la traîne depuis le début de l’année à cause des retournements de tendance, mais aussi en raison de ratios signal-bruit plus faibles.

 

Arbitrage de taux

La grande question que se posent les spécialistes de l’arbitrage est de savoir ce qui pourrait advenir après une évolution inédite en 50 ans des bons du Trésor américain à 2 ans, et il n’y a pas encore de réponse claire à cette question. Ce qui s’est passé en juin illustre bien la fébrilité du marché : le 22 juin,  Jerome Powell a indiqué qu’il y aurait probablement de nouvelles hausses de taux ; cependant, le 23 juin, les données économiques européennes étaient si faibles que les taux à 10 ans dans les pays développés ont chuté de 15 à 20 points de base. À ce jour, les taux ont augmenté de 40 pb, car il semble que l’inflation soit là pour durer. Du point de vue directionnel, si les participants au marché optent pour des taux plus élevés, ils peuvent être stoppés par un repli brutal. Les traders relative value bénéficient encore d’un environnement porteur, tandis que les fonds directionnels resteront confrontés à un contexte nettement moins favorable à la prise de paris directionnels qu’en 2022.

 

Stratégies Risk Arbitrage – Event Driven

Le mois de juin a été positif pour les stratégies Event-Driven, qui ont bénéficié de la reprise suite à la débâcle du mois dernier, causée en partie par l’annulation de quelques transactions et par la remise en question de grandes transactions par les autorités de régulation. En 2023, la stratégie Event-Driven a fait couler beaucoup d’encre. Si l’incertitude économique et la volatilité du marché ont été les principaux facteurs affectant le volume des transactions et les spreads depuis le début de l’année, l’impact du risque réglementaire explique en grande partie la mauvaise performance. La CMA et la FTC ont contesté plusieurs opérations importantes, en annonçant des actions en justice ou en exigeant des mesures correctives supplémentaires pour laisser le processus de fusion suivre son cours. Parmi les transactions qui ont notablement impacté les performances, les plus notoires ont été le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft, l’acquisition d’Horizon Therapeutics par Amgen et l’offre d’achat d’EMIS par United Healthcare. La communauté des arbitragistes s’est adaptée depuis un certain temps aux exigences plus strictes des autorités américaines, en réduisant la taille des opérations considérées comme plus risquées ou en renforçant la couverture des opérations. Toutefois, de nombreux gérants se déclarent surpris par les efforts déployés par les régulateurs pour bloquer ou compliquer la conclusion d’opérations de fusions. Les opportunités restent très intéressantes en termes de rendement potentiel. La nécessité de se concentrer davantage sur les fondamentaux pour constituer un portefeuille de transactions de fusions favorisera les gérants et les stratégies ayant une solide expérience en termes de gestion des risques et de contrôle des drawdowns.

 

Stratégies Distressed

Les gérants Distressed ont vu leur pouls s’accélérer en mars avec la faillite de plusieurs institutions financières américaines et du Crédit Suisse. La faillite surprise de la Silicon Valley Bank a provoqué la panique, entraînant une correction généralisée des valeurs financières, qui s’est progressivement inversée pour la plupart des actifs. Cet événement, significatif au vu de la taille des banques en faillite, est resté limité à un nombre restreint d’institutions exposées à un pourcentage élevé de dépôts bancaires non assurés. Bien que le nombre de créances douteuses, de défaillances et de faillites demeure relativement faible, les investisseurs sont beaucoup plus attentifs au risque de fissures sur les marchés, sachant que les fondamentaux de l’économie pourraient continuer à se détériorer. À cet égard, l’immobilier commercial – et le poids que représente le financement des actifs du secteur dans le portefeuille des banques régionales américaines – fait l’objet d’une attention particulière.

 

Crédit Long/Short

Les stratégies de crédit Long/Short semblent retrouver une partie de leur attrait. Alors que la recherche fondamentale devient plus importante dans la construction de portefeuille, un environnement de taux durablement plus élevés pourrait favoriser la génération d’alpha à la fois sur les positions longues et short. Par ailleurs, les approches de performance absolue ou incluant des positions de couverture ont gagné en pertinence, car les positions sur les émissions AT1 ont généré une volatilité importante et des pertes très significatives. De plus, la hausse incontestable des rendements a redonné une place de choix aux obligations dans l’allocation d’actifs. Toutefois, comme l’ont montré les événements récents, l’aversion au risque doit également faire partie du processus de décision des investisseurs.

 

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