Tensions au Moyen-Orient – derniers développements

L'attaque iranienne en Israël accroît le risque d'escalade au Moyen-Orient.

Points clés

  • Le 13 avril, l'Iran a frappé Israël avec 300 drones et missiles à la suite d'une frappe contre son complexe diplomatique en Syrie.
  • Le prix du pétrole est menacé et il y a un risque d’escalade dans la région. Ce risque ne peut être ignoré. Nous suivons de près l'évolution de la situation.
  • Candriam a des expositions très limitées en Israël et dans les pays voisins, qui sont réévaluées régulièrement.

Un nouveau seuil

Six mois après l'agression du Hamas du 7 octobre, les tensions au Moyen-Orient ont franchi un nouveau seuil le week-end dernier. Deux semaines après la frappe aérienne attribuée à Israël sur le consulat iranien à Damas, l'Iran a riposté en visant directement depuis son sol le territoire israélien, pour la première fois depuis la création de l'État hébreu. Même si les dégâts semblent limités, le système antimissile israélien ayant intercepté la plupart des quelque 300 drones et missiles lancés par l'Iran, l'escalade se poursuit et alimente le risque d'un embrasement de la région.

 

Le prix du pétrole en danger

Pour l'économie mondiale, la principale menace réside dans la hausse du prix du pétrole. Alors que les annonces de baisses de production de l'OPEP et de la Russie avaient déjà contribué à tendre le marché ces dernières semaines, poussant le prix du Brent de moins de 80 $/b début janvier à 90 $/b début avril[1], le risque de le voir remonter bien au-delà de 100 $/b est réel.

Avec près d'un tiers de la production mondiale de pétrole, l'importance du Moyen-Orient dans l'équilibre de ce marché n'est plus à rappeler. La place de l'Iran dans cet équilibre a toutefois sensiblement changé : depuis 2021, sa production a augmenté de plus de 1,5 million de barils par jour pour dépasser les 4 millions aujourd'hui[2]. Cela fait de l'Iran le deuxième producteur de pétrole du Moyen-Orient, derrière l'Arabie Saoudite. La géographie confère également à l'Iran un rôle clé puisque environ 20 % de la production mondiale de pétrole transite par le détroit d'Ormuz, contrôlé par Oman... et l'Iran.

 

Notre scénario d'assouplissement des politiques monétaires reste d'actualité 

Pour l'heure, nous conservons notre scénario de reflux de l'inflation et de détente des politiques monétaires aux États-Unis comme en zone euro. Si les canaux diplomatiques échouent à endiguer la logique d'escalade, le prix du pétrole pourrait rapidement atteindre 120$/b[3]. Le maintien d’un prix du pétrole à ce niveau augmenterait l’inflation de 0,9 % aux États-Unis et 0,6 % en zone euro[4]. Paradoxalement, en contribuant à freiner l'économie américaine, ce surcroît d’inflation ne devrait pas empêcher la Réserve fédérale de baisser ses taux d'intérêt en 2024. En zone euro, où la croissance stagne depuis plus d'un an, un nouveau choc mettrait fin au timide redressement de l’économie entrevu ces derniers mois et risquerait de pousser l'économie en récession. Même si des dissensions pourraient apparaître parmi les banquiers centraux, il est probable que le choc récessif incitera la BCE à assouplir sa politique monétaire.

 

Plus de volatilité à l’horizon 

Dans tous les cas, une telle remontée du prix du pétrole liée à un choc d'offre mettrait fin, au moins temporairement, au mode « risk on ». Le risque de « stagflation » est le plus pénalisant pour les actifs risqués. Nous considérons pour le moment, comme semblent le faire les marchés financiers, que ce risque reste un « tail risk »  que nous ne pouvons cependant pas ignorer.

Dans ce scénario de « tail risk », les actions et les obligations d'un portefeuille diversifié pourraient être dans un premier temps pénalisées, les seuls actifs de protection étant le pétrole, l'or, le dollar américain et la volatilité (options de protection du portefeuille). Dans un second temps, si la croissance économique est touchée, les obligations gouvernementales pourraient bénéficier de la baisse des taux avec une stabilisation puis une baisse du prix du pétrole (baisse de la demande), alors que les actions resteraient pénalisées. L'allocation régionale devrait être plus favorable aux actions américaines, au marché anglais (le FTSE 100 bénéficiant d'une composante matières premières et défensive) par rapport aux actions de la zone euro, du Japon et des marchés émergents.

Ceci ne constitue pas notre scénario central, qui reste pour le moment constructif, mais une montée des risques géopolitiques à l'approche des élections américaines au second semestre pourrait favoriser une hausse des primes de risque et de la volatilité par rapport à un premier semestre beaucoup plus favorable qu’attendu.

 

Une exposition marginale et sélective.

Les fonds Candriam n'ont pas d'exposition souveraine à Israël. Le pays n'est pas inclus dans l'indice de référence de la dette souveraine émergente[5] étant donné le revenu plus élevé d'Israël. 

En ce qui concerne les entreprises israéliennes, Candriam a 0,3 % de son exposition obligataire totale dans TEVA, le plus grand fabricant de médicaments génériques au monde.

Certaines sociétés de logiciels ont des activités enregistrées en Israël, le secteur de la haute technologie représentant 48 % des exportations israéliennes et 18 % de son PIB[6]. Cette exposition ne représente que 0,03 % de l'exposition actions totale de Candriam.

En ce qui concerne les voisins d'Israël, Les fonds Candriam n'ont pas d'exposition souveraine à la Jordanie, mais seulement une exposition résiduelle à Hikma Pharmaceuticals, qui représente 0,03 % de l'exposition actions totale de Candriam. Les fonds Candriam ne sont pas exposés à la Syrie, que nous classons comme un régime oppressif, ni au Liban, qui est exclu des fonds article 9.

Enfin, la dette souveraine de l'Égypte représente 0,04 % de l'exposition obligataire totale de Candriam.

 

 

 

 

 

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[1] Source : Datastream
[2] Source :  Datastream
[3] Source : Estimation de Candriam
[4] Source : Estimation de Candriam
[5] JPMorgan EMBI Global Diversified Total Return
[6] Source : Israel Innovation Authority, Rapport Annuel 2023 

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