Actions européennes: les marchés ont soufflé en juillet après leur forte progression du mois de juin
Les actions européennes sont restées globalement stables sur la période, avec une surperformance des produits alimentaires et des boissons, tandis que les banques et les ressources de base ont été les secteurs qui ont le plus souffert. La BCE n’a pas réduit ses taux, œuvrant surtout à la mise en place d’un ensemble de mesures pour sa réunion de septembre. Elle a ainsi chargé ses comités d’examiner des options pour l’orientation future de sa politique monétaire, en atténuant les mesures concernant les taux (mise en place de différents paliers par exemple) et la taille/composition de nouveaux rachats d’actifs. La réunion a été plutôt difficile à interpréter, les commentaires de Mario Draghi lors de la conférence de presse donnant l’impression de ne pas être aussi franchement conciliants que la déclaration rédigée à l’avance ou son discours de Sintra. La situation du « Brexit » s’est dégradée encore plus avec l’arrivée de Boris Johnson au poste de premier ministre du Royaume-Uni sur la base d’une plateforme « sortie sans accord s’il le faut », tandis qu’en Italie, la situation budgétaire et politique s’est améliorée, soutenue par l’attitude conciliante de la BCE et après que l’UE ait décidé de ne pas activer la procédure de déficit excessif (EDP) à l’encontre du pays suite aux ajustements budgétaires d’un gouvernement italien moins hostile.
Nous privilégions toujours les banques de détail locales bien positionnées qui se sont mieux comportées que, par exemple, les banques d’investissement dans le contexte de marché actuel. Il est possible que nous augmentions notre exposition aux petites et moyennes capitalisations, compte tenu de leur potentiel de croissance future, tout en continuant de réduire notre biais « qualité/croissance », qui est relativement cher, pour réinvestir le produit de la vente sur des titres de « valeur ».
Actions américaines: des résultats trimestriels positifs
Le marché des actions internationales a terminé le mois quasiment inchangé, les investisseurs digérant les bons résultats du deuxième trimestre accompagnés de prévisions plutôt modestes pour le reste de l’année. N’oublions pas que sur la première moitié de l’année, la plupart des entreprises laissaient espérer une solide reprise pour le second semestre, un scénario qui risque fort de ne pas se produire.
Comme prévu, la Fed a baissé ses taux d’intérêt, apportant une bouffée d’oxygène supplémentaire à l’économie, tout en laissant la porte ouverte à d’autres baisses de taux si nécessaire. Les négociations commerciales sino-américaines ont repris avec une rencontre entre Trump et Xi lors du sommet du G20, suivie de discussions à Shanghai entre leurs représentants respectifs au commerce. Mais il n’y a pas eu d’avancée et un nouveau cycle de pourparlers commerciaux est prévu pour le mois de septembre.
La période de publication des résultats a été plutôt positive aux États-Unis malgré un contexte géopolitique difficile. Nous avons par conséquent ramené notre « sous-pondération » de la consommation courante en position « neutre » dans un contexte de résultats solides soutenus par l’augmentation des volumes et des prix qui a alimenté la progression des bénéfices. Nous conservons notre avis positif envers les services de communication, en nous concentrant davantage sur les valeurs des médias sociaux et en surveillant la technologie, qui pourrait repartir à la hausse en cas de progrès dans les pourparlers commerciaux. Nous conservons notre « surpondération » de la santé, le secteur ayant, comme nous nous y attendions, produit des résultats solides (à l’exception d’Illumina) avec l’avantage d’être relativement peu onéreux.
Actions émergentes: nouvelle rechute
Les marchés émergents affichent de nouveau une performance négative en l’absence de réels progrès dans les négociations commerciales
Les marchés émergents ont baissé en juillet, sous-performant les marchés développés. Les actions internationales ont ainsi affiché des tendances divergentes pendant le mois, avec une forte hausse des marchés développés dans le sillage des États-Unis et une dérive baissière des actions émergentes, suite à l’absence de progrès dans les pourparlers commerciaux et d’attentes revues à la baisse concernant la Fed, qui a finalement déçu. Les résultats du deuxième trimestre et les chiffres économiques ont été mitigés, les chiffres d’activité du mois de juin en Chine et aux États-Unis montrant des signes préliminaires de stabilisation. Les révisions de bénéfices à la hausse se sont concentrées dans la région CEEMEA (Europe centrale et orientale, Moyen-Orient, Afrique) et en Amérique latine, tandis que la plupart des pays asiatiques affichaient une dynamique négative.
La Turquie affiche la meilleure performance des marchés émergents en juillet, tandis que la Corée affiche la plus mauvaise. Le marché coréen a été aux prises avec plusieurs facteurs macro défavorables, comprenant le différend commercial avec le Japon, les récents lancements de missile de la Corée du Nord et les attaques de Donald Trump sur le statut privilégié du pays au sein de l’OMC.
Le Brésil a surperformé le marché suite à la réforme de son régime de sécurité sociale et à un scénario mondial favorable. Sur le plan macroéconomique, le fait marquant a été le début du cycle d’assouplissement, le Copom (comité de politique monétaire de la banque centrale du Brésil) ayant baissé les taux d’intérêt de 50 pb.
La technologie s’est bien comportée suite à la levée partielle des restrictions concernant Huawei, tandis que la finance et les matériaux ont sous-performé les marchés dans leur ensemble. Des grands noms de la technologie à forte capitalisation, comme TSMC, Largan ou Win Semi, ont dominé le mouvement de hausse grâce à des résultats meilleurs que prévu pour le deuxième trimestre 2019.
Le dollar a atteint son point le plus haut de ces deux dernières années alors que la Fed mettait en garde contre un cycle d’assouplissement prolongé et présentait sa récente baisse de taux comme un ajustement de milieu de cycle. Les prix du pétrole ont affiché une certaine stabilité. Bien que les statistiques du Département de l’énergie aient été relativement favorables, certaines données qui influencent l’offre, tels que les tensions entre l’Iran et les États-Unis ou les effets de l’ouragan tropical Barry, se sont améliorées pendant le mois et ont exercé des pressions baissières.
Nous continuons de faire preuve de prudence à l’égard de la Chine, en nous concentrant sur les valeurs les plus exposées à la consommation intérieure dans un contexte d’incertitude quant à un éventuel accord commercial et donc d’exposition directe/indirecte limitée aux États-Unis, tout en renforçant nos positions sur des cas d’auto-développement qui affichent une dynamique positive de leurs résultats, ainsi que sur les valeurs défensives.
Dans un contexte de croissance économique ralentie et de chômage à son plus haut niveau depuis une décennie, nous continuons de réduire notre exposition à l’Afrique du Sud. Nous avons légèrement accru notre position sur la Russie en raison d’un profil risque/rendement favorable. Nous sommes également à l’affût d’un point d’entrée sur les semi-conducteurs qui semblent avoir atteint le creux de la vague. Les marchés restent extrêmement volatiles. La situation « accord/absence d’accord » au Royaume-Uni et « rigueur/assouplissement » du côté de la Fed reste fluctuante et nous devons ajuster le portefeuille en conséquence.