La pandémie post-moderne : virale ou évitable ?

La pandémie : phénomène isolé ou global ?

Les résultats des études cliniques des vaccins sont prometteurs et on aperçoit quasiment la lumière au bout du tunnel. On pourrait en oublier que nous ne sommes pas encore au bout du tunnel. La période actuelle demeure pourtant particulièrement difficile avec la deuxième vague de Covid-19 qui fait rage. Le début de l’année prochaine ne sera pas différent de la fin de l’année en cours : il fait toujours plus sombre avant l’aube.

La principale interrogation concerne toutefois la suite des événements. Devons-nous nous attendre à subir une, deux, trois pandémie(s) par décennie, voire plus ? Les banques centrales du G4 (et d’autres) ont trouvé la formule magique pour faire pousser l’argent sur les arbres, mais les vies perdues et les souffrances des survivants n’ont pas de prix.

Des montants ahurissants ont été débloqués pour soutenir les économies. Pourtant, des files interminables se sont formées devant les banques alimentaires aux États-Unis. Quelques individus ont amassé des dizaines de milliards, mais ces fortunes n’ont pas « ruisselé ». Ne serait-il pas plus économique d’investir une petite partie du coût de la prochaine pandémie dans des projets qui traiteront le « mal » plutôt que juste les symptômes ?

 C’est limpide sur le plan scientifique : ces maladies infectieuses proviennent d’animaux sauvages soumis à une forte pression environnementale due à l'activité et aux nuisances humaines. La déforestation et le changement d’affectation des sols en sont les principaux responsables. Pour se sauver, l’humanité tout entière doit s’unir pour trouver d’autres sources de revenus pour les populations locales, imposer des mesures de protection et investir dans la reforestation. Cela permettrait également de ralentir à moindre coût le changement climatique, le véritable tsunami qui se profile à l’horizon. Les populations des pays développés doivent également évoluer. La mondialisation et l’externalisation ont fait des ravages dans les anciennes régions industrielles occidentales. La quête effrénée de marges bénéficiaires toujours plus élevées à n’importe quel prix (humain) menace la cohésion sociale et alimente les mouvements populistes et extrémistes dans les pays développés. Les investissements dans les hôpitaux et les unités de soins intensifs ne seront jamais suffisants si une partie importante de la population ignore la pandémie. Malheureusement, les idéologies extrémistes, le rejet des mesures sanitaires de lutte contre la pandémie et le déni du réchauffement climatique vont de pair à travers le monde.

Rejeter l'évidence : la nouvelle pandémie post-moderne

Les campagnes actives de désinformation, le rejet pur et simple de la science et parfois même le refus de toute forme de raisonnement basé sur les faits constituent l’autre pandémie post-moderne. Les deux se sont croisées quand le coronavirus a été politisé, que son impact ou même son existence ont été remis en question. Alors qu’une campagne de vaccination pourrait venir à bout de la pandémie de Covid-19 au printemps 2021, l’épidémie « d’autruches » devrait persister. Quand les prochaines épidémies de maladies infectieuses débuteront, le rejet de la science pourrait s’avérer encore plus mortel que pour la Covid-19. D’ici là, l’instabilité et les troubles sociaux se répandent dans la société, alimentés par les mouvements extrémistes de personnes abandonnées sur le plan économique et social. Certains de ces mouvements cherchent délibérément à provoquer l'effondrement de la société, voire une guerre civile.

Un plan Marshall vert est nécessaire tant pour les pays développés qu’en développement afin de lutter contre les pandémies sanitaires et sociales. Le modèle économique néoclassique s’est avéré inefficace contre les deux alors que l’économie verte offre de nombreuses opportunités à la fois pour la génération actuelle et la prochaine. Toute autre option ne ferait que reporter le problème et nous enfoncer dans une voie sans issue.

Habituellement, le développement d’un vaccin efficace nécessite une dizaine d’années. Dans le cas de la Covid-19, nous en avons trois avec un taux d’efficacité de 90% ou plus en à peine un an. Avec des financements suffisants et la pression de l’urgence, cela peut aller très vite. Nous devons aborder la lutte contre le changement climatique avec la même urgence. La déforestation est certainement un problème à ne pas prendre à la légère.

En tant qu’investisseur, nous sommes convaincus que la préservation de l’environnement et le changement climatique devraient être la pierre angulaire de toute approche souveraine durable. Nous sommes tous concernés, il n’y a pas de « planète B ». La finance durable est indispensable à un monde durable.

Chart: Healthcare Vulnerability

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