Coronavirus : « La situation est grave, mais pas désespérée »

  • La propagation du virus en Europe et aux Etats-Unis est exponentielle alors que l’Asie, prend progressivement le dessus sur la maladie
  • Un vaccin contre le Covid-19 devrait être disponible d’ici douze à quinze mois; l’approvisionnement de plus de 100 millions de doses de vaccin à la population représente un effort considérable pour l’industrie ; l’utilisation de médicaments appropriés peut enrayer la propagation du virus
  • Les secteurs de la santé et de la biotechnologie sont sous pression : les entreprises du secteur présentent néanmoins une meilleure capacité de résistance face au ralentissement économique que le marché dans son ensemble.

L’Italie annonce des niveaux record de personnes infectées et de décès, tandis qu’en Allemagne, selon l’Institut Robert Koch, jusqu’à 10 millions de personnes pourraient contracter le virus dans les prochains mois, à moins que les consignes actuelles en matière de distanciation sociale ne soient suivies de manière rigoureuse. La situation est donc grave en effet, mais en aucun cas désespérée.

Quelle est la situation ?

L’exemple de la situation en Asie nous montre comment appréhender cette pandémie. En Chine, si le nombre actuel de nouveaux cas d’infection quotidiens tourne autour de 20, la plupart des personnes ayant été testées positives viennent de l’étranger. En Corée du Sud, la maladie est dorénavant bien maîtrisée, de même qu’à Singapour. Ceci démontre la chose suivante : si les mesures qui ont été prises dans ces pays sont indéniablement sévères, elles portent leurs fruits. En Europe et aux États-Unis toutefois, le nombre de personnes infectées croît de manière exponentielle. L’une des raisons qui explique la rapide progression des courbes a trait au fait qu’un nombre suffisant de tests n’a été mis à disposition que très récemment. Par ailleurs, la période d’incubation peut atteindre une semaine, voire plus, de sorte que les chiffres vont continuer à effrayer dans les prochains jours.

Par la suite, il y a de fortes chances que la courbe s’aplatisse. Il est probable que les mesures prises récemment en vue d’éviter des contacts directs au sein de la population seront efficaces. Jusqu’à ce que tous les patients soient connus et pris en charge, les efforts engagés à l’échelle mondiale devront être maintenus et suivis. Dans ce cas, nous pourrons éradiquer le coronavirus. Tout porte à croire que le virus reviendra l’hiver prochain, mais le monde sera bien mieux préparé à ce moment là : il est fort probable que le virus pourra être combattu grâce aux vaccins et aux médicaments.

Où en est-on dans le développement d’un vaccin ?

De nombreuses entreprises du secteur de la santé et de la biotechnologie travaillent actuellement à plein régime pour mettre au point un vaccin. Mais il faudra attendre encore au moins douze à quinze mois avant qu’un vaccin ne soit disponible. De manière plus optimiste, mais pas impossible, les premières doses de vaccins pourraient voir le jour en décembre de cette année. Il convient toutefois de souligner que le développement d’un vaccin ne représente qu’une partie du défi. La production de quelques 100 millions de doses de vaccin pour la population est également synonyme d’efforts considérables pour le secteur. C’est une bonne chose qu’il n’y ait pas seulement quelques-unes mais de nombreuses entreprises travaillant sur des vaccins en même temps, notamment les grands leaders du marché, capables de mobiliser rapidement les ressources nécessaires à son développement. Autre aspect positif, le nouveau coronavirus ne mute presque pas d’après l’état actuel des observations, contrairement à la grippe saisonnière. Il y a donc de bonnes chances que le vaccin soit encore efficace en 2021.

Le développement et l’utilisation de médicaments peuvent également aider à lutter contre le coronavirus. Il existe deux approches : en Chine, un médicament développé à l’origine pour lutter contre l’Ebola est en train d’être testé. Il inhibe la réplication du virus au sein du corps humain. Une autre idée a un autre point de départ. Pour de nombreux patients, ce n’est pas l’infection elle-même qui a l’impact le plus néfaste, mais une sorte de surréaction du système immunitaire, particulièrement parmi les personnes plus âgées. L’espoir est d’enrayer cette spirale : cela n’empêcherait pas la propogation de la maladie, mais atténuerait considérablement sa mortalité. De tels médicaments sont utilisés par exemple pour traiter l’arthrose ou le virus HIV et les études initiales indiquent que ces traitements pourraient également se montrer utiles dans le cas du Covid-19. Il est réaliste de croire en des progrès rapides car ces médicaments ont déjà été autorisés. La seule chose qui serait encore nécessaire, ce sont les essais cliniques impliquant la participation de plusieurs centaines de patients dans les hôpitaux. Si les médicaments contribuent à une guérison plus rapide sans apparition de nouveaux effets secondaires, des données cliniques de qualité pourraient être disponibles dès les mois de septembre ou octobre.

Comment le secteur de la biotechnologie réagit-il ?

Le secteur de la santé et de la biotechnologie n’est pas immunisé contre le sentiment de marché et les fluctuations de ce dernier. Lorsqu’il pleut des cordes, tout le monde est trempé ! Les mesure de confinement impactent l’ensemble de l’économie à l’échelle mondiale de façon complètement inédite et inattendue, et cela est notamment le cas du secteur de la santé. Les opérations chirurgicales qui ne sont pas strictement nécessaires sont reportées, mais le secteur lui-même affiche une relative stabilité. Les traitements appliqués aux patients cancéreux ne seront pas brusquement interrompus et les maladies rares continueront de bénéficier d’un maximum d’attention. Comparé aux indices boursiers internationaux tels que le MSCI World, le secteur de la santé a bien mieux résisté.

Une chose est toutefois certaine: les chiffres liés à l’activité au cours des deux prochains trimestres ne seront fort probablement pas bons. Personne ne sait combien de temps les mesures politiques temporaires prises à l’échelle mondiale vont durer et quels seront les effets concrets du ralentissement économique sur les marchés. Il y a toutefois de fortes chances que l’économie soit revenue à la normale d’ici l’été 2021. C’est pourquoi les investisseurs peuvent faire la différence à ce stade : toute personne ayant une vision à long terme et pouvant rester en retrait dans les prochains mois verra que certaines entreprises de qualité sont actuellement disponibles à un prix bien plus attrayant qu’il y a juste quelques semaines de cela.

 

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