Quelles perspectives pour les actifs alternatifs en 2021 ?

Le marché global des actifs alternatifs

Incontestablement, 2020 a été une année tumultueuse et pleine d’incertitudes. Outre les chocs économiques provoqués par la Covid-19, elle a été marquée par des mouvements politiques et sociaux qui ont soufflé le chaud et le froid sur les marchés. Alors que nous abordons une nouvelle année 2021, les classes d’actifs alternatives peuvent s’appuyer sur des perspectives solides : les investisseurs, en quête de diversification face à un marché volatile, mais également de rendement dans un environnement de taux d’intérêt durablement bas, cherchent en effet à renforcer leurs allocations aux actifs illiquides et privés.

Selon Preqin, les actifs alternatifs mondiaux devraient croître pour atteindre 17 trillions de dollars d’ici 2025.[1] Si les perspectives sont solides pour tous segments, le Private Equity et la dette privée devraient afficher les taux de croissance les plus élevés. Une forte croissance est également attendue à travers les différentes zones géographiques, y compris dans les marchés relativement plus développés des Etats-Unis et de l’Europe. Le marché asiatique, en développement, devrait également connaître une croissance très soutenue.

Chat: Alternative Assets under Management and Forecast, 2010-2025

Perspectives pour le Private Equity et la dette privée sur le mid-market

New York Life Investments Alternatives est présent historiquement sur le segment middle market, des petites et moyennes entreprises notamment dans le Private Equity et la dette privée.

Après avoir mis l’accent sur la gestion des investissements en portefeuille cette année, les gérants devraient redéployer du « dry powder » (le capital prêt à être investi) et nous devrions observer un rebond d’activité sur ces deux classes d’actifs, après de faibles volumes de transaction en 2020.  

Focus sur les portefeuilles en 2020 : Sur la majeure partie de l’année, face à la nécessité d’accompagner les entreprises en portefeuille pendant une période incertaine, l’attention des sociétés de Private Equity et de dette privée s’est surtout tournée vers les activités internes. Compte tenu du contexte économique unique, la performance des portefeuilles s’est polarisée et les entreprises de services, à l’image des services financiers, de santé et de technologie, ont bien performé malgré la pandémie. En revanche, d’autres secteurs comme la distribution, les loisirs et l’industrie manufacturière ont été plus impactés économiquement, une situation qui pourrait se prolonger tant que la pandémie n’est pas maîtrisée. En règle générale, les « sponsors » et les créanciers ont travaillé de concert pour permettre aux emprunteurs de tenir durant la crise, ce qui a limité les défaillances sauf dans les cas les plus graves. Cette collaboration devrait continuer, notamment suite aux récentes nouvelles positives sur le front des vaccins, qui permettent d’envisager une reprise durable à court terme.

Perspectives pour le Private Equity : depuis le début du 4ème trimestre 2020, les volumes de nouvelles transactions sur le Private Equity ont sensiblement augmenté. Il est possible que les volumes ne retrouvent pas leurs niveaux habituels avant courant 2021, mais le sentiment est plus positif qu’il ne l’était en début d’année. Si les volumes de transaction sont essentiels pour le déploiement du capital, les sociétés de Private Equity chercheront également à concrétiser et distribuer des rendements au sein de leurs fonds existants, après une année 2020 anémique.

Les secteurs plus protégés et les entreprises résilientes font l’objet d’un intérêt marqué et les acquisitions supplémentaires restent une solution privilégiée pour créer de la croissance, avec un risque plus modéré. Compte tenu des montants élevés de capital en attente de déploiement, la demande pour les entreprises les plus solides pourrait soutenir une croissance des multiples de valorisation, qui avaient chuté après avoir atteint des records historiques début 2020.

Perspectives sur la Dette Privée : la classe d’actifs a suivi la tendance observée sur le Private Equity, qui s’est traduite par une hausse des volumes et des pipelines durant le 4ème trimestre 2020. De plus, la baisse des niveaux d’endettement ainsi que la perspective de rendements plus élevés ont été favorables au couple risque / rendement de la classe d’actifs. Néanmoins, les montants importants de capital levé et la concurrence entre les créditeurs pourraient ramener l’endettement, les résultats économiques et les conditions de crédit vers leurs niveaux pré-pandémiques, surtout pour les actifs les plus attrayants.

En Europe, la dette privée, qui a connu un fort développement depuis la crise financière, a été confrontée à sa première grande épreuve. Les flux de capitaux continuent à affluer dans la zone, notamment en provenance de gérants américains qui cherchent à développer leurs plateformes, sachant que les créditeurs privés sont bien positionnés pour continuer à prendre des parts de marchés aux banques. Ces dernières vont sans doute se concentrer sur la gestion de prêts non-performants et continuer à se désengager de l’activité de prêts aux entreprises de taille intermédiaire.

Importance croissante de la dimension ESG au sein des actifs alternatifs

Au cours des dernières années, les gérants d’actifs alternatifs se sont mobilisés pour intégrer les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) à leurs activités de gestion. Les évènements de 2020 ont encore accéléré cette tendance. L’Europe tend à être en avance sur les Etats-Unis dans la mesure et le reporting de facteurs ESG, mais cet écart pourrait commencer à se combler face à des investisseurs internationaux qui exigent de la transparence et des reportings plus standardisés afin de mieux comparer les sociétés de gestion.

Du point de vue des investissements, il est de plus en admis au sein des marchés privés que les entreprises disposant d’une meilleure maîtrise ESG peuvent non seulement générer des rendements supérieurs, mais également offrir une meilleure gestion des risques, une tendance qui incite à renforcer la mesure et le reporting des facteurs ESG.

Au sein des entreprises en portefeuille, chez New York Life Investments Alternatives, si nous avons toujours pris en compte de nombreux facteurs entrant dans les catégories ESG, nous avons formalisé cette analyse de manière à évaluer ces considérations lors de l’investissement initial et de pouvoir suivre les progrès réalisés au fil du temps.

Du point de vue des levées de capitaux, les gérants sont évalués sur la manière dont ils abordent les facteurs ESG au niveau du management et de la gouvernance au sein de leurs propres entreprises, et notamment sur leur capacité à contribuer positivement à leurs communités et à bâtir une culture inclusive.

Enfin, l’intérêt croissant pour la gestion ESG et durable aura sans doute des répercussions sur certaines classes d’actifs. Les investisseurs privés peuvent venir renforcer les efforts entrepris par les gouvernements dans les dépenses d’infrastructure, y compris dans le domaine de l’énergie renouvelable.

 

[1] Source : Preqin, The Future of Alternatives 2025, consulté en novembre 2020. https://www.preqin.com/campaign/future-of-alternatives-2025

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