

Quels sont les travaux scientifiques les plus prometteurs ?
La recherche offre désormais une meilleure compréhension de la signature génétique des cancers.
La recherche offre désormais une meilleure compréhension de la signature génétique des cancers. C'est la porte de la médecine personnalisée et du développement de médicaments très spécialisés. L'Herceptin® du laboratoire Roche a été le premier marqueur de cette révolution, en transformant le pronostic du cancer du sein HER2 positif, qui est l'un des plus agressifs. Il n'est cependant efficace que chez les 20 % de patientes qui expriment cette mutation.
Mais pour les autres aussi, de nouvelles alternatives remplacent, ou complètent, progressivement la chimiothérapie. L’année dernière, les autorités américaines ont approuvé un nouveau médicament contre le cancer dit "triple négatif", qui est l'un des plus complexes à traiter. Les cancers héréditaires BRCA sont également mieux pris en charge, tout comme ceux plus avancés à un stade métastasique, ou qui ne répondent plus au traitement standard.
Des recherches prometteuses sont aussi menées en immunothérapie, avec l'objectif de stimuler le système immunitaire pour mieux comprendre la tumeur.
Les prix de ces traitements innovants augmentent cependant très vite et explosent même pour certains, avec le risque de freiner leur accès…
C'est le coût de la médecine ciblée. Jusqu'au début des années 1990, les nouveaux traitements s'adressaient essentiellement à de vastes populations de patients. Les cancers étaient traités tant bien que mal par chimiothérapie. Mais depuis, la recherche nous a montré qu'il n'existait pas un cancer du sein unique, mais plusieurs types qui peuvent et doivent être traités avec des médicaments différents. En général en oncologie, certains cancers très rares ne concernent que quelques dizaines de milliers de patients à travers le monde, des centaines parfois seulement...
La biotechnologie nous donne les armes pour les combattre, mais cela veut aussi dire que chaque médicament développé ne pourra être prescrit qu'à un nombre limité de malades. En revanche, les coûts de R&D continuent de croître, donc forcément les prix augmentent dans un marché plus fragmenté. Bien sûr, il ne faut pas être naïf et les négociations entre les autorités de santé et les laboratoires sont essentiels pour réguler les prix, tout comme la compétition intense que se livrent les laboratoires.
De plus, il ne faut pas oublier que ce sont les médicaments sur le marché qui permettent de financer l'innovation de demain. Par ailleurs, lorsque les brevets tombent au bout de 10 à 12 ans après leur autorisation de mise en marché, la concurrence des génériques et des biosimilaires devient très forte et les prix chutent. Au final, je trouve le système plutôt efficient, et porteur des investissements nécessaires pour relever les futurs défis.

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