Les temps forts de la semaine dernière
- Les titres des fabricants de puces ont chuté après l'annonce d’un éventuel renforcement des restrictions américaines frappant l'exportation de technologies liées aux semiconducteurs vers la Chine.
- Après l’assouplissement monétaire opéré en juin, la BCE a maintenu ses taux inchangés malgré le récent recul de l'inflation.
- JD Vance, candidat à la vice-présidence de Donald Trump, a dépeint le Parti républicain comme le défenseur des Américains de la classe ouvrière.
- Au Royaume-Uni, le discours du Trône a présenté les plans de la sixième économie mondiale pour stimuler la croissance sans hausse d’impôts significative.
Et ensuite ?
- Le président américain Joe Biden, qui s'adressera à la nation pour annoncer son retrait de la course à l’élection présidentielle, soutient officiellement la candidature de sa vice-présidente, Kamala Harris. Si ce soutien est susceptible d’influencer les délégués de la Convention démocrate, il n’a pas valeur de choix définitif.
- L'activité économique sera au centre de l’attention, les PMI préliminaires mondiaux donnant le pouls de l'activité manufacturière et des services.
- Aux États-Unis, les investisseurs analyseront le taux de croissance préliminaire du PIB, l'indice des prix PCE « core » et les bénéfices de Tesla, Microsoft et Alphabet pour le deuxième trimestre.
- En zone euro, des données préliminaires nous renseigneront sur les intentions des consommateurs en matière d'achats importants.
Nos convictions
Scénario de base
- À ce stade, notre scénario estimant que les taux d'intérêt ont atteint un sommet et que la Réserve fédérale entamera son cycle d'assouplissement monétaire en septembre gagne en crédibilité.
- Malgré le ralentissement en cours, les bénéfices résistent et continuent de progresser. Aux États-Unis, les prévisions sont de plus en plus influencées par des facteurs politiques. La croissance dépendra d'une reprise de la consommation au sein de l’UE, tandis qu’elle reste modérée en Chine.
- Le ralentissement de l'inflation – y compris l'inflation sous-jacente – est simultané dans les différentes régions. Ce reflux ouvre la voie à un assouplissement des principales autorités monétaires européennes (la BCE, la BoE, la BNS et la Riksbank) au troisième trimestre. Comme plusieurs banques centrales des marchés émergents réduisent déjà leurs taux depuis 2023, un cycle d'assouplissement mondial synchronisé semble enfin se profiler.
Risques
- Pour la suite, nous resterons attentifs aux mesures entraînant une hausse des droits de douane et un resserrement du marché de l'emploi aux États-Unis, qui se traduiraient par une nouvelle hausse de l'inflation.
- Un changement de locataire à la Maison Blanche et la redéfinition des priorités de la politique économique américaine pourraient affecter la vitesse et l'ampleur de l'assouplissement monétaire, car une deuxième présidence de Donald Trump renforcerait l’inflation en 2025.
- En France, les élections législatives anticipées ont placé le pays dans une situation inédite : une coalition doit être formée pour assurer la stabilité politique, alors que la marge de manœuvre budgétaire est limitée. Pour l’an prochain, nous identifions un risque de dégradation de la note souveraine ou de passage à une perspective négative dans tous les scénarios, sur fond de hausse du ratio d'endettement.
- En Chine, l’activité économique demeure fragile et l’évolution des prix reste déflationniste, tandis que la confiance est au plus bas. Des droits de douane supplémentaires pourraient compromettre la poursuite du redressement.
- Au vu de l'évolution de la situation au Moyen-Orient et de la poursuite de la guerre en Ukraine, les risques géopolitiques qui menacent la croissance mondiale restent orientés à la baisse.
Strategie cross asset et positionnement du portefeuille
- Si l’évolution de la situation politique incite à la prudence des deux côtés de l'Atlantique, les mesures susceptibles d’être adoptées permettent de rester optimiste à l’égard des marchés boursiers des pays développés.
- Nous surpondérons légèrement les États-Unis, le Royaume-Uni et le Japon, mais sommes neutres vis-à-vis des actions de la zone euro :
- Aux États-Unis, la saison des résultats du deuxième trimestre reflète une forte croissance des bénéfices par action susceptible de soutenir le marché, tandis que la réduction de l’écart de croissance devrait entraîner un élargissement des performances au-delà des mégacapitalisations.
- Les valorisations restent attrayantes au Royaume-Uni avec un potentiel d'expansion des multiples, alors que la BoE prépare une baisse des taux.
- Au Japon, la sortie d'une déflation de plusieurs décennies et le succès des réformes concernant la gouvernance d'entreprise devraient faire plus que compenser l’impact du durcissement relatif de la politique monétaire.
- En zone euro, si les risques de dérapage en France ont diminué, l’incertitude politique persiste après la victoire surprise de l'alliance de gauche et l’émergence d’un Parlement sans majorité. Une prime de risque plus élevée semble dès lors justifiée.
- Allocation sectorielle en actions :
- Plusieurs facteurs incitent à l’optimisme sur le secteur technologique : résultats et prévisions solides, pic des rendements à long terme, valorisations raisonnables, performances bien réparties et relative insensibilité du secteur à l’élection présidentielle américaine.
- Nous ciblons les petites capitalisations paneuropéennes, favorisées par l'assouplissement monétaire et une croissance plus solide qu’anticipé. Les dépenses de consommation devraient se redresser, notamment en zone euro, tandis que les petites et moyennes capitalisations britanniques profiteront du retour de la confiance des consommateurs.
- Au sein de notre allocation obligataire, les obligations sûres représentent un investissement attrayant dans un contexte d'assouplissement monétaire et de montée de l'incertitude politique, tandis qu’un nouveau resserrement des spreads de crédit s’avère peu probable.
- Nous privilégions le portage par rapport aux spreads, en mettant l'accent sur les émetteurs de qualité : nous conservons une position longue de duration via l'Allemagne et le Royaume-Uni.
- Nous sommes actuellement neutres sur la duration américaine.
- Nous conservons une exposition minime aux obligations souveraines émergentes, dans un contexte de spreads très étroits.
- Nous sommes neutres sur les obligations investment grade et high yield, quelle que soit la région de l'émetteur.
- Notre stratégie de change favorise les devises liées aux matières premières telles que le dollar australien, sur fond de reprise progressive du cycle manufacturier mondial. Contrairement à la BCE en Europe, la Banque centrale d'Australie a raffermi sa position, dans un contexte d'inflation plus élevée que prévu et d’indicateurs économiques solides.
- Relativement décorrélés des actifs traditionnels, les investissements alternatifs devraient bien se comporter. Nous conservons en outre une position sur l’or.
Notre positionnement
Sans négliger le risque politique, nous maintenons une opinion positive à l’égard des marchés des pays développés et surpondérons légèrement les actions des États-Unis, du Japon et de l'Europe hors zone euro, tout en adoptant une position neutre prudente sur la zone euro. Nous sommes également neutres sur les actions des marchés émergents en attendant la reprise de la confiance des consommateurs.
La forte dynamique des bénéfices, l'élargissement des performances et notre conviction que l'inflation et les taux directeurs sont voués à baisser tandis que la croissance économique s'améliore progressivement nous incitent à cibler des secteurs tels que les valeurs technologiques américaines et les petites et moyennes capitalisations paneuropéennes. Sur les marchés obligataires, nous sommes positifs à l'égard de la duration du noyau dur européen (en tant que valeur refuge) et du Royaume-Uni, de manière à bénéficier du portage en prévision d’un ralentissement de l'inflation et de probables baisses des taux de la BCE et de la BoE. Sur le front du crédit, nous restons neutres sur le haut rendement et la dette émergente dans un contexte de spreads étroits et de dollar fort. Au sein de la stratégie de change, nous détenons des dollars australiens.