'Cher Baby Boomer - investir n’est pas qu’une question d’argent…

« Pour la génération des Baby Boomers, réaliser de bonnes actions et investir sont des activités bien distinctes. Tandis que les Millennials, eux, ne comprennent pas que l’on puisse séparer l’une de l’autre. »[1]

 

Qu’est-ce que l’investissement d’Impact (Impact Investing) ? C’est tout simplement la manière d’investir des Millenials. Pourquoi le considérer ? Tout simplement parce que dans les dix prochaines années, cette tranche d’âge sera majoritaire au sein des entreprises et de la plupart des équipes dirigeantes. Et parce que cette génération va hériter de près de 30 trillions de dollars d’actifs financiers d’ici à 2025[2] !

« Les investissements faits dans les entreprises, les organisations et les fonds avec l'intention d’avoir un impact environnemental et social en même temps qu'un rendement financier »[3]. C’est la définition de l’investissement d’Impact la plus largement acceptée, telle que proposée par le GIIN, le Global Impact Investing Network.

C’est un bon début. Mais il ne s’agit que d’un début. Les investisseurs traditionnels sont demandeurs de standardisation et de résultats de gestion qui soient comparables. C’est ainsi que les normes GIIPS, comme les autres systèmes de mesure de performance reconnus à travers le monde, ont été développées pour répondre aux principales problématiques liées à la définition de la performance financière.

Or à ce jour, aucun standard de ce type n’existe pour mesurer et comparer l’impact (social, environnemental…) d’un investissement. Certains investisseurs commencent à utiliser les 17 Objectifs de Développement Durable des Nations Unies (ODD) comme référentiel dans le cadre de reporting. En effet tout projet vise, en règle générale, à générer un impact dans deux ou trois des 17 ODD.

Quelle est la différence entre l’investissement d’Impact et la gestion ESG ?

Les deux affichent un double objectif, qui est de générer des performances financières tout en créant un impact social ou environnemental positif. Chez Candriam, nous sommes convaincus que ces entreprises qui saisissent les opportunités et relèvent les défis offerts par le développement durable, sont celles qui ont le plus de chances de créer de la valeur sur le long terme.

Pour nous, la principale caractéristique d’un investissement d’Impact est son intentionnalité. Dès sa conception, l’entreprise dans lequel l’investissement d’Impact est réalisé, est pensée de façon à résoudre une problématique concrète de société. Raison pour laquelle les investissements sont réalisés souvent dans la sphère du private equity ou de la dette privée. Les investisseurs d’Impact cherchent à investir dans des sociétés évolutives, capables d’accroître la portée de leur impact en l’associant à la croissance de leurs résultats.

Les défis à relever

Comment mesure-t-on l’impact ?

La mesure de l’impact social et/ou environnemental est essentielle au développement et au succès futur de l’investissement d’Impact en tant que stratégie de gestion à part entière. Le fait d’adopter une définition qui comprend intentionnalité, et des indicateurs clés mesurant la performance de l’impact, permet de renforcer le niveau d’information et la confiance des investisseurs dans le reporting.

Les ODD des Nations Unies sont de plus en plus utilisés, servant de cadre pour exprimer les objectifs d’impact en termes quantifiables. Par exemple, une entreprise de logistique spécialisée dans la livraison « du dernier kilomètre » pourrait exprimer ses objectifs de performance en s’appuyant sur deux ODD. L’ODD numéro 13 : Action en faveur du Climat, en réduisant d’un certain nombre de kg/km les émissions de C02 par rapport à un indice prédéfini ; et l’ODD numéro 8 : Travail Décent, en recrutant des livreurs sans formation et en formant un nombre prédéfini de ces employés à des postes de management qualifiés, pour accompagner la croissance de l’entreprise.

Les investissements d’impact sont-ils compétitifs en termes de performances ?

Oui ! Les deux tiers des investisseurs d’Impact qui ont répondu à la dernière étude annuelle du GIIN ont pour objectif de générer un couple rendement/risque égal ou supérieur à celui du marché.[4] L’étude réalisée en 2019 a montré que près de 90% des participants avaient atteint ou dépassé leurs objectifs de performances.[5]

Certains types d’entreprises ne sont pas pris en compte par les principaux circuits financiers traditionnels. L’investissement d’Impact vise « essentiellement à investir là où le marché n’irait pas automatiquement »[6]. Les sociétés qui passent sous le radar de la gestion traditionnelle peuvent offrir des rémunérations intéressantes aux investisseurs avisés. Les investisseurs d’Impact représentent tout simplement un nouveau type d’intermédiaire financier, qui intègre les aspects non-financiers à des objectifs de résultats de long terme. Ces investisseurs permettent à des entreprises présentes sur des segments spécifiques de lever des capitaux : un logement abordable pour tous, les villes durables, l’énergie propre, le recyclage ou l’économie circulaire… Pour nous, il est important qu’elles soient capables de reproduire leurs succès, à la fois en termes d’impact et de performances financières. Nous recherchons des investissements dont le périmètre est évolutif et extensible.

Quels sont les considérations pratiques à prendre en compte lorsque l’on investit dans une filière naissante ?

Le secteur de la gestion d’actifs dispose déjà des briques nécessaires pour gérer et mesurer les performances, à la fois en termes d’impact et de résultats financiers. Par définition, les entreprises à impact sont créées avec l’intention de répondre à des problématiques sociales et environnementales de manière quantifiable, et de générer des bénéfices.

Les entreprises à impact constituent un concept d’investissement relativement récent : une dizaine d’années tout au plus. L’alignement, la responsabilité/transparence et le véhicule d’investissement figurent parmi les principales briques existantes pouvant être intégrées afin de former une structure d’investissement d’Impact.

Alignement.

Les gérants traditionnels perçoivent parfois des commissions de performance incitatives lorsqu’ils atteignent certains objectifs financiers, le but étant d’aligner leurs intérêts à ceux des investisseurs. Si l’on transpose ce concept à l’investissement d’Impact, les gérants pourraient imaginer une structure de frais intégrant des commissions de performance payables uniquement si les objectifs financiers AINSI QUE les objectifs d’impact sont TOUS DEUX atteints.

Responsabilité/Transparence.

Il est possible de mesurer la performance des investissements en termes d’impacts en quantifiant les impacts souhaités sous forme d’indicateurs et d’objectifs ; par exemple, le nombre de litres d’eau potable ou d’emplois créés, ou encore le nombre de nouvelles écoles ouvertes... Ensuite, il faudra effectuer un suivi de ces objectifs et communiquer clairement sur leur évolution, en s’assurant de proposer la même fréquence et le même niveau de détail que pour les objectifs financiers, afin de renforcer la transparence entre les investisseurs et les différents intervenants.

Véhicule d’investissement.

Les gérants d’Impact en private equity ont créé des structures et la plupart dégagent déjà des profits. Ces gérants d’Impact sont souvent spécialisés par secteurs. Par conséquent, leurs fonds sont parfois insuffisamment diversifiés. Afin de répondre à cette problématique, il est possible de créer un fonds de fonds permettant d’optimiser la diversification pour les investisseurs. Les gérants multi-actifs expérimentés disposent du savoir-faire spécialisé requis pour sélectionner ces experts de private equity et construire un portefeuille sous forme de « fonds de fonds », composé de différents investissements d’Impact.

Aujourd’hui, investir dans des entreprises à impact revient à investir pour un meilleur avenir. Nous sommes convaincus qu’à terme, l’investissement d’Impact sera perçu comme un mode d’investissement à part entière.

OK, les Millennials… L’impact ?... On sait le mesurer. Désormais, on sait aussi le gérer.

 

-----

[1] Julia Balandina Jaquier, conseillère familiale et Impact Investor citée dans 'The Economist', le 25 novembre 2017

[2] How green are your investments? », Financial Times, 23 mai 2019, citation de JPMorgan Private Bank.

[3] https://thegiin.org/impact-investing/need-to-know/#what-is-impact-investing, consulté le 27 novembre 2019.

[4] Sur les 266 participants, 176 ont indiqué chercher à générer des performances en ligne ou supérieures à celles du marché. https://thegiin.org/research/publication/impinv-survey-2019, Executive Summary, consulté le 4 décembre 2019.

[5] Annual Impact Investor Survey, Global Impact Investing Network, 9ème édition, 2019. Sur les 266 participants au sondage, 95% ont répondu à la question portant sur la performance financière comparée aux attentes. Parmi eux, 91% ont indiqué que les performances étaient en ligne ou supérieures aux attentes.

[6] Ommeed Sathe, Vice-Président, Impact Investments, Prudential Financial; https://thegiin.org/prudential-financial, consulté le 4 décembre , 2019.

Recherche rapide

Obtenez des informations plus rapidement en un seul click

Recevez des informations directement dans votre boîte e-mail