
Financement de la croissance et création d'emplois : Comment la dette privée soutient les PME et l'économie réelle
La dette privée contribue à l'activité économique
Le rapport Draghi [1] sur la compétitivité de l'UE, ainsi que d'autres rapports [2], ont souligné le rôle essentiel des capitaux privés dans la croissance et l’innovation des petites entreprises. Les économistes comptent sur les petites et moyennes entreprises (PME) pour renforcer la position concurrentielle de l'UE dans l'économie mondiale.
Les décideurs politiques et les chercheurs évoquent souvent les besoins de financement sous la forme de capital-risque ou de capital-investissement. Mais les entreprises en croissance ont également besoin d'un financement par l'emprunt, et pour une petite entreprise la dilution de l'actionnariat occasionnée par chaque nouveau tour de table peut rapidement atteindre les limites acceptables pour les fondateurs.
Les banques ne sont pas en mesure de fournir à ces entreprises la totalité des financements par emprunt dont elles ont besoin. Les contraintes de capacité auxquelles elles sont soumises en matière d’utilisation des capitaux font qu’il leur est de plus en plus difficile d’accorder des prêts aux PME. Ces mêmes banques sont également contraintes par les régulateurs qui leur imposent un plafonnement des prêts par secteur d’activité, en proportion de leur portefeuille de prêts global. En outre, elles hésitent à prêter à certaines des technologies peu consommatrices de capitaux que l'UE considère comme essentielles à l’amélioration de la compétitivité de l'Europe.
S’adapter aux entreprises en croissance
Les entreprises à croissance rapide ont besoin d'un financement pour répondre à leurs besoins en fonds de roulement (eux aussi en croissance rapide). Pour elles, le fonds de roulement est un besoin non pas saisonnier mais permanent pour financer la croissance sur toute sa durée – soit, dans un scenario optimiste, pendant plusieurs années.
Pour les financements à plus long terme, les prêts bancaires fonctionnent généralement avec un amortissement, c'est-à-dire que les remboursements commencent au début de la durée du prêt. Système prudent pour la banque et pratique pour les entreprises de grosse taille, matures ou génératrices de trésorerie, cet amortissement ne convient pas aux entreprises en croissance qui ont besoin de capitaux pendant leurs phases de forte croissance. Cette structure peut étouffer les perspectives des entreprises en croissance rapide qui ont besoin de liquidités à la fois pour leur fonds de roulement et pour les immobilisations et autres investissements à long terme nécessaires à leur croissance.
La dette privée contribue à alimenter la croissance des petites et moyennes entreprises qui soit ne peuvent pas accéder aux marchés publics, soit choisissent de ne pas le faire. Elle est souvent structurée sous la forme d'un remboursement in fine à la fin du terme, avec des paiements d'intérêts intermédiaires. Cela permet aux jeunes entreprises en croissance de planifier leur croissance et leurs investissements sans craindre qu'un changement dans les modalités du prêt ne vienne interrompre ces plans.
Un soutien intangible
En plus du financement, les PME qui sont le moteur de la croissance économique ont souvent besoin d'aide pour gérer leur croissance. Les gestionnaires de dette privée, tout comme les sociétés de private equity et de capital-risque, peuvent apporter un véritable soutien aux entreprises : conseils en matière de gouvernance d'entreprise, suggestion d’améliorations dans le contrôle interne, contribution à la mise en place d’une gouvernance et d’un reporting en matière environnementale et sociale – une attente croissante des investisseurs européens. Au niveau de l’industrie, de nombreux gestionnaires de dette privée, tout comme les investisseurs en capital-risque et les gestionnaires de private equity, se spécialisent dans des secteurs ou des technologies particuliers, et ont en interne des experts capables d’offrir ce consulting ciblé aux PME.
Entreprises en croissance, nouveaux emplois
L'accès au financement est une condition préalable à la croissance et à la création d'emplois. Notre partenaire Kartesia, expert en matière de dette privée, a constaté que les entreprises de son portefeuille enregistrent une croissance supérieure à celle de l'économie dans son ensemble dans presque tous les cas, ce qui stimule la création d'emplois. Nombre de ces jeunes entreprises dynamiques font partie de l'économie des services, héros de la création d'emplois.
Une nouvelle branche à l'arbre ?
A de nombreux niveaux, la situation géopolitique actuelle incite au "re-sourcing". Les PME peuvent trouver de nouveaux clients souhaitant diversifier leurs fournisseurs offshore avec de nouveaux fournisseurs géographiquement plus proches. Les gouvernements soutiennent cette tendance à la relocalisation. Cela pourrait être une bonne nouvelle pour la croissance des PME et pour la création d'emplois dans certains des clusters industriels que l'UE espère mettre en place. Si cette tendance se maintient, la dette privée sera à nouveau sur les rangs pour alimenter la croissance économique.
Investir dans l'économie réelle : Bienvenue dans le monde de l'ELTIF
Avec le nouveau produit d'investissement européen ELTIF[3] , les gestionnaires d'actifs peuvent désormais proposer des tranches de ces portefeuille d’investissement à long terme, dans des tailles adaptées aux investisseurs individuels. L'UE n'autorise les gestionnaires d'actifs à proposer ces produits qu'aux personnes capables d'investir une partie[4] de leur épargne dans des actifs non liquides et de comprendre que l'investissement aura une durée de plusieurs années ; en échange ils peuvent recevoir un revenu régulier assorti d’une somme forfaitaire à la sortie.
Vos investissements peuvent soutenir la création d'emplois. Intéressé(e) ? Suivez nos prochaines publications sur ce sujet !
[1] Draghi, Mario.L'avenir de la compétitivité européenne, Commission européenne, septembre 2024.
[2] Dahlqvist, Fredkrik et al. Les capitaux privés : La clé du renforcement de la compétitivité européenne. McKinsey & Company, avril 2025.
[3] ELTIF = Fonds européen d'investissement à long terme, ELTIF
[4] Moins de 10 %. Rien ne garantit que l'objectif d'investissement du produit d'investissement sera atteint ou que les investisseurs recevront un rendement. La possibilité d'une perte partielle ou totale de l'investissement ne peut être exclue.