« Dry January »

Les actifs financiers ayant fortement progressé en fin d’année dernière, nos portefeuilles sont positionnés pour une phase de consolidation : le sentiment est devenu haussier, les déséquilibres se sont accrus et les investisseurs anticipent désormais une baisse des taux de la Fed dès ce trimestre. Cependant, notre scénario d'atterrissage en douceur et de désinflation continue de tabler sur un assouplissement de la Fed plus tardif. Par conséquent, nous avons profité de la nette baisse des rendements observée depuis la mi-octobre pour prendre des bénéfices sur notre position de duration aux États-Unis, passée de longue à neutre. Enfin, les indices boursiers internationaux demeurent relativement moins attrayants que les obligations et nous maintenons des positions de portage sur le crédit investment grade et la dette émergente.

 

2023 : désynchronisation des trajectoires de croissance

L'année 2023 a été marquée par des performances économiques inégales et des résultats d'entreprise mitigés. Malgré une fin d’année positive pour les obligations comme pour les actions, on a observé une forte dispersion des performances et une montée des risques spécifiques. Avec le recul, 2022 apparaît comme une anomalie, tandis que les performances enregistrées par les marchés boursiers et obligataires en 2023 sont beaucoup plus conformes à celles des 50 dernières années. Le début d’année est donc moins chahuté qu'il y a douze mois.

Mais le sentiment et le positionnement des investisseurs sont nettement plus positifs qu'ils ne l'étaient début 2023. On peut dès lors se demander, à l’entame de cette année 2024, dans quelle mesure les bonnes nouvelles sont déjà prises en compte.

Si les indicateurs ne sont pas encore extrêmes, ils se sont améliorés pour atteindre des niveaux assez élevés dans une perspective de long terme.

Nous constatons que les écarts de crédit et la volatilité ont considérablement diminué. De même, divers indicateurs techniques ont reflété la hausse des marchés financiers, les mesures du momentum et de la force relative s'étant quelque peu étirées. Parallèlement, divers indicateurs techniques reflètent la hausse des marchés financiers, le momentum et l’indice de force relative (RSI) approchant souvent des zones extrêmes.

En bref, notre indicateur global du sentiment se rapproche du niveau atteint à la fin du mois de juillet dernier – un niveau proche de « l’euphorie » –, ce qui pourrait déclencher une vague de ventes à contre-courant. Après les solides performances enregistrées dans les dernières semaines de 2023, une phase de consolidation devrait avoir lieu en début d'année…. un « Dry January »….

 

2024 : meilleure visibilité pour les investisseurs

Si des turbulences ne peuvent être exclues en ce début d’année, le couple croissance / inflation revient enfin en territoire « familier ». L'inflation a cédé du terrain et devrait rapidement passer sous la barre des 3 % aux États-Unis et en zone euro, de sorte qu’elle ne constitue plus une préoccupation majeure pour les investisseurs. En outre, selon les prévisions du FMI, les écarts importants entre les taux de croissance économique des différents pays devraient se réduire considérablement en 2024/2025, une fois les chocs absorbés.

Il en va de même pour la politique monétaire : le cycle de resserrement monétaire touche à sa fin et on peut considérer que les banques centrales ont réussi leur mission et retrouvé leur marge de manœuvre. La question centrale pour les investisseurs n'est plus de savoir s'il y aura des baisses de taux, mais quand elles auront lieu.

 

Le calendrier des baisses de taux de la Fed pourrait être repoussé

Le marché anticipe des baisses de taux importantes et précoces de la part de la Fed, mais nous estimons qu’il s'est quelque peu emballé, car une baisse des taux de la Fed dès le mois de mars est loin d’être acquise. Selon nous, la croissance robuste des revenus des ménages a été – et demeure – la clé d'un scénario excluant toute récession cette année. Tant qu’un atterrissage en douceur aux États-Unis reste notre scénario le plus probable, la banque centrale n'est pas tenue de fournir un soutien monétaire. Sachant que nous n’anticipons pas d’assouplissement monétaire avant la fin du premier semestre 2024, les cours actuels sont peut-être surévalués.

Les rendements à long terme auraient besoin d'une croissance nettement plus faible pour diminuer par rapport aux niveaux actuels, car les rendements d'équilibre sont déjà proches de l'objectif d'inflation de 2 % fixé par la Fed. Les rendements aux États-Unis ayant chuté de 5 % à la mi-octobre à 3,8 % fin 2023, nous avons pris des bénéfices sur notre position longue de duration.

 

Allocation d’actifs : préférence pour les obligations

Notre allocation d’actifs affiche une relative préférence pour les obligations par rapport aux actions, la prime de risque des actions étant actuellement insuffisante pour inciter les investisseurs à renforcer leurs positions.

Nos convictions concernant les actions sont les suivantes :

  • Compte tenu d’anticipations de croissance des bénéfices relativement optimistes, nous prévoyons une hausse limitée des actions, que nous sous-pondérons légèrement. Nous attendons un meilleur couple rendement/risque et un signal plus clair (des banques centrales) avant d'augmenter notre exposition. Nous restons prudents vis-à-vis des actions de la zone euro et neutres à l’égard des autres régions.
  • Au sein des marchés actions, nous ciblons néanmoins certains thèmes spécifiques. Parmi ceux-ci, nous privilégions la technologie et l'intelligence artificielle, tout en recherchant des opportunités dans des segments récemment délaissés, tels que les petites et moyennes capitalisations ou les énergies propres. Nous restons également acheteurs de secteurs de fin de cycle, comme la santé et les biens de consommation courante.

Et pour le segment obligataire :

  • Nous ciblons le crédit de qualité et restons exposés à la dette émergente pour bénéficier d'un portage attrayant.
  • Nous visons également les emprunts d’État du cœur de l’Europe afin d’exploiter l’effet de portage, dans un contexte de ralentissement de l'activité et de reflux de l'inflation.
  • Les rendements américains ayant chuté de 5 % à la mi-octobre à 3,8 % fin 2023, nous avons pris des bénéfices sur notre position longue de duration aux États-Unis, tout en conservant une position neutre sur les bons du Trésor.

À des fins de couverture via la diversification, nous détenons :

  • Une position longue sur le yen, tandis que nous sommes exposés à des matières premières telles que l'or, qui fournissent de bonnes couvertures dans un environnement d’aversion au risque.
  • Des investissements alternatifs, qui devraient bien se comporter, sachant qu’ils sont relativement décorrélés des actifs traditionnels.

 

Recherche rapide

Obtenez des informations plus rapidement en un seul click

Recevez des informations directement dans votre boîte e-mail