Une bouteille à la mer…

L'année 2023 a débuté sous de bons auspices pour les détenteurs d'actifs financiers, les actions et les obligations enregistrant des performances solides. Toutefois, une partie importante de la communauté financière est aveuglée par la vigueur du rebond. Comme les messages contenus dans ces bouteilles jetées à la mer, le message de la Fed semble s’être perdu. L'avenir nous dira ce qu’il en est, mais à ce stade, l’optimisme domine.

Alt_FR.PNGAprès une année 2022 très difficile, la plupart des marchés boursiers ont pris un départ en fanfare au mois de janvier, reflété dans de solides performances mensuelles à un, voire deux chiffres. Les secteurs qui ont le plus souffert en 2022 affichent les niveaux de surperformance les plus importants depuis le début de l'année. La technologie et la consommation discrétionnaire ont bien accueilli le recul de l'inflation et l’éloignement d’un scénario d’atterrissage brutal. 

Les emprunts d’État et les obligations d'entreprise ont également enregistré de bonnes performances au cours du mois. Les rendements souverains à long terme ont diminué, les investisseurs estimant probablement que les banques centrales seront en mesure d’abaisser les taux à court terme pour soutenir l'activité économique. Sur le segment des obligations d’entreprise, la réduction des spreads a dopé la performance, avec un impact plus important pour les émissions plus risquées.

L’indice HFRX Global Hedge Fund EUR a

 

Stratégies Long/Short Equity

En moyenne, les fonds Long/Short Equity tablant sur la hausse ont enregistré de bonnes performances au cours du mois. En termes de style, les stratégies directionnelles ont surperformé grâce au rallye des marchés d’actions. Pénalisées par la sous-performance de leurs portefeuilles short, les stratégies « market neutral » sont restées à la traîne. Les titres de piètre qualité ont enregistré un vif rebond avec l'amélioration du sentiment de marché, et la tendance haussière a été renforcée par les gérants désireux de couvrir une partie de leurs positions short. Selon les courtiers principaux, la forte performance du marché en janvier et l'amélioration des perspectives ont donné le coup d'envoi d'un processus de réduction de la voilure pour les fonds spéculatifs, qui s'est poursuivi en février. Ce mouvement, parmi les plus rapides des cinq dernières années, s’est avéré particulièrement pénalisant pour les détenteurs de positions vendeuses sur des actions à haut risque. D'un point de vue régional, les gérants axés sur l'Europe et les États-Unis maintiennent leurs expositions nettes à un niveau proche des planchers des 18 derniers mois, tandis que les fonds investissant en Asie renforcent leurs positions nettes. L’importante contribution positive des portefeuilles short lors de la réévaluation du risque sur les actions l’année dernière est probablement derrière nous. Cependant, l'environnement demeure favorable aux stratégies Long/Short Equity. Des facteurs tels que l'augmentation du coût de la dette, l’éventuel ralentissement de l'activité économique et l’évaluation permanente du risque par les investisseurs bénéficieront aux portefeuilles long/short capables de sélectionner les gagnants et les perdants dans l'environnement de marché actuel.

 

Stratégies Global Macro

Les performances des indices Global Macro ont été stables ou légèrement positives au cours du mois, avec des niveaux de dispersion relativement faibles par rapport aux autres stratégies. De nombreux gérants axés sur les fondamentaux restent sceptiques quant au scénario optimiste actuellement privilégié par le marché. De fait, leur scénario de référence n'est pas celui d'un atterrissage en douceur de l'économie. Ces gérants jugent les estimations de bénéfices excessives et estiment que les spreads de crédit sont inférieurs à ce que l'on pourrait attendre dans un environnement de récession associé à une hausse des taux de défaut. Les gérants baissiers ont des positions short sur des pays ou des secteurs susceptibles de souffrir en cas de ralentissement, tout en maintenant des couvertures tactiques via des positions longues de contrats à terme sur indices. En 2023, l'amplitude des mouvements de prix des actifs financiers devrait être plus faible que l’année dernière, ce qui pourrait bénéficier aux stratégies fondées sur une approche de valeur relative.

 

Stratégies quantitatives

Les stratégies quantitatives ont enregistré des performances dispersées au cours du mois. Les stratégies de suivi de tendance ont connu un début d'année difficile. Les gains réalisés par les modèles de suivi de tendance à court terme sur les actions ont été compensés par les contributions négatives des positions short sur les taux et les contrats à terme sur indices technologiques. La performance générée par les gérants quantitatifs multi-stratégies a été plus dispersée, car ils bénéficient d'une grande diversification des stratégies et modèles.

 

Arbitrage de taux

Après une année exceptionnelle pour les stratégies d'arbitrage de taux, la volatilité des marchés obligataires a diminué, tant en Europe qu'aux États-Unis. Les prévisions d'inflation sont désormais plus optimistes, ce qui pousse les rendements à la baisse et les maintient dans une fourchette assez étroite. En ce début d’année, cette nouvelle tendance est au centre de l’attention. Cependant, rien ne prouve que les inquiétudes liées à l'inflation soient derrière nous et de nombreuses incertitudes subsistent (conflit russo-ukrainien, rythme du ralentissement, dynamique des prix de l'énergie, etc.). Dans ce contexte, les traders de valeur relative devraient encore bénéficier d’un environnement favorable, tandis que les fonds directionnels seront confrontés à un plus grand défi par rapport à 2022.

 

Stratégies Risk Arbitrage – Event Driven

Les stratégies Event Driven ont généré, en moyenne, des performances positives au cours du mois. Au sein des fonds multi-stratégies, les situations spéciales et le crédit ont été les principaux moteurs de performance. Fondés sur des catalyseurs en partie subjectifs, les investissements dans des situations spéciales sont généralement plus directionnels et plus positivement corrélés à la direction du marché. En outre, les espoirs de ralentissement des hausses de taux favorisent les entreprises qui ont besoin d’un financement pour restructurer leur activité. Les performances des stratégies d'arbitrage de fusions ont été plus dispersées en janvier, principalement en raison d'une rupture de transaction qui a eu un impact sur les gérants impliqués. L'univers des opportunités d'arbitrage de fusion est actuellement animé par des forces opposées, ce qui génère une certaine volatilité des spreads. L'augmentation du coût de la dette, une position plus dynamique des régulateurs américains pour contester les transactions annoncées et le niveau d'incertitude économique sont notamment des facteurs qui contribuent à élargir les spreads. Dans le même temps, la stratégie offre des spreads supérieurs aux moyennes historiques, ce qui devrait susciter l'intérêt des arbitrageurs et entraîner un retour progressif à la normale. La nervosité actuelle des marchés d’actions et de crédit exige une grande prudence pour investir dans des stratégies Event Driven, en raison d’une probabilité accrue de rupture des transactions. En revanche, l’arbitrage de fusions constitue un outil intéressant, dont les échéances sont structurellement courtes et dont les spreads de transaction sont positivement corrélés à la hausse des taux d’intérêt.

 

Stratégies Distressed

L’actualité des faillites a été dominée par l’implosion des stratégies de fonds spéculatifs et d’intermédiaires financiers impliqués dans les actifs numériques. La chute spectaculaire de la valeur des crypto-monnaies a ainsi braqué les projecteurs sur un certain nombre de crypto-investisseurs et de crypto-prêteurs. Heureusement, cela ne concerne qu’une niche au sein de l’univers des fonds alternatifs. Actuellement, les taux de défaut des émetteurs souverains et des entreprises restent relativement faibles. Les spreads de crédit se sont considérablement réduits depuis leurs sommets d'octobre 2022, grâce aux anticipations d'un ralentissement économique moins sévère. Nous n'en sommes qu'au début du ralentissement, et la plupart des entreprises ont pu refinancer leurs dettes obligataires à de meilleurs taux après la crise du COVID. Cela contribuera à repousser les défauts de paiement, voire même à en diminuer le nombre.

 

Crédit Long/Short

Les gérants de crédit long/short ont obtenu de bons résultats par rapport aux fonds de crédit traditionnels. Leurs portefeuilles short et leurs positions de couverture ont permis d’atténuer l’impact de l’élargissement des spreads sur les positions longues. Si certains gérants ne sont guère optimistes, la sélection de titres est essentielle et il convient d’accorder une attention particulière aux niveaux d’endettement et aux covenants des émissions. Alors que les marchés anticipent une poursuite de la hausse des taux et un ralentissement de la croissance, les meilleurs gérants restent diversifiés, investissent dans des positions longues de qualité et se concentrent sur les secteurs qui ont un pouvoir de fixation des prix plus solide. 

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