Est-ce raisonnable de payer le fait de prêter de l'argent ?

Notre environnement est un monde bien étrange à l’heure actuelle. La guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis  inquiète les investisseurs et une bonne partie de l’Europe lutte toujours pour soutenir sa croissance. Dans le même temps, les marchés boursiers flambent. Les indices américains sur le crédit et les actions sont en voie d’atteindre des rendements à deux chiffres cette année, l’indice S&P500 affichant une hausse de 25% à la fin-novembre. A l’exception de quelques bourrasques, les investisseurs ont profité de dix années de performances généreuses.

Ainsi, le mur des incertitudes semble être neutralisé par un «poids de l’argent ». Dans l’économie réelle, les échanges commerciaux sont médiocres, voire léthargiques, et le nationalisme progresse. Pendant ce temps, Wall Street est en ébullition. Pour expliquer ce paradoxe, il convient de comprendre le rôle des banquiers centraux. Après la grande crise financière, les banques centrales des régions et pays clés ont décidé d’injecter des liquidités sur les marchés financiers dans l’espoir que leur largesse finisse par ruisseler dans l’économie réelle, permettant de parer à une récession. Il est vrai que celles-ci n’ont été que de courte durée. Mais de nombreux pays ont été privés d’une croissance robuste. En revanche, pour les investisseurs, les effets sont plus clairs et plus réjouissants : les interventions menées par les banquiers centraux, consistant à acheter des obligations et à baisser massivement les taux d’intérêt ont poussé les fonds de pension et les assureurs à investir dans des actifs plus risqués tels que la dette à haut rendement, les marchés de dette privée et de capital investissement, afin d’augmenter leurs rendements.

Ces actions régulières des banques centrales ont néanmoins un prix. Des investissements traditionnellement sûrs, tels que les emprunts d’Etat, rapportent moins, voire presque plus rien. Prêtez de l’argent à l’Autriche pour près de cent ans et vous ne serez récompensé que d’un maigre 0,7 % pour ce service. De l’autre côté des Alpes, les obligations de référence suisses et allemandes à dix ans vous rapporteront, en l’état actuel des choses, moins que ce que vous avez investi. Les acheteurs d’obligations paient le fait de prêter de l’argent à environ un quart du marché obligataire total à l’échelon mondial.  

Ce constat ne s’applique seulement aux rendements nominaux. Intégrez-y l’inflation et les détenteurs d’obligations perdent davantage encore en termes de pouvoir d’achat réel. Même l’obligation de référence américaine à 10 ans présente un rendement négatif corrigé de l’inflation (1).

Les détenteurs d’obligations existantes ont augmenté leur performance, grâce à toute cette compression des rendements comme le démontre le graphique ci-dessous, représentant une obligation autrichienne à 100 ans.


De plus, de nombreuses émissions se font déjà à taux négatifs même pour les entreprises.  Cet été, la banque danoise Jyske Bank a émis une obligation à 10 ans à -0,5%.

Certains économistes ont laissé entendre que cela pourrait être la nouvelle norme ; conséquence d’une société riche et vieillissante. Les générations futures paieront un impôt sur la fortune pour protéger leur argent et vivre avec la perte de capital qui accompagne l’achat d’obligations à des taux négatifs. Deux alternatives viennent toutefois à l’esprit. La première consiste à ce que les investisseurs fortunés placent une partie de leur patrimoine sur un compte à terme, gagnant ainsi de maigres intérêts mais ne réduisant pas la valeur de ce patrimoine. La seconde possibilité consiste en un ensemble de stratégies qui sont globalement moins influencées par la largesse des banquiers centraux et moins vulnérables aux baisses des marchés.

Ce sont ici des solutions d’investissement alternatives établies, qui non seulement offrent des rendements attendus plus élevés que les obligations bien notées mais cherchent également à réduire les fortes chutes et la volatilité des actifs plus risqués sur les marchés du crédit et des actions. Il existe des stratégies à performance absolue, telles que les stratégies « market neutral », « global macro », « managed futures », « risk arbitrage »… Développées au début des années 1950, elles sont été poussées sur le devant de la scène au lendemain de l’éclatement de la bulle technologique, lorsqu’une autre longue période de marché haussier a douloureusement pris fin, laissant les investisseurs à la recherche de solutions d’investissements plus judicieuses.

Au niveau mondial, ce sont environ 3 400 milliards de dollars gérés dans des stratégies à performance absolue . Pour certaines, dans la mesure où elles reposent généralement peu sur l’orientation des marchés, ces stratégies, de type « equity market neutral » ou « global macro » peuvent générer des rendements aussi bien dans des marchés haussiers que baissiers. A ce stade, une telle caractéristique s’avère précieuse pour les investisseurs cherchant à réduire la volatilité sans renoncer complètement à une appréciation de leur capital. Une autre caractéristique intéressante de ces stratégies est qu’elles affichent une corrélation faible, voire négative, non seulement aux marchés d’actions et d’obligations mais également entre elles comme le montre le tableau ci-dessous pour un panier de stratégies gérées par Candriam.

Corrélation 3 ans des stratégies de gestion alternatives gérées par Candriam


Les statisticiens considèrent que seules les corrélations supérieures ou égales à 0,2 sont significatives. Ce pouvoir de diversification peut être même davantage accru, en utilisant un panier  de ces stratégies. Ce dernier démontre au fil du temps une performance d’environ 3 % supérieure à celle du cash avec une volatilité et des pertes limitées.

La valeur des stratégies alternatives réside dans le fait qu’elles reposent davantage sur les compétences du gérant que sur les prix du marché. Ainsi, les investisseurs doivent être sûrs de la fiabilité et durabilité des celles-ci. Dans la gestion traditionnelle fondée sur une stratégie d’achat à long terme des actifs, les marchés (on parlera du Béta) représentent une bien plus grande proportion de la performance que la seule compétence du gérant (on parlera de l’Alpha). Dans les stratégies à performance absolue, c’est tout le contraire. Après une dizaine d’années d’injection phénomènes de liquidité par les banques centrales, il est opportun de réfléchir à des solutions pour diversifier des pans entiers de portefeuille qui ne rapportent plus grand chose. Ainsi, investir sur une variété faiblement corrélée de compétences de gérants reconnus au sein de stratégies à performance absolue, semble prudent et digne d’intérêt pour les investisseurs recherchant un juste milieu entre des rendements négatifs et les stades très avancés d’un marché haussier du crédit et des actions.

Candriam gère des fonds à performance absolue depuis 1996, avec une gamme actuelle de 12 stratégies diversifiées, dont des fonds de fonds. Intégrées avec parcimonie au sein de votre portefeuille obligataire, elles vous permettent de renforcer son rendement potentiel et d’aborder 2020 avec plus de confiance.

 

(1) En utilisant le pourcentage de variation annuelle de l’IPC de base

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