Tous les rendements du monde

Bien que la Fed ait entrouvert la porte à des baisses de taux au cours du dernier trimestre 2023, les données économiques les plus récentes se sont révélées solides, ce qui a amené la banque centrale à envisager un report de ces réductions de taux. Depuis le début de l’année, le marché a déjà ajusté ses prévisions en abaissant le nombre de réductions de taux attendues en 2024. Les anticipations de baisse des taux ont conduit les investisseurs à sursouscrire les nouvelles émissions, ce qui a entraîné une compression des spreads.    

Les performances des actions ont été dispersées en janvier. Les actions japonaises, les actions des grandes capitalisations américaines et européennes et les valeurs technologiques ont enregistré des performances positives proches de 5 %, surperformant ainsi les actions chinoises, hongkongaises et britanniques, mais aussi les petites capitalisations américaines et européennes qui ont commencé l’année avec des performances négatives.

Les rendements à moyen et long terme des obligations souveraines européennes et américaines ont été volatils pendant le mois, mais ont terminé la période légèrement au-dessus des niveaux observés fin décembre. Les spreads des obligations d’entreprise sont restés très étroits, compte tenu de la demande soutenue en faveur des nouvelles émissions.

L’indice HFRX Global Hedge Fund EUR a enregistré une performance de +0,21 % sur le mois.

 

Stratégies Long/Short Equity

Les stratégies Long/Short Equity ont enregistré de bonnes performances durant le mois. Elles ont en effet tiré parti de la dispersion sur le marché boursier pour générer des performances grâce à une sélection de titres combinant positions longues et courtes. D’après Morgan Stanley Prime Brokerage, les stratégies Long/Short Equity internationales ont en moyenne capté 70 % de la hausse des actions. Les stratégies axées sur l’Europe et la Chine ont affiché des performances moyennes positives, tandis que leurs indices respectifs se sont repliés durant le mois. Les stratégies tournées vers les États-Unis ont réalisé les meilleures performances moyennes en termes absolus, mais se sont moins bien comportées en termes relatifs, ne captant que la moitié de la hausse des actions américaines. En ce qui concerne le style, les stratégies « market neutral » et celles axées sur les valeurs de croissance ont surperformé celles privilégiant le style « value ». Maintenant que le cycle de hausse des taux est, semble-t-il, terminé, nous anticipons une plus grande dispersion entre les secteurs et au sein de ceux-ci, ce qui sera bénéfique pour le segment. En outre, par rapport aux stratégies traditionnelles « long only », ces stratégies résisteront mieux à une hausse éventuelle de la volatilité si le scénario dominant d’une croissance modérée pour 2024 devait être remis en cause. 

 

Stratégies Global Macro

Les performances moyennes des stratégies Global Macro ont été relativement limitées pendant le mois, avec une dispersion plutôt favorable. Après les difficultés de 2023, de nombreux gérants ont ajusté leurs portefeuilles en réduisant la taille de leurs positions et en modifiant la mise en œuvre de leurs stratégies de couverture, les avantages des corrélations multi-actifs n’ayant pas eu les effets escomptés. Les gérants réticents à prendre des risques privilégient les opportunités de valeur relative plutôt que les paris directionnels. Bien que les performances générées par les stratégies Global Macro au cours des douze derniers mois aient été relativement limitées et inférieures aux attentes, l’environnement actuel et les perspectives à court terme devraient offrir des opportunités d’investissement intéressantes. 

 

Stratégies quantitatives

Les stratégies quantitatives se sont très bien comportées en janvier. En moyenne, les stratégies de suivi de tendance et les stratégies quantitatives multi-stratégies ont enregistré des performances positives durant la période même si la seconde catégorie a nettement surperformé la première. Les modèles de tendance ont tiré parti des positions sur les actions, les devises et les matières premières tandis que les allocations obligataires ont globalement entravé la performance. Les allocations des stratégies quantitatives multi-stratégies ont bénéficié de la dynamique favorable des modèles de tendance, mais également des contributions significatives de la dispersion sur les marchés et des modèles d’arbitrage statistique.    

 

Stratégies d’arbitrage obligataire

2023 restera une année mémorable pour le marché obligataire, au cours de laquelle tout a été très vite. Lorsque les bons du Trésor américain à 10 ans ont atteint la barre des 5 %, l’ensemble du marché obligataire a connu un retournement d’une violence inédite. Depuis lors, la volatilité de l’ensemble du marché des taux a diminué et l’univers des opportunités s’est réduit. Le marché semble avoir adopté une approche attentiste qui convient bien à la stratégie de portage, mais pas aux stratégies directionnelles ou de valeur relative. C’est pourquoi nous avons revu nos perspectives à la baisse pour cette stratégie.

 

Stratégies Risk Arbitrage – Event Driven

Après les performances solides réalisées tout au long du dernier trimestre 2023, le bilan des stratégies Event Driven est plus mitigé pour le mois de janvier. Aucun fait particulier n’est à signaler quant à la contribution des stratégies d’arbitrage de fusions à la performance. Les investissements dans les situations spéciales privilégiant le style « value » ont sous-performé les marchés actions en ce début d’année. Les annonces de fusions ont été relativement limitées au cours des deux dernières années, ce qui est compréhensible au vu de la volatilité des marchés. Selon les spécialistes, le nombre de transactions annoncées est davantage corrélé au niveau de visibilité qu’ont les dirigeants d’entreprise sur l’état et l’orientation de l’économie qu’au niveau du coût de la dette lui-même. Comme l’inflation diminue lentement et que les taux d’intérêt se rapprochent de leur pic, nous pourrions être au début d’un cycle favorable à la stratégie.

 

Stratégies Distressed

Au cours des 18 derniers mois, le paysage des opportunités d’investissement a considérablement évolué sur ce segment. À la fin 2022, la forte poussée inflationniste et la succession rapide des hausses de taux semblaient annoncer, pour les stratégies Distressed, une ère de prospérité inédite depuis la crise financière de 2008. Ces attentes ont été déçues en 2023, dans un contexte où l’économie et le marché de l’emploi se sont avérés plutôt résilients. Les opportunités qui se sont présentées au cours de l’année ont dès lors été liées à des événements spécifiques tels que la crise bancaire aux États-Unis (premier trimestre 2023), ou à des situations idiosyncratiques. Actuellement, les taux de défaut ont commencé à augmenter, mais de manière limitée car la plupart des entreprises ont refinancé leur dette de manière opportuniste en bloquant de faibles taux d’emprunt au cours de la période 2020-2021, tandis que la santé financière des consommateurs demeure relativement solide. Prudents en matière d’investissement dans les émetteurs à haut rendement, les gérants Distressed se montrent attentistes et préfèrent se concentrer sur des opportunités idiosyncratiques, d’autant plus qu’ils ont identifié certaines failles dans des domaines tels que le marché des prêts. De fait, certains acteurs se sont lourdement endettés par le biais de prêts à taux variable, sans anticiper une hausse aussi fulgurante des taux à court terme.  

 

Stratégies Long/Short Credit 

Les stratégies Long/Short Credit semblent retrouver une partie de leur attrait. Alors que la recherche fondamentale devient plus importante dans la construction de portefeuille, un environnement de taux durablement plus élevés pourrait favoriser la génération d’alpha à la fois sur les positions longues et short. Par ailleurs, les approches de performance absolue ou incluant des positions de couverture ont gagné en pertinence, car les positions sur les émissions AT1 ont généré une volatilité importante et des pertes très significatives. De plus, la hausse incontestable des rendements a redonné une place de choix aux obligations dans l’allocation d’actifs. Au vu des événements récents, la diversification des risques demeure néanmoins essentielle et devrait faire partie intégrante du processus d’allocation des investissements. 

 

 

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