Un été exceptionnellement calme sur les marchés financiers

image0mfh6.png

Il n'est pas rare que la période estivale, durant laquelle les professionnels de l'investissement s’éloignent des écrans, rime avec nervosité et volatilité sur les marchés. Mais la tradition n’a pas été respectée cette année. Les marchés ont été portés par une actualité macroéconomique favorable et des indicateurs suggérant que Jerome Powell pourrait accomplir le tour de force de faire baisser l'inflation sans plonger l'économie dans la récession.

La grande majorité des indices boursiers ont enregistré des performances comprises entre 5 % et 9 % au cours du mois. Ils ont bénéficié de l'amélioration des indicateurs macroéconomiques, de meilleurs résultats qu’anticipé et de la dynamique positive associée au thème de l'intelligence artificielle.

Les marchés obligataires ont réservé très peu de surprises. Les rendements des obligations américaines à court terme ont répercuté la hausse de 25 pb des taux de la Fed, tandis que les rendements à plus long terme ont été volatils avant de terminer le mois inchangés. Les spreads des obligations d'entreprise américaines se sont détendus, en particulier sur les segments les plus risqués.

L’indice HFRX Global Hedge Fund EUR a enregistré une performance de +0,38 % sur le mois.

 

Stratégies Long/Short Equity

En moyenne, les stratégies Long/Short Equity ont enregistré des performances positives au cours du mois. Ces performances ont été principalement déterminées par le bêta factoriel, de sorte que les stratégies directionnelles ont eu tendance à surperformer les stratégies affichant une exposition nette faible ou nulle. Les positions courtes ont pesé sur les performances, les gérants s’efforçant d’accélérer les rachats de positions à découvert. Cette situation a particulièrement pénalisé les stratégies « market-neutral ». Depuis le début de l’année, la performance a été répartie de façon homogène sur un large ensemble de stratégies directionnelles et à exposition nette variable, avec une nette tendance positive. Les stratégies neutres ont également enregistré une distribution homogène, mais la performance moyenne s’est avérée plutôt faible. En 2023, le marché est particulièrement étroit et dominé par les semiconducteurs et les grandes capitalisations de la Tech, ce qui n’est guère idéal pour les stratégies Long/Short Equity diversifiées. Mais de telles périodes débouchent généralement sur une normalisation qui offre un large éventail d’opportunités pour prendre des positions longues ou courtes reposant sur les fondamentaux.

 

Stratégies Global Macro

Soutenues par les investissements en devises et en actions, les stratégies Global Macro ont été stables ou légèrement positives. Elles affichent cependant des performances dispersées depuis le début de l'année. Les gérants baissiers n'ont pas enregistré les résultats escomptés, car l'économie reste résiliente, en particulier aux États-Unis. La plupart d'entre eux ont fait le choix du pragmatisme et réduit leurs positions à ce stade. Si les performances des stratégies Macro depuis le début de l’année ont quelque peu déçu, l’environnement actuel devrait offrir des opportunités d’investissement intéressantes. Dans un contexte caractérisé par un degré élevé d’incertitude, les stratégies fondées sur une approche de valeur relative, une recherche solide et une gestion des risques rigoureuse auront probablement tendance à surperformer à l’avenir.

 

Stratégies quantitatives

Les stratégies de suivi de tendance ont connu un mois de juillet éprouvant. Les actions ont continué à progresser, mais certains actifs et marchés ont changé de cap en raison d’indicateurs robustes ou d'anticipations d'interventions gouvernementales. Les pertes les plus importantes ont été enregistrées sur les devises. Le yen a enregistré un vif rebond après que la Banque du Japon a annoncé une gestion plus souple du contrôle de la courbe des taux. Les positions courtes sur le yuan et les actions de Chine continentale et de Hong Kong ont dégradé la performance, les investisseurs ayant acheté ces actifs dans l'espoir de nouvelles mesures de relance. Depuis le début de l’année, les fonds quantitatifs multi-stratégies ont mieux résisté que les CTA, compensant les contributions négatives des modèles de tendance par les contributions positives des modèles d’arbitrage non directionnel. Après s’être classées parmi les stratégies les plus performantes en 2022, les CTA sont à la traîne depuis le début de l’année à cause des retournements de tendance, mais aussi en raison de ratios signal-bruit plus faibles.

 

Arbitrage de taux

Les spécialistes de l'arbitrage de taux ont réussi à traverser une année délicate en générant des performances convenables. En revanche, les stratégies qui combinent l'arbitrage de prix pur avec des positions fondamentales de valeur relative se sont avérées plus difficiles à mettre en œuvre depuis le début de l'année. Du point de vue directionnel, si les participants au marché optent pour des taux plus élevés, ils peuvent être stoppés par un repli brutal. Les traders relative value bénéficient encore d’un environnement porteur, tandis que les fonds directionnels resteront confrontés à un contexte nettement moins favorable à la prise de paris directionnels qu’en 2022.

 

Stratégies Risk Arbitrage – Event Driven

Les stratégies Event Driven ont enregistré de bonnes performances en juillet grâce aux contributions positives des portefeuilles Situations spéciales et Arbitrage de fusions. En 2023, la stratégie Event Driven a fait couler beaucoup d’encre. Si l’incertitude économique et la volatilité du marché ont été les principaux facteurs affectant le volume des transactions et les spreads depuis le début de l’année, l’impact du risque réglementaire explique en grande partie la mauvaise performance. La CMA et la FTC ont contesté plusieurs opérations importantes, en annonçant des actions en justice ou en exigeant des mesures correctives supplémentaires pour laisser le processus de fusion suivre son cours. Parmi les transactions qui ont notablement impacté les performances, les plus notoires ont été le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft, l’acquisition d’Horizon Therapeutics par Amgen et l’offre d’achat d’EMIS par United Healthcare. La communauté des arbitragistes s’est adaptée depuis un certain temps aux exigences plus strictes des autorités américaines, en réduisant la taille des opérations considérées comme plus risquées ou en renforçant la couverture des opérations. Toutefois, de nombreux gérants se déclarent surpris par les efforts déployés par les régulateurs pour bloquer ou compliquer la conclusion d’opérations de fusion. L’univers des opportunités reste malgré tout très intéressant en termes de rendement potentiel. La nécessité de se concentrer davantage sur les fondamentaux pour constituer un portefeuille de transactions de fusion favorisera les gérants et les stratégies ayant une solide expérience en termes de gestion des risques et de contrôle des drawdowns.  

 

Stratégies Distressed

Les gérants Distressed ont vu leur pouls s’accélérer en mars avec la faillite de plusieurs institutions financières américaines et de Credit Suisse. La faillite surprise de la Silicon Valley Bank a provoqué la panique, entraînant une correction généralisée des valeurs financières, qui s’est progressivement inversée pour la plupart des actifs. Cet événement, significatif au vu de la taille des banques en faillite, est resté limité à un nombre restreint d’institutions exposées à un pourcentage élevé de dépôts bancaires non assurés. Bien que le nombre de créances douteuses, de défaillances et de faillites demeure relativement faible, les investisseurs sont beaucoup plus attentifs au risque de fissures sur les marchés, sachant que les fondamentaux de l’économie pourraient continuer à se détériorer. À cet égard, l’immobilier commercial – et le poids que représente le financement des actifs du secteur dans le portefeuille des banques régionales américaines – fait l’objet d’une attention particulière.

 

Stratégies crédit Long/Short

Les stratégies de crédit Long/Short semblent retrouver une partie de leur attrait. Alors que la recherche fondamentale devient plus importante dans la construction de portefeuille, un environnement de taux durablement plus élevés pourrait favoriser la génération d’alpha à la fois sur les positions longues et courtes. Par ailleurs, les approches de performance absolue ou incluant des positions de couverture ont gagné en pertinence, car les positions sur les émissions AT1 ont généré une volatilité importante et des pertes très significatives. De plus, la hausse incontestable des rendements a redonné une place de choix aux obligations dans l’allocation d’actifs. Au vu des événements récents, la diversification des risques demeure néanmoins essentielle et devrait faire partie intégrante du processus d'allocation des investissements.

 

Recherche rapide

Obtenez des informations plus rapidement en un seul click

Recevez des informations directement dans votre boîte e-mail