Un marché dominé par les craintes d’inflation

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Le pourcentage de personnes vaccinées continue d’augmenter, ce qui permet d’envisager un retour progressif à nos vies « d’avant », ou du moins, à une certaine normalité. Les investisseurs restent très attentifs aux messages de la Fed et suivent de près les signaux envoyés par Washington, afin de mieux cerner les prévisions d’inflation, une donnée qui pour la plupart de la communauté financière n’est pourtant qu’un concept théorique que l’on retrouve dans les manuels d’histoire.

Les marchés des actions ont enregistré des performances hétérogènes durant le mois. Les pays émergents, l’Europe du sud et les pays producteurs de matières premières, comme le Canada et la Norvège, ont surperformé, tandis que la technologie, la biotechnologie et les actions taïwanaises se retrouvent dans le bas du classement. Aux États-Unis, les matériaux, l’énergie et les sociétés financières ont surperformé les secteurs de la consommation discrétionnaire et de la technologie, dans un contexte marqué par la reprise économique et la remontée de l’inflation.

En raison des prévisions d’inflation, les bons du Trésor à moyen-long terme se sont tendus d’environ 0,10 % durant la première quinzaine du mois. Les rendements ont ensuite retrouvé leurs niveaux de début mai après les annonces rassurantes de la Fed. Si le marché obligataire est resté relativement calme, les mouvements ont été plus marqués sur le dollar américain, qui s’est renchéri de 1 à 3 % face au real, au peso mexicain, à la roupie et au renminbi, entre autres. Du côté des futures sur matières premières, les métaux précieux et industriels ont enregistré certaines des meilleures performances.

L’indice HFRX Global Hedge Fund EUR a affiché une performance de 0,31 % durant le mois.

 

Actions Long Short

Globalement, les indices Actions Long-Short sont restés en territoire positif en mai, malgré une assez grande dispersion entre les styles. Les stratégies à biais Value ont surperformé les gérants plus axés sur la croissance. Les fonds sectoriels spécialisés dans la technologie et la biotechnologie, où les valeurs de croissance à multiples élevés sont fortement représentées, ont été les plus pénalisés durant le mois. Les fonds généralistes, qui ne souhaitent pas prendre parti dans le débat Value-Croissance, ont adopté une stratégie de type « barbell », qui consiste à acheter des actions faiblement valorisées, qui bénéficient de la reprise, mais également d’investir de manière sélective dans des modèles économiques de croissance, dont les cours ont sous-performé le marché depuis le début de l’année. Les niveaux d’exposition bruts et nets restent relativement stables pour le moment. Les stratégies Actions Long Short offrent une très grande variété de thématiques et de styles ; elles ont également de nombreux outils à disposition pour gérer les différentes configurations de marché.

 

Stratégies Global Macro

Pour les stratégies Macro, malgré des performances hétérogènes, la tendance a été globalement positive. Maintenant que les grands mouvements de marché liés à la reprise semblent plutôt derrière nous, le risque d’investissement est moins élevé et les gérants s’intéressent davantage aux transactions en valeur relative et anticipent des évolutions directionnelles plus modérées. Ce type d’environnement de marché, moins favorable aux gérants macro directionnels traditionnels, a rééquilibré le « terrain de jeux » pour les stratégies macro systématiques. Les positions acheteuses sur les matières premières et les devises émergentes et short sur le dollar ont contribué positivement aux résultats. La génération de performances sur les indices actions a été plus compliquée, en raison des mouvements de marché sur les positions short. Les stratégies obligataires sur les marchés développés ont très peu contribué à la performance. Elles ont oscillé à l'intérieur d'une fourchette donnée, à la recherche d’une direction, pendant que les investisseurs tentaient d’anticiper l’orientation que prendraient les taux. Nous continuons de privilégier les gérants discrétionnaires et opportunistes capables de mettre à profit leurs talents d’analyse et leur expérience pour générer des gains sur une sélection d’opportunités à travers le monde.

 

Stratégies quantitatives

Les stratégies quantitatives ont connu un mois solide, dans la continuité du mois d’avril. Les modèles de tendances ont contribué aux performances, notamment grâce aux positions acheteuses sur les matières premières et les indices actions. Les stratégies d’arbitrage statistiques ont été favorables dans l’ensemble, générant des performances positives à travers les différents facteurs. Les fonds multi-stratégies sophistiqués restent mieux positionnés pour naviguer les différents environnements de marché et affichent des résultats intéressants, car moins dépendants d’un modèle en particulier.

 

Stratégies d’arbitrage de taux

Malgré le fait que les taux américains à 10 ans restent sur un plateau à des niveaux proches de 1,60 %, la dynamique favorable au « basis trading » a été éclipsée par (a) des aspects techniques (exclusion temporaire des bons du trésor du calcul de la Supplementary Leverage Ratio (SLR)), (b) par des prises de bénéfices sur les « steepeners » et (c) le positionnement directionnel. Côté européen, les dynamiques de marché actuelles ont été favorables aux comptes de résultats. A moyen terme, l’environnement sera porté par les facteurs techniques, l’intervention des banques centrales et les incertitudes autour de l’inflation (avec l’accélération de la réouverture) qui pourraient tous peser sur la stratégie, malgré l’environnement économique plus sain. Par rapport au mois précédent, la principale différence est malgré la probabilité accrue des scénarios d’inflation, la volatilité sur les taux d’intérêt s’inscrit en baisse.

 

Marchés émergents

Le mois de mai aura été satisfaisant pour les gérants sur les marchés émergents. La thématique de la reprise et le rééquilibrage qui s’opère progressivement entre les cycliques et l’économie digitale ont été favorables aux actifs plus risqués. Les marchés obligataires émergents, une classe d’actifs intéressante pour les investisseurs car elle offre des rendements supérieurs aux autres régions, a été soutenue par un trading qui a oscillé à l'intérieur d'une fourchette donnée sur le marché de la dette souveraine des pays développés, et tout particulièrement sur les bons du Trésor américain. Les devises émergentes ont également bénéficié d’un marché des matières premières solides et de la baisse du dollar. Après un beau parcours en 2020, notamment grâce à une sortie relativement rapide de la crise du COVID, les actions chinoises affichent des performances plus modestes cette année. Les mesures restrictives imposées à certaines grandes entreprises par le gouvernement central, ainsi que le resserrement de la politique monétaire de la Banque Populaire de Chine, ont contribué à calmer le marché. Les pays émergents offrent un terrain de chasse intéressant pour les investisseurs à la recherche d’actifs obligataires proposant une rémunération correcte. Si les gérants fondamentaux estiment que ce segment est une option intéressante dans un environnement de taux zéro, ils adoptent en règle générale une approche très sélective compte tenu de la fragilité des fondamentaux. La prudence est de mise, car la classe d’actifs affiche une sensibilité plus forte aux flux des investisseurs et à la liquidité.

 

Risk arbitrage – Event-driven

Les stratégies Event Driven ont continué de bien performer tout au long du mois de mai et affichent certaines des meilleures performances ajustées aux risques depuis le début de l’année. Les volumes de transaction restent soutenus et les spreads moyens offrent un rendement annualisé intéressant, à deux chiffres. Selon les gérants, cette stratégie pourrait être l’une des plus porteuses en 2021. En effet, la reprise est peut-être déjà largement intégrée dans les cours des actions et de futures périodes de volatilité se profilent, dans un marché tiraillé entre deux forces contradictoires : d’un côté, de l’optimisme pour l’avenir, et de l’autre, la présence de quelques bulles spéculatives (alimentées par des injections généreuses de liquidité). La dynamique de fusions devrait se maintenir dans l’avenir proche. Malgré leur augmentation, les taux d’intérêt restent à des niveaux faibles en absolu ; les entreprises ont réduit leurs coûts et émis de la dette et des actions pour faire face à la crise, mais également pour être prêts à saisir des actifs stratégiques. L’activité est portée par la nécessité de restructurer certains secteurs « en stress », comme l’énergie et le tourisme, la volonté de consolidation dans les secteurs de la santé, des financières et des télécoms, et le besoin de s’adapter à la nouvelle réalité actuelle en faisant l’acquisition de technologies dont le développement nécessiterait trop de temps et d’investissements, comme par exemple dans le segment des semiconducteurs.

 

Entreprises en difficulté

 

Les stratégies axées sur les émetteurs en difficulté se sont bien comportées pendant le mois, bénéficiant de transactions idiosyncratiques profitables et d'un sentiment favorable à la prise de risque. Dans l’ensemble, les douze derniers mois représentent la période avec les performances les plus élevées depuis la crise financière de 2008. Les gérants estiment que la crise de la COVID, bien que très différente par ses origines et son impact, sera une source d'opportunités pour les années à venir. Lors de la crise de 2008, le marché avait dû faire face à une crise de financement suite à l'effondrement de grandes institutions financières. L’environnement financier actuel est caractérisé par des institutions financières relativement saines mais où les financements bancaires, sous l’effet de la réglementation, ont été remplacés par des institutions financières non bancaires comme les hedge funds. L’éventail des opportunités est donc large et varié. Nous privilégions les stratégies éprouvées et diversifiées afin d’éviter de subir des épisodes de volatilité extrême. Ces conditions de marché ne sont pas simples à appréhender pour les gérants qui attendaient toutefois un tel environnement et les opportunités qui en découlent depuis plus d’une décennie.

 

Crédit Long short & High Yield

Suite à l’effondrement du marché à la fin du premier trimestre de 2020, les hedge funds se sont opportunément chargés en crédit Investment Grade et High Yield à des spreads très généreux. Les gérants qui avaient la possibilité de passer en mode offensif ont fait des achats progressifs sur le marché ou négocié des blocs d’opérations hors marché avec des gérants qui ne pouvaient plus répondre aux appels de marge et avaient besoin de réduire rapidement leur risque. Depuis, les spreads se sont complètement inversés pour retrouver leurs niveaux d'avant la crise. Les gérants multi-stratégies ont considérablement réduit leur exposition au crédit et au haut rendement, car les valorisations actuelles offrent un potentiel de gain limité et une asymétrie risque-rendement négative.  

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